L'orientation projective, introduit une dimension nouvelle aussi bien pour le matériel du testing que pour la fonction du psychologue en tant que telle. Le test du Rorschach est conceptualisé en tant que technique projective. Les praticiens et les chercheurs se penchent sur l'analyse du contenu des réponses, et essayent de conceptualiser le matériel en termes de processus projectif. En effet, Phillips et Smith (1953) tentent une lecture symbolique directe à partir de certains types de contenus.
Meer et al (1950), Pascal et al (1950), Halpem (1953), établissent des correspondances entre taches et les significations symboliques universelles. Ils créent des notions nouvelles telles que planches paternelles, maternelles, sexuelles, planche des relations interpersonnelles etc., La situation du test projectif peut être définie d'après ses ressemblances et ses différences avec la situation psychanalytique (1980, p14). Le sujet soumis à un test projectif se trouve dans une situation analogue de liberté, mais non de durée, ce qui entraîne deux différences supplémentaires: introduction d'un matériel préalable et celle d'une enquête ultérieure.
[...] Le premier rôle qui nous vient à l'esprit est bien entendu celui d'organisateur social. Le temps, dans son acceptation exogène, est ce qui nous permet de nous organiser en société, car il offre un référentiel commun à toute une communauté. Nous représenter un temps objectif, c'est-à- dire un temps fragmenté dans la succession des minutes, des heures, des jours, est ce qui nous permet d'avoir une activité sociale, c'est-à-dire une activité dépendante de l'altérité. Prenons pour exemple le fait de prendre un train pour les vacances, cet acte nécessite de concevoir qu'il existe un temps pour le travail et un temps pour les loisirs, de concevoir qu'il y a une date à respecter, date qui sera commune à mon projet et à la SNCF (et à son personnel), et de concevoir un horaire précis qui sera pour moi l'horaire de départ de mon train de vacances, et pour le chef de gare, l'horaire de départ d'un train précis, qui se rend à une destination précise, qui pour cela empruntera un itinéraire précis, itinéraire qui sera radicalement différent de ceux de tous les autres trains. [...]
[...] La quatrième stratégie est qualifiée de stratégie actualiste. Elle se présente sous deux variantes : une version optimiste qui procède par une temporisation, une mise entre parenthèses du projet, et une attente de l'œuvre du temps. Pour reprendre l'expression de Magdalena Pionek, dans cette version, le jeune semble se dire : avec le temps tout s'éclairera L'autre version est qualifiée de pessimiste, elle est le fait de jeunes se positionnant de manière défensive, comportement qui s'explique par un vécu difficile et de ce fait par la mise en œuvre de mécanismes de défense du Moi. [...]
[...] La répartition des jeunes dans ces trois groupes révèle des représentations de la temporalité radicalement différentes. Nous allons à présent reprendre cette dernière typologie, et, en nous référant aux deux articles précédemment présentés montrer en quoi les représentations temporelles de chaque groupe diverge Analyse des représentations temporelles pour chaque groupe Dans cette dernière sous-partie, nous reprendrons des éléments des deux articles présentés, certains éléments du premier article ayant été volontairement occultés dans la présentation afin de donner plus de relief à notre propos présent. [...]
[...] Nous verrons dans un premier temps ce que couvre la notion de temporalité : quelles représentations nous pouvons nous en faire ? Quel rôle jouent ces représentations ? En quoi influencent-elles nos comportements ? Puis nous étudierons les différentes stratégies mises en œuvre par le groupe d'adolescents observés par Magdalena Pionek dans l'élaboration de leur projet professionnel. Nous verrons alors, en croisant les deux études comment la temporalité intervient dans l'élaboration du projet professionnel chez l'adolescent. La notion de temporalité La temporalité est une notion complexe qui a fait l'objet de nombreuses réflexions, notamment chez les philosophes. [...]
[...] Nous l'avons vu précédemment, se représenter le temps n'est pas chose facile, et suppose un lourd travail cognitif. Or, nous disent H .Dmoulin et J.Murphy, Si la maîtrise opérationnelle est acquise à l'adolescence, il n'est pas sûr que tous les adolescents aient la même aisance pour comprendre la spécificité temporelle d'un phénomène, et a fortiori pour se représenter une situation impliquant des phénomènes de temporalités différentes. Cette difficulté de maîtrise transparaît dans les différents groupes déterminés par Magdalena Pionek. En effet, la grande disparité de comportements en fonction des groupes traduit pour nous une grande disparité des capacités à se projeter dans l'avenir. [...]
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