C'est en 1929 qu'a germé, dans l'esprit de Freud, l'idée d'écrire une étude psychologique du président Wilson mort le 3 février 1924. A cette époque Freud est très malade et déprimé, William Bullitt, diplomate américain, lui rend visite à Berlin et lui parle de son projet d'écrire un ouvrage sur le Traité de Versailles et sur les grands chefs d'Etat qui ont participé à la rédaction du Traité. Freud veut y prendre part et établir un portrait psychologique du président Wilson qu'il n'a pourtant pas connu. Après mûre réflexion, Bullitt décide d'abandonner son projet initial et de rédiger avec Freud un livre sur le président des Etats-Unis.
C'est entre 1930 et 1932 que les deux hommes écrivent cet ouvrage, pourtant Le Président Wilson ne paraît qu'en 1966, soit trente ans après la mort de Freud, les deux auteurs s'étaient en effet accordés sur le fait de ne le publier qu'après la mort de la seconde épouse de Wilson. Ce livre ne ressemble en rien aux autres œuvres de Freud, d'une part c'est la première fois qu'il touche de si près la scène politique et d'autre part Freud établit là le portrait psychologique d'un individu qu'il n'a jamais rencontré à partir de témoignage, de lettres, de journaux intimes et avec les souvenirs de Bullitt qui a lui connu personnellement le président. En effet des questions se posent : comment faire une analyse si l'objet même de l'analyse n'est pas volontaire ? Peut-on analyser les actions d'un homme par le seul prisme de la psychanalyse ? Les interprétations de Freud peuvent apparaître parfois tirée par les cheveux, dans sa préface Gérard Miller écrit « ce texte ne fait pas dans la dentelle jouant tour à tour de la sommation historique, de l'affirmation péremptoire ou de l'envolée poétique. Mais qu'on ne s'y trompe pas : cette charge freudienne mérite de rester mémorable, car à chaque fois, alors même qu'on va s'agacer, s'emporter, renoncer peut-être à poursuivre, surgissent comme par miracle un passage, une simple phrase, qui font rupture et retiennent le lecteur ».
Cet ouvrage a été d'autant plus controversé que Freud détestait Wilson et l'avoue de lui même, les premières phrases de son introduction sont à ce titre significatifs : « je dois commencer ma contribution à cette étude psychologique de Thomas Woodrow Wilson par l'aveu que la personne du Président américain, telle qu'elle s'est élevée à l'horizon de l'Europe, m'a été, dès le début, antipathique, et que cette aversion a augmenté avec les années à mesure que j'en savais davantage sur lui ». Pour autant, on ne peut pas considérer l'ouvrage de Freud et de Bullitt comme une critique du président qui trouverait son origine dans les préjugés de ses auteurs et s'il faut parfois être prudent avec les interprétations de la psychanalyse, le Président Wilson nous éclaire sur la vie de cet homme qui a exercé une telle fascination dans son pays mais aussi dans toute l'Europe.
La question centrale du livre est de savoir quel rapport le président Wilson a entretenu avec la folie et en quelle mesure ses actes politiques sont les résultats de cette folie.
En effet on va se demander, comment cet homme, qui a reçu la confiance de tous les idéalistes et qui rêvait d'une paix juste et équitable, a pu accepter le Traité de Versailles.
En effet, Freud termine son introduction par ces termes : « Les fous, les visionnaires, les hallucinés, les névrosés et les aliénés ont, de tout temps, joué de grand rôle dans l'histoire de l'humanité (…), ce sont précisément les traits pathologiques de leur caractère, l'asymétrie de leur développement, le renforcement anormal de certains désirs, l'abandon sans réserves ni discernement à un but unique qui leur donne la force d'entraîner les autres à leur suite et de vaincre la résistance du monde » « les grandes œuvres coïncident si souvent avec des anomalies psychique que l'on est tenté de croire qu'elles sont inséparables ».
L'on va donc s'intéresser dans un premier temps à certains traits psychologiques de Wilson : l'identification au père puis au chef et au dieu, puis on verra que ces identifications ont influencé sa vie de chef d'Etat et ses décisions politiques.
[...] Mais qu'on ne s'y trompe pas : cette charge freudienne mérite de rester mémorable, car à chaque fois, alors même qu'on va s'agacer, s'emporter, renoncer peut-être à poursuivre, surgissent comme par miracle un passage, une simple phrase, qui font rupture et retiennent le lecteur Cet ouvrage a été d'autant plus controversé que Freud détestait Wilson et l'avoue de lui même, les premières phrases de son introduction sont à ce titre significatifs : je dois commencer ma contribution à cette étude psychologique de Thomas Woodrow Wilson par l'aveu que la personne du Président américain, telle qu'elle s'est élevée à l'horizon de l'Europe, m'a été, dès le début, antipathique, et que cette aversion a augmenté avec les années à mesure que j'en savais davantage sur lui Pour autant, on ne peut pas considérer l'ouvrage de Freud et de Bullitt comme une critique du président qui trouverait son origine dans les préjugés de ses auteurs et s'il faut parfois être prudent avec les interprétations de la psychanalyse, le Président Wilson nous éclaire sur la vie de cet homme qui a exercé une telle fascination dans son pays mais aussi dans toute l'Europe. La question centrale du livre est de savoir quel rapport le président Wilson a entretenue avec la folie et en quelle mesure ses actes politiques sont les résultats de cette folie. [...]
[...] L'idée commença à germer que s'il pouvait, par la défaite imposer une paix juste et durable il serait reconnu comme le Prince de la paix, comme le sauveur. Dans une lettre de novembre 1915, le colonel House écrit à son ami : Voilà le rôle que je vous crois destiné à jouer dans cette tragédie universelle ; le rôle le plus noble jamais échu à un enfant des hommes ; House allait donc dans son sens en essayant de le persuader d'être le sauveur du monde. [...]
[...] Ainsi bien souvent, le complexe d'Œdipe se traduit chez le petit garçon par une identification à son père, c'est une forme de cannibalisme : au lieu de tuer son père, il va prendre sa place. Il trouvera alors un homme plus jeune qu'il pourra identifier à lui même et il reproduira ses rapports avec son père en inversant les rôles. Dans la vie de Wilson, l'identification à son père a été un débouché très important pour sa libido. L'enfance de Wilson et les relations avec son incomparable père Son père fut le grand personnage de son enfance, il était presbytérien, était grand et fort, alors que Thomas Wilson était chétif et maigre. [...]
[...] En effet on va se demander, comment cet homme, qui a reçu la confiance de tous les idéalistes et qui rêvait d'une paix juste et équitable, a pu accepter le Traité de Versailles. En effet, Freud termine son introduction par ces termes : Les fous, les visionnaires, les hallucinés, les névrosés et les aliénés ont, de tout temps, joué de grand rôle dans l'histoire de l'humanité ( ce sont précisément les traits pathologiques de leur caractère, l'asymétrie de leur développement, le renforcement anormal de certains désirs, l'abandon sans réserves ni discernement à un but unique qui leur donne la force d'entraîner les autres à leur suite et de vaincre la résistance du monde les grandes œuvres coïncident si souvent avec des anomalies psychique que l'on est tenté de croire qu'elles sont inséparables L'on va donc s'intéresser dans un premier temps à certains traits psychologiques de Wilson : l'identification au père puis au chef et au dieu, puis on verra que ces identifications ont influencé sa vie de chef d'Etat et ses décisions politiques. [...]
[...] mais il n'était plus le fils unique de son père et par là même eut une hostilité inconsciente pour Joseph qui représentait le traître par excellence. Les débouchés de ses relations avec son père : Wilson trouva des débouchés pour sa passivité et son agressivité refoulée envers son père dans ses relations avec les hommes qu'il a croisé sur son chemin. Il se lia ainsi d'amitié avec des hommes plus jeunes et plus petits que lui, de préférence blonds dont les deux principaux furent John Hibben et le Colonel House, il pouvait dans ces relations s'identifier à son père et identifier son ami au petit Tommy Wilson . [...]
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