Psychologie, enfance, enfant, croissance, éducation, Henri Wallon, Jean Piaget, psychologue, biologiste, épistémologue, psychologie génétique, intelligence, développement de l'enfant, constructivisme, interactionnisme, cognition, fonctions cognitives, interaction de l'enfant, facteur affectif, personnalité, stadisme, Moi, stades de développement, logique, classification, scolarisation, discernement, puberté, loi d'intégration fonctionnelle, loi d'alternance fonctionnelle, loi de succession des prépondérances, activités, assimilation
La psychologie de l'enfant prend naissance au XVIIIe siècle avec la question de l'éducation. L'enfant est alors considéré comme une cire molle modelable à merci sur laquelle sont littéralement imprimés influences, savoirs et comportements. Aussi comme un adulte miniature avec des raisonnements matures.
Deux chercheurs, contemporains l'un de l'autre, vont donner près de deux siècles plus tard, un tour jusqu'alors inédit à cette représentation de l'enfant. Henri Wallon (1879-1962), psychologue et médecin, et Jean Piaget (1896-1980), biologiste et épistémologue, sont tous deux les fondateurs de la psychologie génétique visant la genèse des comportements qui éclairera d'un jour nouveau la manière par laquelle l'intelligence prend forme. Ils ont élaboré chacun une théorie du développement de l'enfant que nous exposerons succinctement tout en mettant leurs divergences et convergences en relief.
[...] Âge de grâce : parfaite exécution des gestes, narcissisme moteur. La relation différenciée à autrui : conduites d'imitation de modèles dans une ambivalence des sentiments mêlant à la fois admiration et jalousie qui est positive pour le renforcement de la construction identitaire. Dans le stade sensori-moteur, et certainement à cause des moyens de leur époque, Piaget comme Wallon semblent réduire le développement à son aspect sensori-moteur, donnant ainsi l'impression que le bébé n'est pas capable de pensée ordonnée. Des expériences plus récentes tendent à prouver que les bébés sont capables très tôt de catégoriser des objets ou de coordonner l'œil et la main. [...]
[...] Incomparables, car elles furent en leur temps de réelles avancées dans la compréhension des délicates constructions de l'intelligence, du comportement, de la relation à autrui et surtout, dans la compréhension de ce qu'est un enfant et l'enfance. Incomparables, car finalement plutôt complémentaires l'une de l'autre, chacune donnant un nouvel élan aux pratiques des éducateurs que nous sommes tous, au sens large du terme. [...]
[...] Le stade émotionnel (de 3 à 12 mois), typiquement anabolique selon Wallon. Sa particularité est un syncrétisme affectif : l'enfant est en osmose avec son milieu, en symbiose avec sa mère, dans une attitude d'indifférenciation primitive. L'interaction du tout petit avec son entourage organise peu à peu le désordre impulsif en émotions différenciées, qui constituent la source commune de la conscience, du caractère et du langage. Le stade sensori-moteur et projectif (de 1 an à 3 ans) : prévalence du catabolisme. [...]
[...] La loi d'alternance fonctionnelle : c'est l'alternance de deux orientations des conduites, soit centripète dans laquelle l'enfant est plus perméable aux influences extérieures, soit centrifuge, quand l'enfant influe sur son environnement. La loi de succession des prépondérances : c'est la succession de la prédominance de l'affectivité à la prédominance de la cognition et inversement. Au cours de l'étude de ces théories, nous avons été interpellés par la manière dont la vie et les convictions de chacun des protagonistes imprègnent son travail, et nous interrogent sur les notions d'objectivité et de distance scientifique. Pourtant, les théories de Piaget et Wallon sont incomparables à plus d'un titre et sous plusieurs sens. [...]
[...] Le moteur de l'évolution de la cognition de la théorie piagétienne est l'équilibration des schèmes, chaque stade correspond à un palier d'équilibration. Précisons qu'un schème est, selon Piaget, une sorte de préfiguration intervenant dans l'acquisition et l'organisation de la connaissance. Le bébé se confronte au monde, ce qui crée un déséquilibre inconfortable le motivant à retrouver un équilibre, vu par Piaget comme une nécessité interne. Pour cela, l'enfant a deux moyens pour arriver à ses fins : l'assimilation et l'accommodation, qui sont les deux pôles complémentaires d'un processus unique. [...]
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