Si la signification du phallus est avant tout le titre d'un discours prononcé par Lacan lors d'une conférence à Munich en 1958, il est impossible de traiter ce texte sans l'inscrire dans le cadre plus large de la théorie psychanalytique. En effet, Freud (quoique de manière plus indirecte) s'était déjà penché sur la question du phallus notamment par le biais de sa théorie de la sexualité infantile (les trois phases ou stades) mais également à travers sa théorie du complexe d'Œdipe et des problématiques de castration qui l'accompagnent. Nous verrons cependant que Lacan ira plus loin que Freud et que certains de ses contemporains en intégrant le phallus dans son système de pensée, au point d'en faire « le signifiant des signifiants » ou, je cite, « signifiant privilégié de cette marque ou la part de logos se conjoint à l'avènement du désir » (p 170)
Nous verrons que c'est en prolongeant ainsi la pensée de Freud que Lacan va justifier la primauté du phallus dans le psychisme humain permettant par la même occasion de faire avancer la théorie psychanalytique en alimentant les réflexions sur des thèmes divers tels que :
-le rapport entre les sexes
-les notions de besoin, de demande et de désir
-les problématiques Oedipiennes (rapport à la mère et à la métaphore paternelle).
Cette interprétation conceptuelle du texte de Lacan vise évidement à définir le phallus puisque nous verrons que c'est un terme qui ne se limite pas à une simple illustration symbolique du sexe masculin.
Pour Freud, le terme de phallus, qui apparaît à de nombreuses reprises dans son oeuvre (à propos des symboles phalliques dans le rêve et à propos de l'organisation de la phase phallique), sert à affirmer le caractère intrinsèquement sexuel de la libido. En cela, il s'oppose par exemple à Jung, pour qui le désir est rattaché à des forces vitales métaphysiques où les mythes gardent leur accent initiatique religieux.
L'accent mis sur l'adjectif phallique correspond à une position théorique essentielle de la part de Freud, à savoir que la libido est essentiellement masculine, même pour la petite fille, et ce en dépit des affirmations d'élèves de Freud comme E. Jones ou K. Horney (auteurs que Lacan critique également dans son discours). Qui s'exclamaient "à chacun sa libido ou à chacun son essence". Non, le phallus est une sorte d'opérateur de la dissymétrie nécessaire au désir et à la jouissance sexuels. Parlant de la castration symbolique, Lacan nous renvoie à Freud et à son idée (qu'il défend dans Malaise dans la Civilisation) selon laquelle le dérangement provoqué par la peur de la castration serait essentiel et que les séquelles de ce complexe serait éternelles chez l'homme. En ce qui concerne la définition du phallus, Lacan nous renvoie également à Freud lorsqu'il explique que le phallus dans la doctrine freudienne « n'est pas un fantasme […], ni un objet […] (et) est encore bien moins l'organe, pénis ou clitoris, qu'il symbolise » (p 168). En fait Freud rapproche le phallus de la définition qui en était faite par les anciens, à savoir celle d'un « simulacre », c'est-à-dire une image ou représentation figurée d'une chose concrète.
Pour Freud, le terme de phallus, qui apparaît à de nombreuses reprises dans son oeuvre (à propos des symboles phalliques dans le rêve et à propos de l'organisation de la phase phallique), sert à affirmer le caractère intrinsèquement sexuel de la libido. En cela, il s'oppose par exemple à Jung, pour qui le désir est rattaché à des forces vitales métaphysiques où les mythes gardent leur accent initiatique religieux.
L'accent mis sur l'adjectif phallique correspond à une position théorique essentielle de la part de Freud, à savoir que la libido est essentiellement masculine, même pour la petite fille, et ce en dépit des affirmations d'élèves de Freud comme E. Jones ou K. Horney (auteurs que Lacan critique également dans son discours). Qui s'exclamaient "à chacun sa libido ou à chacun son essence". Non, le phallus est une sorte d'opérateur de la dissymétrie nécessaire au désir et à la jouissance sexuels. Parlant de la castration symbolique, Lacan nous renvoie à Freud et à son idée (qu'il défend dans "Malaise dans la Civilisation") selon laquelle le dérangement provoqué par la peur de la castration serait essentiel et que les séquelles de ce complexe serait éternelles chez l'homme. En ce qui concerne la définition du phallus, Lacan nous renvoie également à Freud lorsqu'il explique que le phallus dans la doctrine freudienne « n'est pas un fantasme […], ni un objet […] (et) est encore bien moins l'organe, pénis ou clitoris, qu'il symbolise ». En fait Freud rapproche le phallus de la définition qui en était faite par les anciens, à savoir celle d'un « simulacre », c'est-à-dire une image ou représentation figurée d'une chose concrète.
[...] Dans les années soixante-dix, le phallus finit par apparaître chez Lacan plutôt comme une fonction logique qui conjoint moins qu'elle ne disjoint. Le phallus est alors l'objection de conscience faite par un des deux êtres sexués au service à rendre à l'autre (Encore). La fonction phallique désigne une limite signifiante à la jouissance et sert de référence privilégiée pour situer logiquement les jouissances masculine et féminine comme modes différents de tourner autour du non-rapport sexuel, puisqu'un sexe vaut pour les deux. [...]
[...] Pour autant Lacan n'a jamais prétendu qu'il y'ait le même rapport au phallus pour les hommes et pour les femmes et il souligne sans cesse la dissymétrie profonde qui définit les deux sexes. Pour lui, un sexe a été élu pour accéder au niveau de signifiant de la sexuation et il l'affirme dans le séminaire 14 la logique du fantasme en disant que seul le phallus est l'unité-sexe Dans la signification du phallus, il explique également que ce signifiant est ce qu'on peut attraper de plus saillant dans le réel de la copulation sexuelle ; comme aussi le plus symbolique au sens littéral de ce terme, puisqu'il équivaut à la copule logique. [...]
[...] En fait Freud rapproche le phallus de la définition qui en était faite par les anciens, à savoir celle d'un simulacre c'est-à-dire une image ou représentation figurée d'une chose concrète. l'apport de Lacan : du phallus à sa signification Ce n'est qu'avec Lacan que le phallus devient véritablement un concept fondamental de la théorie psychanalytique. Dans l'article : "la Signification du phallus" 1958, publié dans les Ecrits 1966, Lacan marque d'emblée l'enjeu symbolique du phallus dans l'inconscient et sa place dans l'ordre du langage. [...]
[...] Lacan conclut en disant que la fonction du phallus débouche ici sur la relation la plus profonde : celle par où les Anciens y incarnaient le Nous (l'esprit) et le logos (la parole, le discours, la raison) Vous imaginez les réactions qu'a pu susciter cet enthousiasme pour le phallus dans des milieux féministes ! Mais si le narcissisme ou ce qui peut carrément ressembler à du machisme peut se donner ainsi libre cours, c'est parce qu'est affirmée la séparation radicale entre le pénis (simple organe), et le phallus pur signifiant sans aucun rapport avec l'anatomique et le biologique. Dans cette perspective le phallus est une référence universelle, un emblème de l'humain auxquels hommes et femmes ont accès. [...]
[...] La signification du phallus (psychanalyse) Si la signification du phallus est avant tout le titre d'un discours prononcé par Lacan lors d'une conférence à Munich en 1958, il est impossible de traiter ce texte sans l'inscrire dans le cadre plus large de la théorie psychanalytique. En effet, Freud (quoique de manière plus indirecte) s'était déjà penché sur la question du phallus notamment par le biais de sa théorie de la sexualité infantile (les trois phases ou stades) mais également à travers sa théorie du complexe d'Œdipe et des problématiques de castration qui l'accompagnent. [...]
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