Psychologie du travail, qualité du travail, QVT Qualité de Vie au Travail, Marc-Éric Bobillier Chaumon, nouvelles technologies, robot collaboratif, IA Intelligence Artificielle, environnement immersif, Manuel Zacklad, innovation, IOT Internet des Objets
À l'instar de l'exemple sur les espaces de travail, la psychologie du travail part du postulat selon lequel ce n'est pas l'individu qui est fragile, mais bien les conditions de travail qui fragilisent l'individu. Cela peut être le fait de ressources du monde du travail inadaptées, insuffisantes ou au contraire excessives par rapport à ses attentes subjectives. Les technologies émergentes (IA, robots collaboratifs, IoT, environnements immersifs, etc.) et leur déploiement dans les environnements professionnels ont donné une tournure nouvelle à ce questionnement, invitant la discipline à reconsidérer avec attention l'incidence de ces dispositifs sur la qualité du travail aussi bien que sur la qualité de vie au travail.
[...] Ainsi les cobots2 ne se contentent-ils pas seulement de fournir une assistance à l'opérateur dans le cadre d'une tâche pénible, difficile ou répétitive. Ils introduisent une forme nouvelle de relation symbiotique entre la machine et son opérateur, démultipliant les capacités et le potentiel de celui-ci tant dans sa force que dans sa vitesse ou sa précision. Parce qu'elles visent précisément à transformer radicalement les « manières de penser, de faire, de collaborer ou encore d'organiser l'activité »3, les technologies émergentes ne sont donc pas « neutres » et peuvent, en fonction de l'usage qui en est fait, causer des « répercussions majeures sur les composantes psychiques, cognitives et sociales de l'individu au travail »4. [...]
[...] C'est l'apanage des technologies dites « substitutives »6, considérées comme plus performantes, plus fiables et donc plus rentables que le travailleur, et dont la vocation n'est autre que de le remplacer sur son lieu de travail. Si Manuel Zacklad souligne la possibilité, pour certains opérateurs du secteur tertiaire, de se voir attribuer un rôle de supervision ou de maintenance suite à l'introduction d'un système d'intelligence artificielle par exemple, cela ne concerne généralement qu'un petit nombre d'entre eux et ne répond de toute façon pas à l'idéal de « co-production servicielle à valeur ajoutée »7. [...]
[...] Une telle démarche, qualifiée de techno-pull en opposition à la logique techno-push, se veut compréhensive, participative et anthropocentrée. La psychologie du travail ne saurait faire de cet idéal une nouvelle norme sans favoriser la coopération étroite entre utilisateurs, sciences de la conception, sciences humaines et sociales, décideurs et relais institutionnels. Les usages et incidences de la technique affectant toutes les dimensions de la société et des organisations, il convient d'en intégrer les enjeux dans une démarche humaniste et pluridisciplinaire de réhabilitation des technologies par l'activité, et vice versa (Marc-Éric Bobillier Chaumon). [...]
[...] La conception et le déploiement d'une innovation quelle qu'elle soit cristallise en elle un assortiment d'incompréhensions, de tensions et dysfonctionnements, qui peuvent tout autant concerner des problématiques d'appropriation des outils ou de pénibilité au travail que de fluidité des liens entre autrui et soi-même. C'est dans la résolution de ces éléments de friction que réside tout l'enjeu de la « visée transformatrice » de la psychologie du travail, qui entend « accompagner la mise en ?uvre des dispositifs innovants pour contribuer à un développement plus favorable et durable de l'activité »8. [...]
[...] Le rôle de la psychologie du travail dans la réconciliation homme-machine À l'instar de l'exemple sur les espaces de travail, la psychologie du travail part donc du postulat selon lequel ce n'est pas l'individu qui est fragile, mais bien les conditions de travail qui fragilisent l'individu. Cela peut être le fait de ressources du monde du travail inadaptées, insuffisantes ou au contraire excessives par rapport à ses attentes subjectives. Les technologies émergentes robots collaboratifs, IoT, environnements immersifs, etc.) et leur déploiement dans les environnements professionnels ont donné une tournure nouvelle à ce questionnement, invitant la discipline à reconsidérer avec attention l'incidence de ces dispositifs sur la qualité du travail aussi bien que sur la qualité de vie au travail. [...]
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