Psychologie et démocratie

Résumé du document

La progression mondiale de la démocratie, depuis les années 70 et particulièrement après l'effondrement du communisme, a été impressionnante. D'après « The Freedom House », à la fin de l'année 2005, il y avait 122 démocraties électorales, soit 64% des états mondiaux. En ce début de XXIe siècle, la démocratie est considérée par tous comme le régime idéal, elle semble cependant utopique et irréalisable.

La branche de la psychologie qui est la plus à même de traiter cette problématique est la psychologie sociale. La psychologie sociale est définie comme l'étude des interactions sociales, ou du comportement des individus dans la société. Elle se trouve en contact direct avec la sociologie et l'ethnologie.

En quoi la psychologie peut-elle influencer la démocratie ?

Extraits

[...] En effet, les habitants des pays postcommunistes font plus d'associations émotionnelles, cependant, on ne peut parler d'une uniformité dans les pensées, chaque nation produit ses propres représentations sociales. Un certain nombre de psychologues se sont intéressés aux bienfaits de la démocratie. On peut citer Piaget, dans son livre sur Le jugement moral de l'enfant ce livre étudie le passage chez l'enfant d'une morale reposant sur des règles édictées par autrui à une morale plus autonome. Pour Piaget ce serait essentiellement une interaction entre partenaires égaux, entre pairs, qui permettrait ce développement. [...]

[...] En ces époques de révolution, cette sensibilité s'accroît d'autant plus. La moindre excitation porte alors les multitudes à de furieux agissements. Pour Gustave le Bon, l'homme en foule descend beaucoup sur l'échelle de la civilisation, car dans le domaine intellectuel une foule est toujours inférieure à l'homme. Une des conséquences les plus marquées de l'influence d'une collectivité sur les individus qui la composent est l'unification de leurs sentiments et de leurs volontés. C'est cette unité psychologique qui confère aux foules une grande force. [...]

[...] Elle se trouve en contact direct avec la sociologie et l'ethnologie. En psychologie, l'influence désigne le processus par lequel une personne fait adopter un point de vue par une autre. Cette notion peut recouvrir aussi bien des phénomènes de persuasion que d'imitation. Dans le passé de l'Europe, les relations entre la psychologie et la politique ont été ambiguës. Sous les régimes d'extrême droite ou totalitaires, la démocratie devient soit une discipline subversive et bannie que l'on empêche d'évoluer, soit un moyen pour légitimer les racistes et manipuler l'opinion. [...]

[...] Les politiciens ne mesurent peut-être pas le bénéfice que pourrait leur apporter la psychologie mais finalement cela n'est peut-être pas plus mal, car l'homme politique qui maîtriserait la psychologie pourrait être un homme redoutable et risquerait de s'en servir à des fins qui ne favoriseraient pas forcément la démocratie. Bibliographie - Gustave le Bon, La Révolution française et la psychologie des révolutions - Willem Doise, Droits de l'homme et force des idées, Presses universitaires de France - Eugène Enriquez, Claudine Haroche, La face obscure des démocraties modernes, Erès - Patrick Charaudeau, Le discours politique : les masques du pouvoir, Vuibert - Gérard Mendel, Pourquoi la démocratie est en panne : construire la démocratie participative, éditions la découverte - I.Markova, La démocratie comme thème de psychologie sociale, Bulletin de psychologie, 2001. [...]

[...] Nous pouvons également citer des études préventives comme celles d'Adorno (de l'école de Frankfort aux États-Unis après la 2e guerre mondiale) à propos de la personnalité autoritaire et de Rokeach à propos du " open and closed mind Les deux auteurs cherchent des causes psychologiques, la personnalité, ou le système des croyances, qui amènent des conséquences sociales : la discrimination, le racisme . Leur intention de comprendre ces mécanismes pour les empêcher de se reproduire. La première est issue de l'écho de la Deuxième Guerre mondiale, la deuxième continue la réflexion dans le cadre de la guerre froide. Ces deux recherches ont pour but de tenter de comprendre les facteurs psychologiques qui permettent ou qui empêchent la création d'une culture démocratique. [...]