Pour certaines personnes en souffrance, l'alcool est souvent recherché dans la perspective d'un mieux-être, du moins pour s'évader temporairement d'une vie à problème qui les dépasse. Néanmoins, lorsque ces difficultés s'accumulent, les plus vulnérables développent une dépendance, autant physique que psychique à un produit leur devenant rapidement nocif, pour leur santé et leur vie sociale.
Chez le sujet addict en position de perte d'autonomie, d'auto-contrôle et de liberté, car dépendant à la substance, la voie qui mène à la demande de soin est particulièrement fastidieuse. C'est cependant cette même démarche qui va ensuite contribuer par la suite à l'efficacité d'une thérapie, menée pour et avec lui. L'évolution du trouble va en effet dépendre de la motivation du patient et de son alliance avec son thérapeute. Le succès des thérapies, particulièrement celui des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), repose sur un haut degré d'accord par le patient sur les objectifs proposés par le clinicien et sa motivation à mettre en évidence l'ensemble de ses problèmes psychologiques. Des phases successives de changement ont été proposées dans un modèle trans-théorique d'approche cognitive. Il sous-entend d'une certaine manière le côté déterminant de la motivation d'un patient, et d'un style pédagogique de relations thérapeutiques, le but étant de favoriser l'évolution de celui-ci vers une réelle démarche autonome : éthiquement, mais surtout du fait d'un impératif général soulevé par les TCC, le patient en situation de changement est seul apte à décider de son projet de vie et des modalités de soins.
Ce modèle pourrait donc être intégré, du moins en partie, à un modèle cognitif plus général de prise de décision définissant avec rigueur les étapes traversées par le patient, menant à sa décision de soin et à un investissement total dans le processus thérapeutique proposé par le clinicien.
[...] Pour prendre la décision d'une prise en charge thérapeutique, le patient alcoolodépendant doit avoir une représentation de sa pathologie. En effet, il faut qu'il puisse admettre qu'il souffre d'alcoolisme. Or, prendre conscience et admettre se dépendance à l'alcool est un processus difficile, d'autant plus dans une société permissive par rapport à ce type d' addiction Il y a d'une part le diagnostic du médecin, du psychiatre, du psychologue ou éventuellement celui des proches, et d'autre part l'auto-diagnostic, loin d'être évident. [...]
[...] La technique d'entretien comporte quatre phases : Le thérapeute commencera par explorer les habitudes du patient : ses comportements, sensations, émotions et pensées associées à la consommation. Il lui demandera ensuite de présenter sa situation actuelle : familiale, professionnelle, financière, Le patient devra aussi parler de ce qu'il pense sur sa situation actuelle, notamment sur son état de santé. La situation actuelle sera ensuite comparée à celle antérieure aux consommations, aux ambitions et désirs du patient Le thérapeute demandera enfin au patient de se projeter dans l'avenir : comment se voit-il dans quelques années ? [...]
[...] MARLATT et GORDON énumèrent plusieurs types de situations dites à haut risque qui seraient des déterminants immédiats de la réalcoolisation. Selon les auteurs, la prise de décision de se mettre en situation de rechute est un facteur qui ne doit pas être négligé. Ainsi, nous pouvons supposer que le processus cognitif de cette décision sera inversé par rapport à celui d'arrêter l'alcool. L'application du modèle de RASMUSSEN à la rechute serait un apport essentiel à la prise en charge de l'alcoolodépendance. [...]
[...] La prise en charge thérapeutique nécessite la prise de conscience de l'état alcoolique et des effets néfastes du produit. Une non conscience de cet état et de tous les effets induits (santé physique, absence de liberté, perte du contrôle de soi, difficultés sociales, familiales et professionnelles) est souvent à l'origine des rechutes, ou de l'échec d'une thérapie. Cependant, ces rechutes ne peuvent être interprétées comme l'échec d'une prise en charge. Elles doivent au contraire permettre au patient d'élaborer un travail plus profond, concernant sa propre motivation à arrêter, mais aussi les obstacles auxquels il devra faire face pour ne plus retomber dans ce cycle infernal. [...]
[...] (1992) - In search of howpeople change : Applications to addictive behaviors. American phychologist, 1102-1114. RAUFASTE E. (2001) Les mécanismes cognitifs du diagnostic médical (optimisation et expertise), Paris : PUF. Attentes Elaboration et test d'hypothèses Régulation sur les automatismes Régulation sur les règles Régulation sur les connaissances Exécution Formulation d'une procédure Définition d'une tâche Evaluation en relation aux contraintes du système Interprétation des conséquences pour les buts du système Indentification (anticipa-tion) de l'état (de l'évolution) du système Recherche explicite d'informations Détection de conditions anormales Transfert d'informations Courts circuits possibles des informations aux actions 2. [...]
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