Réflexion sur Tarzan ou l’enfant sauvage

Résumé du document

Trois figures légendaires fascinent et hantent notre culture : le primitif, le fou et l'enfant sauvage.
Le primitif : fascination de l'autre qui est le même. D'un commencement anthropologique commun aux cultures humaines (Claude Levi-Strauss, Tristes Tropiques).
Le fou : l'envers de la raison, son autre (Michel Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique)
L'enfant sauvage : figure que le mythe fait basculer hors culture. Une humanité retenue dans le cercle de la nature.

Tarzan est une figure légendaire :
- Enfant élevé par des singes ! Il adopte leurs manières de se nourrir, de communiquer, de se mouvoir.
- Mowgli, dans le conte, est l'enfant élevé par les loups.

Alors enfant sauvage, mythe ou réalité ?

Extraits

[...] Alors enfant sauvage, mythe ou réalité ? Derrière la notion, un ensemble de faits réels et convergents. Des récits, des observations qui commencent au moins au XIVème siècle, avec la découverte de l'enfant loup de la Hesse en 1344, et se multiplient surtout depuis le milieu du XVIIème siècle. (Etudes de Lucien Malson) La découverte des enfants sauvages suppose aussi une nouvelle conception philosophique de l'Homme : l'éducation est une anthropogenèse (science qui étudie l'origine et le développement de l'espèce humaine). [...]

[...] III) Les enjeux pour l'humanité L'indigence originelle Chez l'animal existent une nature ou une essence : instinct, code naturel Chez l'Homme, une telle nature semble absente. L'Homme n'est pas capable de retrouver un état antérieur analogue à l'instinct lorsqu'il est plongé dans un enfermement total quand il est jeune. Les enfants sauvages perdent leur faculté. ( Tout Homme naît prématuré car sans culture, les potentialités humaines se trouvent définitivement inhibées. Les différents cas d'enfants sauvages montrent que les lois d'acquisition motrice, mentales ont besoin d'un phénomène de répétition pour se mettre en place. [...]

[...] Il pensait que ce serait le grec ou le latin, seules langues originelles pures à ses yeux. Non seulement aucun bébé ne se mit à parler un quelconque langage mais tous les six dépérirent et finirent par mourir. Les bébés ont besoin de communication pour survivre . L'enjeu philosophique L'enfant qui a grandi sans apprendre de langue était autour de 1800 une question existentielle pour la philosophie et les sciences humaines. Les philosophes et les savants n'ont cessé de se demander de quelle manière l'Homme acquiert ses connaissances, comment il parvient à parler et quel est le rôle de la société sur son développement. [...]

[...] Le rapport à l'autre permet ce déploiement. Le cas des enfants sauvages montre bien ce qu'ils deviennent dans l'isolement le plus complet. ( Sans relation avec autrui, l'Homme est un être faible sans doute le moins doué des animaux. D'où l'importance du rapport humain et de l'éducation : l'anthropogenèse. Discipline et instruction, les 2 versants de l'éducation permettent aux Hommes de devenir ce qu'ils sont. L'éducation est un devoir car elle conduit l'enfant vers la liberté, en domptant sa violence naturelle et ses penchants égoïstes. [...]

[...] Les enfants sauvages peuvent-ils vraiment exister ? Deux pensées ! - Possible de vivre en dehors de toute société humaine. - Idée impensable Le débat occupe un enjeu fondamental ( concerne notre potentielle animalité. Film de F.Truffaut, L'enfant sauvage (1969) soulève le problème de l'inné et de l'acquis. Est-ce que Victor était idiot de naissance ou bien est-ce son isolement qui l'a rendu idiot ? Difficile d'admettre que l'Homme est moins doué qu'un animal sans ses semblables. C'est une blessure narcissique. [...]