Corps; psychisme; vécu algique; hospitalisation;psychologie;inquiétante étrangeté du corps;représentation du corps
Jusqu'au début du vingtième siècle, la maladie au sens anatomo-clinique (c'est-à-dire l'autopsie des corps et l'observation au chevet du malade), est considérée comme le résultat d'un agencement empirique et donc hypothétique de ce qui est observable au chevet du malade (la clinique) et de lésions observables à l'autopsie ou à l'auscultation du cœur et des poumons, à la mesure des réflexes, de la tension…
Au vingtième siècle cet ajustement gagne en perfection grâce à l'endoscopie soit :l'examen de l'intérieur des organes et des cavités grâce aux fibres optiques et à l'éclairage, et à l'imagerie médicale obtenue grâce aux rayons X ,aux résonances magnétiques …
La définition anatomo-clinique s'enrichit d'une définition biochimique des troubles fonctionnels.
Le diagnostic est alors éclairé par des analyses de plus en plus fines :
-troubles du métabolisme : analyse des urines et du sang
-les analyses atteignent le niveau cellulaire : dosages enzymatiques…
-l'activité du cerveau et du cœur permet l'enregistrement de tracés qui sont fonction de cette activité : cela permet de déceler des anomalies
-les biopsies permettent des prélèvements et donc l'analyse des tissus (histologie).
Comment peut-on penser le vécu et l'évolution des troubles somatiques avec l'articulation du psychisme chez l'enfant ?
Dans quelle mesure les variables environnementales, biologiques et psychiques interagissent pour influencer l'évolution de la maladie chez l'enfant ?
[...] Cette présence diminue presque totalement le danger traumatique malgré les expériences de douleur et de peur. À partir de 2 ans environ, l'élément principal à prendre en compte est que l'enfant, ayant acquis la permanence de l'objet libidinal, peut désormais se représenter, même en leur absence, ses proches, sa maison, son école. Il sait que ses parents continuent d'exister et qu'il va les retrouver. René Spitz et Anna Freud ont constaté l'apparition de troubles importants du comportement chez les enfants privés de soins maternels ou séparés de leurs parents, comme c'est le cas lors d'une hospitalisation. [...]
[...] L'autonomie psychique de l'enfant est dans ce cas déniée et la maladie est confondue avec le fonctionnement psychique de l'enfant, ce qui entrave son développement affectif. La maladie, surtout chronique, peut devenir le système explicatif de tout mouvement de l'humeur de l'enfant, de toute difficulté relationnelle et occulter toute autre dimension, en particulier développementale.l'enfant ne peut plus exister en tant qu'enfant partageant les problèmes de tous les autres enfants. Il n'est plus considéré comme un enfant à part entière, mais comme un malade. [...]
[...] L'absence de la mère peut donc déclencher un état d'angoisse, de détresse plus ou moins massif. C'est vers le huitième mois qu'apparaît chez le bébé la célèbre angoisse du huitièmes mois ou réaction d'angoisse au visage de l'étranger (Spitz) qui témoigne de l'intégration progressive du Moi du bébé et d'une mère clairement identifiée. Le visage étranger réveille chez le bébé le sentiment d'absence du visage maternel et suscite l'angoisse. Si les exigences pulsionnelles du nourrisson sont normales et si la mère est selon l'expression de Winnicott suffisamment bonne normalement dévouée les expériences de plaisir, l'emportant sur les expériences de déplaisir, permettront à l'enfant l'élaboration progressive d'une image maternelle bonne et non persécutrice et parallèlement d'une image de soi positive. [...]
[...] Paris: Odile Jacob. [...]
[...] Son comportement le fait parfois traiter de pusillanime ou de douillet. Il s'agit là d'une méprise: l'enfant proteste contre ce qui lui arrive, avec une intensité faisant évoquer la phobie. En effet, en situation de maladie, il tend à effectuer un regroupement de ses nombreuses appréhensions pour n'avoir plus peur que d'une ou deux situations, comme l'arrachage d'un sparadrap ou la prise de sang. Par ailleurs, la peur diffuse liée à l'angoisse de castration rend l'enfant de cet âge très sensible à la moindre lésion cutanée, et dans ce cas, un pansement peut avoir un rôle apaisant. [...]
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