L'entretien clinique - publié le 29/05/2006

Résumé du document

Cours de Psychologie consacré à l'entretien clinique.

Extraits

[...] Il conviendra alors pour le psychologue d'aller chercher, de saisir sous l'apparence sociale de l'interlocuteur ce qui demeure le plus authentique, bien que le plus réprimé, qu'il est alors possible de faire resurgir. Le déni/dénégation, le clivage et la projection sont 3 mécanismes renvoyant à un fonctionnement archaïque du sujet, souvent présents dans la psychose. L'essence même de la projection est le mécanisme de déplacement découvert par Freud dans son étude des processus oniriques. Avec la condensation, c'est un des mécanismes fondamentaux de la vie psychique. [...]

[...] Inversement, il peut arriver dans l'entretien que le patient se soit senti compris. Cette expérience d'un entretien fécond et chaleureux peut arriver à tous, et pourtant le patient ne revient plus. Donc, il y a plusieurs hypothèses car parler, pour tout sujet, comporte de risquer de dire ce que l'on ne veut pas entendre. Le sujet n'a donc peut- être pas "survécu" à cet aveu des faits, ou du moins il l'a ressenti comme tel. Parler, c'est prendre le risque et parfois, cet aveu peut prendre une valeur de traumatisme lié à l'intensité émotionnelle de s'être dévoilé. [...]

[...] Il va sans doute alors perdre son aptitude à la disponibilité affective et intellectuelle par rapport à la problématique de l'autre. L'identification massive est la projection qui rend l'autre analogue à soi-même pour le psychologue, comporte également le risque de transmettre à son interlocuteur une part de son émotivité, ce qui aura pour effet de renforcer l'angoisse, la colère ou l'état dépressif du sujet. Ou bien, autre réaction psychologique : surprotéger le sujet pour diminuer sa souffrance et ainsi le condamner à une dépendance affective infantilisante. [...]

[...] La source de ce geste est le vrai self. Et ce geste indique l'existence d'un vrai self potentiel - Vrai self : en rapprochant ceci du processus de création, de la découverte de l'objet où le bébé crée l'objet qui est en fait apporté par son environnement, par la mère qui va donner ainsi une certaine cohésion aux expériences sensori-motrices du bébé, nous pouvons dire à la suite de Winnicott que le vrai self s'édifie dans le rapport à ses objets subjectifs créés. [...]

[...] Les images, ainsi projetées sont des contenus conscients mais c'est un processus psychologique totalement inconscient qui produit la projection. Des projections de pulsions archaïques, comme celles d'émotions plus tardives dans l'évolution du sujet, se manifestent dans la relation duelle de l'entretien clinique, d'où l'intérêt de l'analyse du transfert. Le transfert, selon le vocabulaire de Laplanche et Pontalis, est un processus par lequel les désirs inconscients s'actualisent sur certains objets dans le cadre d'un certain type de relation. Le contre-transfert est l'ensemble des réactions inconscientes de l'analyste à la personne de l'analysé, plus particulièrement au transfert de celui-ci. [...]