Différents facteurs psychologiques peuvent être relevés pour tenter de mieux comprendre les raisons de l'alcoolisme, mais il me semble qu'ils interagissent toujours avec des facteurs socioculturels et je pense qu'il est important de garder à l'esprit cet aspect, même si je ne le développerai pas ici.
L'alcoolisme est un moyen de fuir, d'éviter de faire face aux problèmes quotidiens et permet ainsi de repousser, d'une certaine façon, le moment où il faudra affronter ses responsabilités.
« L'alcoolique est une personne dépendante qui, à divers degrés selon l'individu, se sent incapable de faire face seul à la vie et aux responsabilités qui en découlent » .
L'alcoolique potentiel serait donc un individu qui possèderait une dynamique de dépendance à l'égard des autres et qui aurait tendance à leur être soumis. Il souffrirait, en effet, d'un sentiment d'infériorité qui l'empêcherait de prendre des décisions puis de les assumer. Son manque de confiance en soi, son sentiment de dévalorisation de lui-même font qu'il ne parvient pas à investir pleinement les contacts sociaux : il ne peut pas affronter les autres pour faire passer ses idées et préfère en général se tenir à distance ou se plier à leurs exigences. De nature défaitiste, il aurait, par ailleurs, tendance à considérer ses désirs comme « irréalisables ou condamnés d'avance à l'échec » (...)
[...] D'où est-ce que je viens ? sont des questions qui pourraient expliquer leur difficultés de symbolisation et le fait que certaines représentations n'aient pas pu passer par le langage et soient restées fixées dans le corps, sous la forme de ce ressenti de manque, de vide impossible à combler qui caractérise les personnalités de type oral. Les personnes alcooliques trouveraient, ainsi, dans l'alcool un objet intermédiaire leur permettant de mieux contrôler leurs tensions émotionnelles, de mieux supporter leur rapport à l'autre mais il s'agirait (aussi) d'oublier grâce à l'alcool le souvenir accablant d'une expérience psychiquement catastrophique Mon père est devenu alcoolique suite à une maladie chronique dans les années 1970. [...]
[...] L'impossibilité d'en parler et de partager les atrocités vécues, dans laquelle il s'est trouvé, a fait qu'il n'est jamais parvenu à élaborer pleinement ces événements et, par voie de conséquence, il n'a jamais pu s'en défaire psychiquement. L'unique refuge qu'il a trouvé pour oublier, autant que faire se peut, cette période douloureuse a été effectivement pour lui l'alcool, univers dans lequel il a sombré littéralement et dont il n'a pas pu s'extraire. P. Chayer Gélineau, F. Moreau, Se guérir d'un parent alcoolique, Novalis, Ottawa p F. Alonso-Fernandez, La dépendance alcoolique, P.U.F p F. Alonso-Fernandez, La dépendance alcoolique, P.U.F p F. [...]
[...] Demaria,Grandir dans l'ombre d'un parent alcoolique,Edition Chronique sociale p J. Allain-Vovard, D. Demaria,Grandir dans l'ombre d'un parent alcoolique,Edition Chronique sociale p P. Hachet, Les toxicomanes et leurs secrets, Les belles lettres, Archimbaud p. 72. [...]
[...] Il souffrirait, en effet, d'un sentiment d'infériorité qui l'empêcherait de prendre des décisions puis de les assumer. Son manque de confiance en soi, son sentiment de dévalorisation de lui-même font qu'il ne parvient pas à investir pleinement les contacts sociaux : il ne peut pas affronter les autres pour faire passer ses idées et préfère en général se tenir à distance ou se plier à leurs exigences. De nature défaitiste, il aurait, par ailleurs, tendance à considérer ses désirs comme irréalisables ou condamnés d'avance à l'échec Ainsi, le sujet alcoolique souffre de son besoin de dépendance dans sa relation à l'autre et, face à cet autre, du fait de son écrasant sentiment d'infériorité, il ne parvient pas à exister pleinement ; Blessé par l'aiguillon de la dépendance affective frustrée il préfère donc le fuir plutôt que de devoir affronter cet autre qui lui fait si peur en raison de l'impression de toute-puissance qui en émane. [...]
[...] La vulnérabilité intérieure du sujet alcoolique est profonde et l'empêche de supporter la moindre désillusion. Du coup, plutôt que de faire des projets, de prendre des initiatives, le sujet qui se réfugie dans l'alcool, s'interdit, d'une certaine façon, toute ouverture aux autres, par crainte des dangers éventuels qui pourraient se retourner contre lui. C'est un moyen pour lui, de réprimer ses désirs éventuels, qui pourraient lui être hostiles et menacer son intégrité. Il préfère se résigner en s'enfermant dans son monde alcoolique, le seul univers capable de lui offrir, selon lui, un premier objet d'amour véritable. [...]
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