Point n'est besoin d'un long discours et de longues références philosophiques et sociologiques pour comprendre que, lorsqu'un individu est confronté chez autrui à une agressivité dont il ne comprend pas les ressorts, il lui est commode de désigner cet Autre comme « fou », s'il emploie le langage le plus ordinaire, ou comme « psychopathe », s'il veut employer un mot d'apparence savante. A certains égards, dans le corpus psychiatrique lui-même, la notion de psychopathe ressemble fort à une sorte de catégorie « fourre-tout », tellement large qu'on peut y faire entrer à peu près tous les types de désordres mentaux. Ainsi peut-on lire de nombreux historiques de la notion qui voit en elle l'héritière des « monomanies » du début du 19ème siècle, prolongées par les « dégénérescences » de Morel puis, en Allemagne, les « personnalités psychopathiques » de Koch, Kraepelin puis Kretchmer au début du 20ème siècle. A ce compte, la notion risque de perdre toute spécificité et de s'entendre à la plupart des troubles mentaux dès lors qu'ils provoquent des troubles du comportement entraînant des transgressions morales et pénales. A force de tout expliquer en général, elle n'expliquera plus rien en particulier.
[...] L'internalisation (Hartman, 1939) est un processus par lequel le sujet transforme les interactions régulatrices réelles ou imaginaires avec son environnement et les caractéristiques réelles ou imaginaires de son environnement en règles et caractéristiques internes Prototype de l'identification, équivalent psychanalytique de l'incorporation piagéticienne, elle ne fonctionnerait pas chez le psychopathe et le pervers, empêchant la mise en place des identifications humanisantes et socialisantes Cependant, il ne faut pas assimiler ces deux notions dans la mesure où le pervers et le psychopathe ont des comportements cliniques ainsi que des raisonnements différents Les traits de sexualité considérés comme anormaux se retrouvent chez les névrosés sous forme de fantasme ; chez le pervers, ils sont au contraire mis en actes d'où la célèbre formule freudienne la névrose est le négatif de la perversion ; il faut ici entendre négatif au sens photographique du terme. -Le psychopathe a un comportement moins mental, plus comportemental. L'abandonnisme est majeur. Il passe de l'idéalisation à la dépression sans cesse, et démontre qu'il est toujours abandonné. -Le pervers pense, associe, utilise des comportements de mentalisation. [...]
[...] A la recherche d'une définition du terme de psychopathe 1. Eclaircissement de la notion de psychopathe Le psychopathe est un individu dont la personnalité est marquée par l'impulsivité, la froideur affective (d'où l'absence de remords ou de considération pour la victime), l'égocentrisme, l'agressivité et le présentisme (vouloir tout, tout de suite, ne pas supporter la frustration). Pour toutes ces raisons, ce serait un individu qui serait incapable d'établir des relations affectives normales avec autrui mais qui, par contre, serait normal sur le plan du raisonnement intellectuel. [...]
[...] II Les psychopathes criminels 1. Distinction entre les délinquants criminels, les psychotiques criminels et les psychopathes criminels Classification française des meurtriers pathologiques répartis en deux catégories extrêmes selon Benezech, médecin-psychiatre. Dans ce tableau, on distingue le criminel psychopathe et le criminel psychotique. Le criminel psychotique est un sujet atteint de troubles psychotiques c'est- à-dire d'idées délirantes, d'hallucinations prononcées dont la personne ne perçoit pas le caractère pathologique. Il commet des actes par pulsion, c'est-à-dire désorganisés, ce qui n'est pas le cas du psychopathe. [...]
[...] - La thérapie familiale peut permettre une réduction des récidives d'actes criminels en centrant la thérapie sur la gestion de la situation par les parents. - La thérapie communautaire qui se base sur le lien entre les membres du groupe, en se soumettant à l'autorité de ce groupe, par système de récompenses ou de sanctions. Une régulation thérapeutique se fait au sein des réunions journalières. Le groupe de recherche Darkstone propose ainsi un programme thérapeutique basé sur un environnement favorisant notamment la socialisation et la neutralisation des attitudes prédélinquantes. [...]
[...] Les psychopathes réagissent moins bien aux traitements ; il est plus risqué de leur accorder une libération conditionnelle ; ils ont une liste plus longue d'antécédents criminels plus diversifiés et plus sérieux ; ils sont toujours plus violents que les non-psychopathes ; leur utilisation de la violence semble moins circonstancielle et davantage orientée vers des objectifs bien plus précis que le type de violence que l'on retrouve chez les non-psychopathes. Cette affirmation se fonde sur leurs condamnations criminelles, sur leur comportement en établissement carcéral et sur leur utilisation d'armes. Cela est particulièrement vrai lorsque les psychopathes sont comparés à un groupe de non-psychopathes violents dont plusieurs purgent des peines pour crimes extrêmement graves. Les psychopathes ont souvent été condamnés antérieurement pour des faits de violence. III Psychopathe ou pervers ? [...]
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