Boris Cyrulnik est directeur d'enseignement en éthologie à l'université de Toulon, il est né à Bordeaux le 26 juillet 1937. Pendant l'Occupation, il a cinq ans lorsque ses parents sont arrêtés et déportés. Orphelin, il est recueilli par une institutrice, et échappe lui-même de peu à un sort tragique en 1944. Rapidement, il s'interroge sur la nature, et la nature de l'homme. A quatorze ans, il découvre l'éthologie en lisant Henri Fabre et poursuit des études de médecine. Ainsi, il est lui-même un des pionniers de l'éthologie française. Cette discipline scientifique est portée sur la biologie du comportement, elle étudie les réactions et le développement des différents êtres vivants dans leur milieu naturel, et inclut dans le sens moderne l'étude comportementale des êtres humains. Il s'agit donc d'une science transversale qui chevauche des disciplines variées comme la biologie, la sociologie, la psychologie et les neurosciences. Cyrulnik est aussi neuropsychiatre, psychanalyste et psychologue, en plus d'être professeur et écrivain ; curieux de tout, il refuse toute spécialisation et on peut dire qu'il mélange les genres dans le but ultime de décoder l'être humain.
Il est surtout connu pour son travail sur le concept psychologique de « résilience ». Issu de la métallurgie, le terme désigne la capacité des matériaux à résister à des assauts ou à reprendre leur forme initiale après différents chocs et pressions. Désormais appliquée aux sciences psychologiques, la résilience est cette aptitude des individus à vaincre leurs traumatismes. Il s'agit de prendre acte de son traumatisme pour ne plus vivre dans la dépression ; ou plutôt « vivre avec », dans le sens où le traumatisme fait partie de la vie de cet individu, ne le diminue pas mais au contraire lui permet de revivre.
[...] Les personnes traumatisées disent : Je ne suis pas sûr d'être vivant. Je suis revenu de l'enfer et je suis de retour à la vie D'autres disent même : La sortie des limbes de la mort n'est pas le retour à la vie. Je ne suis pas un survivant, mais un revenant, un fantôme ce qui implique la pensée surprenante que : Plus je vieillis, plus je m'éloigne de la mort Beaucoup de gens souffrent de traumatismes et tout le monde doit supporter des épreuves. [...]
[...] Dans le cadre d'une véritable douleur sociale exacerbée, la promotion de la résilience est une nécessité. On peut définir la douleur sociale comme la souffrance dont l'origine se trouve au niveau des relations humaines dans leur ensemble. Freud disait d'ailleurs qu'entre les trois causes de la souffrance humaine que sont les désastres naturels, le corps et les relations avec les autres êtres humains, la dernière est la cause la plus fréquente et la plus importante Cyrulnik soutient qu'il peut exister chez tout sujet un substrat de sécurité issu d'une base émotionnelle équilibrée, rendue possible grâce à un environnement familial et social stable. [...]
[...] Ce rôle primordial du tuteur est particulièrement visible dans l'histoire de Tim Guénard, que Boris Cyrulnik cite régulièrement en tant qu'illustration de la résilience. Dans Plus fort que la haine (2000), Tim Guénard raconte comment il a été abandonné par sa mère. L'unique image qu'il a gardée d'elle est celle qu'il avait quand il l'a vue s'éloigner, de dos, avec des bottes blanches Son père, alcoolique, le laisse souvent attaché à un lampadaire sur une route, en plus de le frapper. [...]
[...] Un médecin se rend compte plusieurs mois après qu'il n'est pas fou. Il finit alors dans une maison de redressement où il est stigmatisé comme un enfant égaré Il se transforme alors en une personnalité à risque voué à l'échec irrécupérable Ces paroles, adressées directement à l'enfant, ravivent les violences passées. Comme il le raconte, son unique espoir est de pouvoir un jour tuer son père, c'est ce qui maintient en vie Il devient voleur, s'évade des institutions où il était interné, et arrive à Paris. [...]
[...] La résilience, selon Boris Cyrulnik Boris Cyrulnik est directeur d'enseignement en éthologie à l'université de Toulon, il est né à Bordeaux le 26 juillet 1937. Pendant l'Occupation, il a cinq ans lorsque ses parents sont arrêtés et déportés. Orphelin, il est recueilli par une institutrice, et échappe lui-même de peu à un sort tragique en 1944. Rapidement, il s'interroge sur la nature, et la nature de l'homme. A quatorze ans, il découvre l'éthologie en lisant Henri Fabre et poursuit des études de médecine. [...]
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