La groupalité est conteneur et contenant de l'élément singulier, car on y entre comme dans un couple, en laissant quelque chose de soi ou une partie de nous-mêmes dans une sorte de vestiaire. Au sein d'une communauté, on fait des choses que l'on ne ferait pas seul, on se moule dans la forme dans laquelle on veut paraître. C'est au moment où le couple se déchire que l'on regarde ce que l'on a laissé de côté avec tristesse et mal-être, et l'on se demande même comment on a pu vivre sans. Mais certaines personnes ou certains groupes ne laissent pas partir quelqu'un avec ses propres choses, car après son départ, il y aura un vrai vide. Celui qui part laisse un sentiment de démembrement et le risque encouru pour le groupe est celui de crise collective. Seulement, l'individu exclu est lui aussi perdu et il aura besoin de repères ...
[...] De plus en plus, et depuis toujours, ce qui va assurer la transmission, c'est la culture. En effet, face à la crise, la culture va travailler aussi bien au niveau de l'individuel que du collectif comme moyen de passage, mais aussi comme passage en tant que tel : la culture comme figure intermédiaire et la culture comme système de communication privilégié dans les processus de crise. De nos jours, la culture est prise dans un système d'industrialisation qui risque d'en assurer la clôture et si elle se ferme, elle ne pourra plus servir de passage et de source de régénération. [...]
[...] On retrouve cette mise en crise dans le rôle du bouc émissaire, qui permet d'éviter la désintégration de l'ensemble du groupe. La crise joue encore un rôle de double-face : celle de la mort (thanatos) et celle de la vie (eros) La création est une alternative de la vie aux composantes létales de la crise. Troisième étape : la crise de la mi-vie (45-50 ans) Tout part d'une prise de conscience, parfois violente que la vie n'est plus devant, mais derrière soi. [...]
[...] Il va tout faire pour que la crise éclate et il attend la désintégration du système dans lequel il s'inscrit et donc sa propre mort. Plus un ensemble vivant à l'intérieur de son système des antagonismes puissants, plus leur action place le système au bord de la crise, et plus il a de la chance de faire émerger cette figure qui très vite, apparaît comme une figure de leader et qui fonctionne parfois comme une éminence grise (on ne la voit pas, ne l'entend pas, mais on la sent), en adoptant une position exhibitionniste, c'est à dire avec un désir d'être identifié par les autres comme leader, mais dont le but conscient ou inconscient est l'anéantissement. [...]
[...] Ces figures doivent être toute puissantes et porter les marques ostentatoires de cette puissance sexuelle. Au pont de vue de la néguentropie, le processus de rigidification se décrit ainsi : c'est un blocage des dispositifs des rétroactions négatives. Tout ce qui empêche les déviances et les perturbations se trouve anéanti. Suite à cela, il peut y avoir la levée des inhibitions et des contraintes et c'est la seule condition de déblocage. On voit se développer l'un des éléments qui composent le système mais tout cela crée une sorte de chaos. [...]
[...] La crise montre donc ce qui nous contenait et dénonce que ça ne nous contient plus. On essaie donc de rassembler, de colmater, de se refaire un cadre et un conteneur avec parfois le sentiment que cela ne sert à rien de faire des efforts de reconstruction, et qui nous amène parfois à inventer, à penser à ce à quoi nous n'aurions jamais pensé : la crise devient donc une source de création, de mutation, de transfiguration de l'individu. La crise a donc une double face, elle porte en elle des phases de destruction et des phases de régénération (de nombreuses personnes ont crée leurs plus grandes œuvres après un deuil ou une crise importante) Première étape : la naissance La naissance est une mise en crise et les rituels qui l'entourent essaient de la diminuer. [...]
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