Récit d'un rêve et analyse en partant des concepts freudiens

Résumé du document

« Je marche dans une rue à contre courant d'une manifestation très bruyante. Je suis sortie d'une bouche de métro (vraisemblablement celle que j'empruntais quand j'habitais sur Paris mais le chemin que j'emprunte n'est pas le même). Je ne suis pas rassurée et je marche vite, la manifestation semble dégénérer. Beaucoup de bruit, d'agitation, des cris, de la fumée. L'ambiance générale m'inquiète, l'atmosphère est lourde et j'accélère le pas, comme si je voulais fuir. Je ne peux pas faire demi-tour, je ne veux pas repartir, il faut que je continue d'avancer. Je connais cette rue, je sais où je vais mais je me demande pourquoi tout ce bruit qui me fait peur. Je me fraie un passage, je me glisse sur la gauche de la foule qui descend vers moi, j'emprunte le trottoir de gauche, je marche tête baissée comme pour ne pas être vue, comme si j'avais honte d'être là avec cette foule ou honte de marcher dans l'autre sens (?). Je croise du monde, mais je ne regarde personne, que le trottoir. Les manifestants descendent la rue, moi je la remonte en les évitant. Les manifestants me font face et je continue, sur le côté, mon chemin (...)

Extraits

[...] Je suis restée impuissante dans mon rêve et je me sens lâche de ne pas avoir pu agir et de ne pas avoir pris, enfin, une décision qui m'appartienne. Mon rêve ne propose pas de dénouement, il n'apporte pas de réponse. C'est comme un traquenard dans lequel je me suis laissée prendre. L'enlisement de cette situation semble réel, si je ne prends pas moi-même une décision, décision qui semble bien m'appartenir, mais que je ne parviens pas à prendre. Le fait d'être restée pétrifiée, cachée dans l'ombre, renforce ce sentiment de peur face à certains événements de ma vie, auxquels je serai obligatoirement confrontée mais face auxquels je dois être forte et oser être moi-même. [...]

[...] Est-ce mon anima qui s'affiche devant moi, avec les attributs de la féminité cheveux longs, ondulés et qui apparait sous la forme d'une femme libre et lumineuse, pleine de vitalité. Femme à laquelle je souhaiterais ressembler et qui m'indique des perspectives nouvelles de combat personnel, de réussite? Cette femme serait comme un appel vers un mouvement collectif et pourtant je préfère rester dans l'ombre. Mon isolement dans cette cour emmurée souligne ma situation individuelle, loin de la vie, en opposition au collectif. Je choisis la solitude, je préfère être recluse dans l'obscurité, plutôt que d'agir à la lumière, au vu de tous, comme si j'avais peur d'être anéantie. [...]

[...] Je me retrouve (je ne sais pas comment) au rez- de- chaussée, dans une cour, pas très loin de la porte donnant sur le hall, et là, j'entends des éclats de voix à proximité, venant de la gauche, la silhouette que j'ai laissée se trouve plutôt à ma droite. Il y a du mouvement dans un couloir me faisant presque face et donnant sur le lieu (préau où je me trouve, mais je ne comprends pas tout de suite ce qui se passe. [...]

[...] Je suis sure qu'il sait que je suis revenue. Les voix se rapprochent dans notre direction, est-ce que j'ai peur qu'on le trouve caché là, est-ce que j'ai peur que l'on sache que c'est moi qui l'ai fait entrer. Une femme semble en colère et veut faire quelque chose. Je vois son visage, la quarantaine, cheveux longs, ondulés, vêtue de façon décontractée, jean, chemise J'entends une phrase : on ne peut pas rester sans rien faire, il faut les aider Quelqu'un proteste, une voix masculine, qui essaie de la retenir, et qui lui crie de ne pas s'en mêler. [...]

[...] Je suis tétanisée et je suis incapable de bouger. J'ai l'impression qu'il s'est passé quelque chose pendant que j'étais dans les étages. J'observe ce qui se passe en restant cachée, je suis comme subjuguée par cette femme qui s'obstine et qui semble décider à faire ce qu'elle a décidé de faire. J'ai envie de dire que je suis là et que j'ai fait entrer un manifestant mais je reste muette et j'attends cachée dans l'ombre. Dehors le bruit continue, des CRS attendent dans la rue et sont postés devant l'école. [...]