On ne saurait ignorer en effet que des transformations importantes sont intervenues, à l'échelle de la société, des mentalités et des mœurs. Elles se sont traduites par la référence à l'égalité des droits civiques et sociaux entre les hommes et les femmes, le travail salarié des femmes, le père étant de plus en plus impliqué dans l'éducation de ses enfants. On a assisté d'autre part à de nouvelles donnes : la preuve par l'ADN de la paternité, l'augmentation des naissances hors mariage et la nécessité d'entreprendre des démarches pour obtenir l'exercice de l'autorité parentale. Du fait de cette « remise à niveau »entre le rôle de la mère et celui du père, on observe l'émergence de nouvelles interrogations relatives aux rapports entretenus entre les différents membres de la famille et tout particulièrement le développement de l'enfant.
Enfin, l'attribution majoritaire de la garde de l'enfant à la mère en cas de séparation conjugale va être rénovée avec la mise au point de la garde alternée. Ainsi, les statistiques montrent que lors d'un divorce, la résidence principale de l'enfant est attribuée dans 85% des cas à la mère et qu'une fois la rupture du couple entérinée, plus de 50% des pères ne revoient plus jamais leurs enfants ou moins d'une fois par mois. Un taux atteignant les 75% dans les séparations qui mettent fin aux unions libres. L'exemple de l'incarcération est lui aussi fort interpellant, puisque 95% des détenus sont de sexe masculin et on estime à 40% la proportion de ceux qui ont un ou plusieurs enfants. On sait par ailleurs qu'il s'agit de séparations souvent brutales, de nature traumatique, fréquemment compliquées chez l'enfant par tout un cortège de sentiments de culpabilité et de dépossession.
On ne doit pas oublier non plus le contexte mouvant dans le domaine des procréations médicalement assistées.
Pourtant, la paternité semble ne pas toujours être suffisamment sollicitée par la société civile, en comparaison à la surresponsabilisation des mères.
Le texte d'Odile Bozonnet : « Le secret des origines », datant de 1993, s'insère clairement dans cette optique et propose une nouvelle approche du père et plus particulièrement sur les problèmes issus de son absence
[...] Tout d'abord elle aborde l'idée de trésor et de secret autour de l'origine d'une personne. Afin de découvrir le secret de Violaine elle lui fait faire un dessin dans lequel l'enfant représente un paysage sous-marin avec (en résumé) deux baleines au centre dont l'une d'elle est enceinte de jumelles, au-dessus des baleines on voit deux voitures étrangères qui arrivent dans un village. On voit une nageuse se dirigeant vers un trésor, le trésor de Violaine, qui se trouve en bas du dessin. [...]
[...] I./ Présentation du texte Nous allons aborder avec vous Le secret des origines un texte écrit par Odile Bozonnet et paru dans le journal des psychologues en 1993. Elle fait une étude sur des situations dans lesquelles un enfant grandit sans la présence de son père au sein de la famille. Afin d'en démontrer les conséquences de cette absence sur le développement de l'enfant et surtout de ses relations inter-familiales, elle s'appuie sur trois exemples en particulier. Le premier est celui de Violaine : enfant de 9 ans refusant de travailler en présence de ses parents. [...]
[...] Plus tard, le rôle prescrit consistait à donner quelques biberons et à garder parfois le bébé pendant que sa compagne s'occupait des tâches domestiques. Ce n'est pas le père qui conduisait l'enfant aux consultations médicales, on ne le voyait guère au square ou à la sortie de l'école. Les livres de puériculture parlaient peu de lui, sauf dans un coin de chapitre. En bref, un père ne pouvait la plupart du temps vivre véritablement sa paternité, dans le sens d'un lien quotidien fort avec son enfant, que lorsque son fils ou sa fille étaient plus grands. [...]
[...] En ce qui concerne David, c'est son nom qui est le secret de son origine, qui est son trésor à lui. En effet, on voit bien cette idée de trésor quand il parle de boîte aux lettres sur laquelle serait gravé son nom en lettre d'or. Son nom représente pour lui son identité. Mettre en valeur son nom, c'est le mettre en valeur lui et son origine et lui donner une existence propre. Le fait que son nom soit absent sur la boîte aux le met en marge d'autant plus que c'est le seul de la famille à porter ce nom. [...]
[...] Le père ayant, au sein du contexte familial, une fonction de coparent et de coéducateur. Enfin, depuis les années 80, la psychologie sociale met en avant les transformations de la paternité dans le monde occidental. L'implication accrue et repérée comme telle des pères témoigne du passage du patriarche de l'époque coloniale aux “nouveaux pères”, coparents investis auprès du jeune enfant. Jean Le Camus souligne alors, qu'il subsiste encore aujourd'hui une asynchronie entre les attentes de la société vis-à-vis du père et le comportement propre à celui-ci. [...]
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