De même, à partir du principe d'inertie en physique s'opère le passage d'une échelle ontologique et qualitative à un système relationnel et quantitatif (...)
[...] Comme le suggère Joël Dor, il faut recourir à deux repérages princeps. Le premier est celui qui nous permet de reconnaître, parmi les objets de la science : les objets formels et purement abstraits, les objets de la nature et les objets humains. Le deuxième s'avère moins ontologique que structurel, puisqu'il tient tout entier dans la différence et aussi dans la relation élémentaire théorie/pratique. Chaque science, intrinsèquement, évacue plus ou moins radicalement le sujet en fonction du type de rapport qu'elle instaure entre ses protocoles cognitifs et une pratique donnée. [...]
[...] Reprenons maintenant le thème de la division du sujet (Spaltung en tant qu'il remet en cause non seulement l'unité du sujet de la connaissance, fondement de l'épistémologie, mais aussi bien les critères de validation scientifique qu'on voudrait appliquer sans autre forme de procès à la psychanalyse. La prise en compte du sujet de la psychanalyse, ce sujet divisé qui est aussi le sujet forclos par la science, suggère une nouvelle "classification" des sciences qui fait apparaître la psychanalyse à une position périphérique, extrême, sinon tout à fait extérieure au champ scientifique. [...]
[...] Laruelle inverse cette proposition, mais inverse également l'ordre de priorité entre l'homme et la science : afin que l'homme ne soit plus jamais de façon réversible sujet ou objet de science, il le définit comme la cause unilatérale et la cause réelle de la science. La question du "sujet de la science" s'en trouve définitivement relativisée. La psychanalyse peut jouer un rôle théorique déterminant et se poser comme la théorie générale du sujet. A condition bien sûr que celui-ci soit son "objet" et non plus son réel implicite, bref qu'elle renonce au principe d'analyse suffisante et qu'elle s'affecte du "non" (non- psychanalyse) symbolisant ce refus. [...]
[...] Mais l'on peut aussi rappeler la grande division opérée par Aristote entre "sciences théoriques" et "sciences pratiques". "Sur le fait de cette distinction, écrit Joël Dor, il est possible d'établir en quoi le niveau de réductibilité du rapport d'une connaissance constitue de façon pertinente un bon moyen de cerner ce que je nommerai "les indicateurs de forclusion du Sujet". En sorte qu'on pourrait même dire que la présence des "indicateurs de forclusion du Sujet" y est directement proportionnelle à l'élimination des "indicateurs de subjectivité" dans la mise en application des protocoles de scientifisation". [...]
[...] De même, à partir du principe d'inertie en physique s'opère le passage d'une échelle ontologique et qualitative à un système relationnel et quantitatif. L'expérience du cogito génère une nouvelle sorte de vérité fondée sur l'adéquation de l'esprit avec lui-même et donc sur le seul jugement. L'acte du penser lui-même apporte la certitude de toutes nos représentations et confère notamment aux disciplines bâties sur les raisons mathématiques leur statut de science, avant même les critères méthodologiques dont elles peuvent se targuer. [...]
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