Dans le cadre d'une psychothérapie, la « chaleur » de la rencontre avec le thérapeute peut aider le patient à retrouver une unité corporelle, à « s'installer dans un corps à lui », lui faciliter la « découverte d'un corps total » séparé de l'autre mais « qui peut jouir seul » sans être dévasté. Le travail thérapeutique peut ainsi amener le patient à prendre conscience progressivement que le monde hors de la famille n'est pas forcément mauvais ou méchant et qu'il peut aller vers l'autre sans risquer forcément l'anéantissement.
La thérapie institutionnelle est, quant à elle, une démarche de soins qui s'appuie sur les techniques en usage dans la psychanalyse et dans les thérapies de groupe. Cette technique s'adresse au traitement des psychoses graves, notamment les états schizophréniques, mais peut également être sollicitée pour répondre aux besoins des patients souffrant d'état limite lorsqu'ils se trouvent dans une période de crise pouvant être compliquée à gérer pour eux et leur entourage.
N'est-ce pas illusoire de penser que tout est maîtrisable et que la structure de soins peut apporter ce qui convient exactement au patient, après déchiffrage de son mode de fonctionnement, au niveau de sa personnalité et du point de vue des échanges aux autres qu'il parvient à établir ?
I- La psychothérapie de la psychose :
La psychothérapie de la psychose me semble intéressante dans la mesure où la relation à l'autre, dans son aspect interactionnel, va permettre au patient de se sentir investi par autrui. Le fait de se sentir exister pour les autres, et de recevoir enfin cette autorisation à être, va aider le sujet à renouer avec un sentiment d'existence qui lui est propre mais qu'il ne parvient pas facilement à percevoir. Le patient va apprendre dans cette relation, très spécifique à l'autre, à devenir Sujet, à s'affirmer en tant que tel et à trouver sa place véritable (...)
[...] Pankow, L'être-là du schizophrène, Champs Flammarion p G. Pankow, L'être-là du schizophrène, Champs Flammarion p O. Kernberg, Les troubles limites de la personnalité, Privat p. 79-80. O. Kernberg, Les troubles limites de la personnalité, Privat p O. [...]
[...] Le personnel exerçant en équipe est de façon implicite constamment remis en question dans l'approche de ses patients et l'auto-critique doit être vécue de façon permanente. De ce fait, le travail mené par la thérapie institutionnelle permet certainement chez chacun des thérapeutes le maintien d'un investissement actif auprès de ses patients et une recherche constante de voies nouvelles pour trouver des solutions aux crises rencontrées. Mais cette présence continuelle des co-intervenants ne peut-elle pas être ressentie selon les circonstances comme une pression trop forte exercée sur le personnel soignant, et n'entrave-t-elle pas la liberté personnelle du thérapeute pour traiter certaines situations ? [...]
[...] Le patient va apprendre dans cette relation, très spécifique à l'autre, à devenir Sujet, à s'affirmer en tant que tel et à trouver sa place véritable. La chaleur de la rencontre avec le thérapeute peut aider le patient à retrouver une unité corporelle, à s'installer dans un corps à lui lui faciliter la découverte d'un corps total séparé de l'autre mais qui peut jouir seul sans être dévasté. Le travail thérapeutique peut ainsi amener le patient à prendre conscience progressivement que le monde hors de la famille n'est pas forcément mauvais ou méchant et qu'il peut aller vers l'autre sans risquer forcément l'anéantissement. [...]
[...] N'y-a-t-il pas une part due au hasard des rencontres qui ne pourra jamais être anticipée ni contrôlée même dans le cadre de la thérapie institutionnelle ? BIBLIOGRAPHIE : . C. Chabert, B. Brusset, F. Brelet-Foulard, Névroses et fonctionnements limites, DUNOD O. Kernberg, Les troubles limites de la personnalité, Privat G. [...]
[...] Le thérapeute peut se voir submergé par la problématique de la personne qu'il reçoit, et ne pas pouvoir affronter, seul, l'intensité de la souffrance du sujet. Le transfert du patient, mais aussi sa réalité, peuvent provoquer de vives réactions affectives chez l'analyste La présence de tiers, sous la forme d'étayage ou d'observation des comportements, peut s'avérer indispensable afin d'éviter que le thérapeute se trouve débordé par le fonctionnement psychique de son patient. Nous en arrivons par ce biais à évoquer ce qui fait tout l'intérêt des techniques mises en œuvre par la psychothérapie institutionnelle, technique de soins psychiatriques dont nous allons tenter de décrire les principaux aspects. [...]
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