L'être humain est par nature toujours influencé par ce que lui dicte la masse sociale, c'est à dire le groupe auquel il est identifié. Il s'agit là d'une réaction propre à chacun, que l'on s'en rende compte ou pas. Cette influence du groupe est dictée par une règle commune, appelée norme sociale.
Par définition, une norme sociale équivaut à un modèle en fonction duquel les individus se réfèrent afin de se conformer au comportement de la masse sociale. Il s'agit en fait d'une règle construite à partir des principes communs d'un groupe, afin de se reconnaître semblables entre eux et de se différencier des autres individus ou groupes. Ainsi, un sujet se trouve dans la norme lorsqu'il adhère aux valeurs, croyances ou rituels d'une majorité d'autres individus, alors qu'un sujet est considéré comme déviant lorsqu'il est trop éloigné des standards d'approbation sociale. La normalisation, quant à elle, est le processus de convergence des estimations individuelles vers une estimation commune à un groupe, appelée norme.
Mais cette notion de normalisation a longtemps été source d'interrogations de la part des psychosociologues. C'est la raison pour laquelle de nombreuses expériences ont été réalisées afin de déterminer quelles sont les conditions de production d'une norme sociale. A partir de quels critères l'influence du groupe conduit-elle à la production d'une norme? Pourquoi les individus tendent-ils à se référer aux croyances de la majorité ? Enfin, la norme est-elle systématiquement synonyme d'idéal à suivre ?
Il s'agit donc d'analyser les résultats obtenus lors de différentes expériences menées par plusieurs psychosociologues afin de mieux cerner l'impact des normes sociales et de l'influence du groupe sur le comportement humain.
[...] La tendance à la normalisation caractérise souvent le comportement des collectivités. On le constate particulièrement dans le phénomène de la rumeur, alors qu'une information fausse, ou du moins non vérifiée, est considérée par la collectivité comme la lecture exacte de la réalité. Kapferer (1987), d'ailleurs, dit : [ ] si plusieurs témoignages converges cela n'est pas nécessairement un indice de vérité de ces déclarations. Cela peut signifier que plusieurs personnes partagent les mêmes stéréotypes et les mêmes clichés mentaux ont perçu les faits d'une manière identique mais non moins erroné. [...]
[...] Chaque individu se créait donc une norme et un écart moyen par rapport à cette norme. Par exemple, si la moyenne des estimations d'une même personne était de sept centimètres, la plupart de ses estimations ne s'écartaient pas de plus de trois centimètres de cette moyenne. Shérif a répété l'expérience initiale avec d'autres sujets, cette fois répartis par groupes de deux ou trois. Il a constaté que le phénomène observé auparavant chez les individus isolés se reproduisait en groupe : une norme collective se créait. [...]
[...] Il faut dire que ces derniers avaient obéi aux ordres de fort mauvaise grâce. Cette histoire n'est malheureusement pas unique, et elle a le mérite de nous rappeler qu'il n'est nullement nécessaire de posséder des traits de personnalité pathologique pour se laisser aller à des gestes répugnants. L'influence des autres suffit souvent à expliquer ces comportements. L'influence sociale se définit comme une modification du comportement ou des croyances d'un individu sous l'effet d'une pression réelle ou imaginaire, volontaire ou involontaire, exercée par une personne ou un groupe de personne. [...]
[...] Un grand nombre de facteurs exogènes vont intervenir dans le processus de décision finale de l'individu. Ils contribuent ainsi très largement à l'élaboration du processus de production des normes. On a ainsi constaté que une évolution rationnelle des réponses de ces jeunes étudiants à un même questionnaire du simple fait de la modification de la situation. L'instauration des couples créent un bouleversement des réponses qui avaient été apporté jusque là. La dimension idéologique est un facteur non négligeable dans l'élaboration du processus de décision. [...]
[...] Il s'agit d'une illusion perceptive qui se manifeste lorsqu'une personne plongée dans l'obscurité totale perd ses points de références habituels. Si on lui demande de fixer un point lumineux, elle a l'impression que ce point est en mouvement, alors qu'en fait il reste fixe. Sherif a d'abord placé dans ces conditions des individus seuls. Le point lumineux était visible pendant quelques instants et, lorsqu'il avait disparu, le sujet devait dire de combien de centimètres il s'était déplacé. On procédait à 100 estimations consécutives. [...]
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