Les enfants qui refusent d'entrer dans les apprentissages sont ceux que Serge Boimare appelle les empêchés de penser. Comment transmettre le savoir à ces élèves, comment relancer leurs capacités à penser, à élaborer ?
Serge Boimare nous fait des propositions qui peuvent également fonctionner avec les élèves en moins grandes difficultés scolaires, les élèves des classes ordinaires.
Serge Boimare nous définit cette notion qu'il nomme « empêchement de penser » au regard de sa pratique auprès des élèves en difficulté scolaire. Pour ces élèves qui manifestent une forme de résistance aux apprentissages, l'entraînement supplémentaire, la répétition peuvent encore aggraver leur situation à l'école.
[...] Chez ces élèves « empêchés de penser » peut survenir le risque de conformisme de la pensée. Ils aiment copier, refaire les mêmes exercices et cela entraîne une certaine réduction de leurs capacités intellectuelles.
Il y a risque également d'association immédiate ; ils font vite leur travail sans qu'il y ait place à la réflexion (...)
[...] Transmettre le savoir aux enfants empêchés de penser Compte rendu de l'intervention de Serge Boimare, Congrès A.F.P.E.N, Temps d'enfance, temps de transmission, transmission de savoirs . Septembre 2011, Strasbourg. Arguments de cette conférence plénière : Pourquoi notre pédagogie reste-t-elle sans effet sur 15% de nos élèves ? parce que nous en restons à une vision trop simpliste de la difficulté à apprendre. Nous voulons toujours en faire la conséquence d'un manque de compétences, de connaissances ou de motivation, alors que deux fois sur trois, il s'agit d'abord et avant tout, d'un fonctionnement intellectuel aménagé sur de l'empêchement de penser. [...]
[...] En fait, un besoin de certitude les habite et s'ils sont confrontés à quelque chose de nouveau, d'inhabituel, ils mettent en œuvre des stratégies pour contourner le doute. Le recours à la pensée, passage obligé de l'apprentissage, les fragilise et déstabilise leur besoin de complétude. Propositions pour ramener ces élèves aux apprentissages scolaires : - les intéresser, en traitant si nécessaire avec la curiosité primaire qu'ils manifestent. - les nourrir, sous la forme d'un nourrissage culturel (lecture à haute voix), nourrissage qui va leur permettre peu à peu de donner une forme à cette inquiétude qui les oppresse, nourrissage qui va apporter de la cohérence aux scénarios qu'ils imaginent. [...]
[...] La montée des idées de persécution va se traduire par des attaques du cadre. Ces manifestations peuvent résulter de carences éducatives, d'un rapport à la loi, aux limites compliqué, d'une non acceptation de la frustration. Ces élèves empêchées de penser qui ne peuvent plus s'appuyer sur leur pensée vont trouver un recours dans leur corps. Ainsi, dès qu'une difficulté apparaît, le corps prend le relais sous la forme d'agitation ou au contraire d'inhibition ; des troubles psychosomatiques (crampes, maux de ventre ) peuvent également se manifester. [...]
[...] Par ailleurs, il est nécessaire que les personnels qui travaillent avec ces élèves empêchés de penser fassent partie d'un groupe (supervision, associations .). La culture protège le psychisme des adultes qui travaillent avec ces enfants : attention, l'empêchement de penser de ces enfants ou adolescents est contagieux. Et pour aller plus loin . S. Boimare, l'enfant et la peur d'apprendre, Edition Dunod S. Boimare, ces enfants empêchés de penser, Edition Dunod S. Boimare, Pratiquer la psychopédagogie, ouvrage collectif, Edition Dunod, 2010. [...]
[...] Serge Boimare nous fait des propositions qui peuvent également fonctionner avec les élèves en moins grandes difficultés scolaires, les élèves des classes ordinaires. Serge Boimare nous définit cette notion qu'il nomme empêchement de penser au regard de sa pratique auprès des élèves en difficulté scolaire. Pour ces élèves qui manifestent une forme de résistance aux apprentissages, l'entraînement supplémentaire, la répétition peuvent encore aggraver leur situation à l'école. Ces élèves empêchés de penser manifestent une grande difficulté à entrer dans le temps du doute. [...]
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