conscience, oubli de soi, identité, sagesse, éveil
On pourrait croire qu'en tant qu'être humain chacun a conscience de soi, conscience d'exister. Mais qu'en est-il des nourrissons par exemple, n'est-il pas fortement conseillé à ses parents de le caresser aussi souvent qu'ils le peuvent afin que leur bébé sente qu'il possède un corps bien à lui, qu'il prenne conscience de lui-même puisque dans un premier temps il ne s'en rend pas compte ? En effet, il croit toujours ne faire qu'un avec sa mère.
Néanmoins, si nous prenons cette fois-ci l'exemple ambigüe du père de famille, on se voit fort de constater que ce dernier au cours de son existence ne reste pas propre à lui-même et endosse plusieurs rôles très diversifiés tels que celui de chauffeur, mais également de travailleur pour subvenir aux besoins de sa famille, et bien d'autres rôles. Celui-ci se voit confondu avec des rôles qui ne témoignent pas de sa propre identité. Dès lors, nous pouvons nous demander si la prise de conscience de soi n'est pas le chemin qui conduit à devenir étranger à soi. L'homme a-t-il au cours de sa vie toujours conscience de soi ? C'est pourquoi nous étudierons comment l'homme, de par l'ouverture aux autres, exerce l'apprentissage de sa conscience, puis nous nous concentrerons sur le fait que le sentiment d'être étranger à soi provient bel et bien de l'oubli de soi caractérisé par un éloignement face à l'individualité.
[...] Cette prise de conscience de soi est donc assimilée à une recherche de soi et donc à la notion d'identité. Par définition, si l'on fait une recherche c'est que le résultat ne nous est pas acquis au départ. L'intériorité d'un homme est en totale métamorphose au fil de sa vie : elle n'est stable. Ici est soulevé le problème de se tromper soi-même, comme l'explicitera le philosophe Paul Ricœur dans Parcours de la reconnaissance. La reconnaissance, c'est-à-dire conjurer la méconnaissance de soi, se fait donc par la connaissance mutuelle de l'autre. [...]
[...] Au-delà de l'idée de voyage, il y a bien évidemment l'idée de rencontres. Bien souvent, on se retrouve confronté à des cultures que nous ne comprenons pas forcément de par leur différence vis-à-vis de notre propre culture. Le propre des occidentaux est de diriger toute autre forme d'existence non conforme à la notre, comme le souligne Levi Strauss dans Race et Histoire. Le fait d'être tolérant face à d'autres cultures, mais également et surtout les respecter, apporte à l'homme un sentiment de bien-être intérieur et par cela il possède une nouvelle vision du monde et celui-ci devient et surtout renie ce qu'il a été jusqu'alors. [...]
[...] C'est en dénigrant toute forme de stéréotypes et en s'échappant de tout ordre social que l'homme se trouve sur la voie de la conscience de soi. Mais cependant cette prise de conscience de soi est assez paradoxale puisque par conséquent on se prive de la liberté de son intériorité. Mais n'est-ce pas le propre du philosophe d'être étranger à soi? Une question subsiste au fil de cette réflexion: le qui suis-je qui est une question existentielle dont la réponse n'est pas évidente. [...]
[...] Une autre cause d'aliénation que nous pouvons aborder est le travail. Des philosophes tels que Marx et Nietzsche se sont penchés sur cette cause et ont tous les deux conclu que le travail est une chose qui favorise le fait d'être étranger à soi en tant qu'élément aliénant dans la vie d'un homme. En effet, dans le travail, l'ouvrier ne s'affirme pas mais se nie et n'est pas heureux. Il ne déploie pas non plus une libre énergie physique et intellectuelle mais mortifie son corps et ruine son esprit. [...]
[...] Mais cependant, la prise de conscience et l'objectivité ne sont pas fortement éloignées mais au contraire coïncident jusqu'à entacher son intériorité. Par l'ouverture à d'autres choses, l'homme apprend énormément et non pas que sur les autres mais essentiellement sur lui-même. Si nous prenons l'exemple des voyages, ces-derniers apportent une nouvelle vision du monde : on devient un étranger dans un pays étranger à nous. Il faut alors posséder un once d'ouverture d'esprit qui ne demande par ailleurs qu'à être développée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture