Les travaux menés sur le thème de la cognition sociale renvoient à la façon dont un individu perçoit et interprète son environnement.
Ils ont portés sur les processus pouvant être impliqués dans la mentalisation, l'empathie, l'altruisme, le jugement moral, l'action conjointe, la prise de décision et qui peuvent être mis en oeuvre dans différents contextes sociaux, de types conflictuel ou coopératif.
Ces travaux ont permis de mettre en évidence le rôle important des processus psychologiques émotionnels dans la prise de décision dans les groupes et les conséquences que peuvent avoir les biais de perception dans les relations intergroupes. Nous pensons notamment aux théories implicites de la personnalité, à l'attribution causale et à l'erreur fondamentale, aux stéréotypes, à la discrimination, aux préjugés, aux croyances... Ces travaux se sont intéressés aux facteurs qui produisent des variations dans la perception des comportements des autres et dans les jugements que nous portons sur autrui.
En effet, chacun d'entre nous, en tant que sujet, se construit des perceptions subjectives à propos de la réalité sociale dans laquelle il évolue et peut interpréter différemment des autres et selon son histoire, tous ces indices sociaux qu'il perçoit. Ainsi, la compréhension de certaines conduites humaines se fait en référence aux liens sociaux, c'est-à-dire à l'insertion de l'individu dans un contexte socio-culturel avec les normes et les valeurs qui lui sont propres.
Pour reprendre une idée défendue par J. Bruner, le sens des choses serait donné par la culture et, l'individu, quel qu'il soit, est un observateur actif qui explore le monde et lui attribue un sens en fonction de ses attentes et de ses cadres de références. Nos perceptions ne seraient donc pas objectives mais dépendraient non seulement de l'expérience antérieure de chacun, de nos émotions ou motivations mais aussi de notre expérience sociale. Toutes nos perceptions se feraient donc bien en fonction et en lien avec notre groupe d'appartenance. En effet, notre perception du monde est liée à la pression de notre groupe afin que nous restions en accord avec lui (...)
[...] La maîtresse s'est autorisée peu à peu à considérer cet élève autrement ; le regard positif que je portais sur lui, l'a peut-être amenée, sans qu'elle en ait véritablement conscience, à voir, à regarder cet élève différemment, avec des yeux beaucoup plus bienveillants. Il apparaît, ici, que l'enseignante, du fait de l'évolution positive de ses attentes par rapport à cet élève, a favorisé inconsciemment le changement d'attitude de son élève par rapport à l'école. Cet aspect semble très proche du phénomène effet pygmalion étudié par Rosenthal et Jacobson (1968). En effet, au départ l'enseignante avait des attentes négatives à l'égard de cet élève, ce qui signifiait pour elle que cet enfant aurait des performances insuffisantes en classe. Ce qui s'est produit incontestablement. [...]
[...] Cet élève semblait véritablement coincé entre son milieu familial baigné dans une culture de tradition orale et la culture scolaire fortement marquée par l'écrit. D'autre part, les attentes que l'enseignante avait à son égard ne correspondaient pas du tout aux normes familiales et culturelles qu'il connaissait. Du fait de ce vécu décalé, et du peu de communication école/famille-famille/école, l'enfant était pris dans une sorte de conflit de loyauté entre ces deux cultures et il ne parvenait plus à ajuster son comportement aux attentes respectives. [...]
[...] Toutes nos perceptions se feraient donc bien en fonction et en lien avec notre groupe d'appartenance. En effet, notre perception du monde est liée à la pression de notre groupe afin que nous restions en accord avec lui. Certaines expériences ont pu montrer (cf travaux de Asch, de Shérif et Festinger) qu'un individu était prêt à changer d'avis uniquement pour rester proche de celui défendu par la majorité de son groupe d'appartenance. Certaines fois une minorité peut avoir plus d'influence que la majorité mais il faut dans ce cas qu'elle soit suffisamment consistante ou, tout au moins, qu'elle soit perçue comme telle par le sujet qui va choisir de s'y rallier. [...]
[...] En effet, des éléments que je n'aurais peut-être pas perçus, par exemple, à mon niveau peuvent être soulevés au cours de cette discussion, et modifier fortement la perception que l'on pourrait se faire de la situation de l'élève. Les parents, rencontrés en amont de ces réunions, ont également pu donner leur vision des choses et ont apporté leurs arguments qu'il faut nécessairement prendre en compte au moment de la prise de décision. La plupart du temps, il me semble que, le besoin de convergence à la norme du groupe apparaît et je pense que c'est plus rassurant pour tous de se rapprocher des autres et de faire consensus, lorsqu'il y a une décision importante à prendre. [...]
[...] En effet, il a apporté beaucoup de lui-même dans ces rencontres et ensemble, nous sommes partis de lui, de ses préoccupations pour parvenir, ensemble, aux livres racontant la mer, les pirates, la pêche. Dans cette expérience très riche à bien des égards, il me semble que j'ai essayé de voir les choses selon différents angles, selon différents points de vue, tout en les respectant tous. L'école est perçue différemment par chacun que ce soit l'enfant, l'enseignant, les parents. Mais la perception que le maître se fait de l'élève et la représentation que se fait l'enfant du maître sont également des données essentielles à prendre en compte pour parvenir à ce qu'un but commun soit trouvé pour que l'élève et son maître puisse faire, pendant un temps, la route ensemble. [...]
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