L'importance du travail sur soi-même avant de vouloir aider les autres

Résumé du document

Avant d'entreprendre la formation de psychothérapeute, je me suis trouvée confrontée, à plusieurs reprises, à des situations délicates dans le cadre de ma mission de psychologue scolaire. En effet, je ne parvenais pas à prendre le recul nécessaire à la gestion de certaines problématiques car je projetais trop de moi-même dans ce que me racontait l'enfant que je rencontrais, d'où ma décision de suivre cette formation. Maintenant encore, j'ai tendance à me laisser submerger par mes émotions, à culpabiliser par rapport aux réponses que j'apporte parfois et qui ne me satisfont pas pleinement. Je dois vraiment faire un effort particulier pour ne pas me laisser "dévorer" par les histoires des autres, mais je suis en progrès et ce travail intérieur m'apporte énormément sur le plan professionnel mais aussi à un niveau plus personnel (...)

Extraits

[...] L'importance du travail sur soi-même avant de vouloir aider les autres. Mots clés : psychothérapie - analyse personnelle connaissance de soi introspection travail sur soi équilibre intérieur réconciliation avec soi- même. A mon avis, une analyse personnelle est essentielle pour pouvoir aider les autres, car elle permet, dans un premier temps, de neutraliser des souvenirs personnels qui peuvent s'avérer obsédants, de les dépasser en vue de les utiliser ultérieurement à des fins constructives. En effet, il me semble qu'avant de vouloir apporter du changement chez l'autre, il faut déjà, au préalable savoir si, nous-mêmes, nous sommes prêts à changer et si nous acceptons de travailler sur nous-mêmes à notre propre transformation. [...]

[...] Je parviens peu à peu à prendre conscience de ce qui se joue inconsciemment en moi lors de certains entretiens. Je n'anticipe pas toujours ce qui est susceptible de resurgir du plus profond de moi-même, mais je pressens certaines choses enfouies au fond de moi, et j'essaie d'y revenir après coup pour y mettre du sens. Le fait d'être consciente que je ne suis pas encore à même de contrôler certains de mes ressentis me sert en fait de garde-fou car j'évite de me précipiter et je prends davantage le temps de la réflexion. [...]

[...] Je suis de plus en plus attentive à ne pas projeter mes propres ressentis sur ce que vit l'enfant que je reçois, je parviens à saisir, grâce à mon vécu personnel, ce que peut ressentir l'autre tout en restant à l'extérieur de son histoire. Ainsi, il me semble que, grâce à ce travail d'introspection préalable, je parviens davantage à comprendre ce que peut ressentir celui qui me parle, je perçois plus finement ce qu'il éprouve tout en restant moi. L'histoire de cet Autre déborde beaucoup moins sur mon fonctionnement interne, ce dont je me félicite car je ne suis plus autant ébranlée par certains récits particulièrement difficiles. [...]

[...] Grâce à cette réconciliation de soi à soi, la personne thérapeute devient plus forte et peut davantage se tourner vers autrui. Une certaine curiosité voire même, une réelle ouverture d'esprit à l'égard des autres et de leurs histoires personnelles peut naître. Le thérapeute peut ainsi plus facilement gérer et soulager les conflits présents chez ses patients car il est doté des capacités de son moi renforcé. Le comportement du patient ne l'angoissera plus même s'il l'inquiète toujours Sogyal Rinpoché souligne l'importance de l'analyse personnelle en la qualifiant du plus important voyage d'exploration Et nous pourrions rajouter pour conclure : à quoi bon vouloir aider autrui si nous sommes incapables de franchir l'abîme qui nous sépare de nous-mêmes. [...]

[...] Par ailleurs, dans certains cas, l'histoire du patient peut nous laisser totalement indifférent, il s'agit alors de reconnaître la difficulté engendrée par cette situation relationnelle peu efficace, de tenter de la comprendre et de parvenir à ne pas éprouver de mépris à l'égard de ce patient. Le thérapeute doit accepter, sans culpabilité, le fait qu'il puisse y avoir peu d'interactions avec l'un de ses patients et ne pas avoir peur des éventuels silences qui peuvent se produire. Des sentiments hostiles peuvent également provenir du patient et le thérapeute doit pouvoir y faire face. [...]