L'argent ne fait pas le bonheur et n'a pas d'odeur, disent de vieux adages. Alors pourquoi donc nos rapports avec lui sont-ils si tourmentés et chargés d'émotions ? Qu'on soit fauché comme les blés ou riche comme Crésus, nos rapports avec l'argent sont loin d'être neutres. Pourtant, ce formidable instrument d'échange et de mesure qui a succédé au troc, devrait se borner à passer entre nos doigts sans nous troubler. Mais voilà, l'argent nous affecte et nous tourmente. Objet d'amour ou de haine, de convoitise ou de mépris, sujet de disputes infinies lors de divorces ou d'héritages, l'argent nous turlupine. Pourquoi donc? C'est qu'on y projette les manques ressentis dans la prime enfance, nous dit Freud, le père de la psychanalyse. Qu'on cherche à l'amasser ou qu'on le jette par les fenêtres, notre comportement avec l'argent est le miroir de nos désirs inconscients. Panier percé ou radin? La façon que nous avons de mettre la main à notre porte-monnaie ne trahit pas seulement des traits de caractère, mais répond à des motivations qui remontent à la façon dont nous avons vécu les manques lorsque nous étions bébés. Heureusement, la psychanalyste Ilana Reiss-Schimmel nous rassure : si l'on a bien passé le cap du complexe d'Oedipe, notre rapport à l'argent sera moins crispé et il symbolisera, à l'âge adulte, nos capacités à donner et à recevoir. Pourtant, l'apport insuffisant de ressources entraîne une satisfaction réduite des besoins. Un sentiment de frustration est alors permanent et induit le développement de rêves, de rêves d'argent, d'argent gagné régulièrement, d'argent gagné aux jeux.
Aujourd'hui en France, la montée du chômage, la précarisation des ménages et des situations qui en découlent, génèrent chez une partie de la population française une pauvreté avec son catalogue d'angoisses quotidiennes qui ont des conséquences souvent catastrophiques sur l'utilisation du peu disponible. Ainsi, avec le développement des processus de précarisation nous assistons depuis quelques années à l'émergence d'un champ problématique autour de la question de l'argent.
Problématique en premier lieu pour des personnes en grande détresse ne trouvant pas de conditions qui leur permettraient de faire face à leurs charges quotidiennes. Problématique également pour les acteurs de première ligne, les travailleurs sociaux qui travaillent au plus près de ces publics et ont de plus en plus de mal à assurer leurs missions, qu'il s'agisse d'insertion, d'action sociale, de prévention de l'exclusion sociale. Pour ces professionnels, l'accompagnement social est devenu un mode d'intervention de plus en plus présent et nécessaire afin de faciliter l'insertion des publics en difficultés. Ce travail relationnel dans une logique de projet avec les personnes concernées, vient se greffer à celui engagé par les politiques publiques dans différents domaines de compétence (emploi, logement, santé, …). Ainsi, avec les procédures de traitement spécifique de la précarité, les aides matérielles et financières se sont diversifiées.
[...] L'argent est un objet complexe, à composantes à la fois psychologiques, sociales et symboliques. Cet objet, excitant et inquiétant qu'est l'argent, est porteur de multiples affects et symboles. En effet, la relation à l'argent dépend de notre vécu. Les personnes qui ont un rapport pathologique à l'argent, se mettent dans des situations difficiles. Après avoir expliqué la symbolique de l'argent, je souhaite montrer dans la partie suivante comment les individus entretiennent leur rapport à l'argent : ce qu'il représente et ce que représente le manque. [...]
[...] Les entretiens ont duré en moyenne une heure. Bilan de mes démarches Ses différentes rencontres m'ont permis de mettre en lumière certaines opinions autant du côté du travailleur social que de l'usager. Les travailleurs sociaux sont restés discrets sur le thème de l'argent et le fait que seulement des questionnaires distribués, ont été retournés me laisse à penser que l'argent est encore et toujours un sujet sensible Je me suis rendu compte que certaines usagères se prennent pour des cas sociaux Je suis un cas social m'a dit l'un d'entre eux, pour d'autres l'octroi d'aides financières est un droit : C'est un droit, les aides financières Parmi les familles rencontrées, nombre d'entre elles cachent leur lien avec les services sociaux. [...]
[...] Mais voilà, l'argent nous affecte et nous tourmente. Objet d'amour ou de haine, de convoitise ou de mépris, sujet de disputes infinies lors de divorces ou d'héritages, l'argent nous turlupine. Pourquoi donc? C'est qu'on y projette les manques ressentis dans la prime enfance, nous dit Freud, le père de la psychanalyse. Qu'on cherche à l'amasser ou qu'on le jette par les fenêtres, notre comportement avec l'argent est le miroir de nos désirs inconscients. Panier percé ou radin? La façon que nous avons de mettre la main à notre porte-monnaie ne trahit pas seulement des traits de caractère, mais répond à des motivations qui remontent à la façon dont nous avons vécu les manques lorsque nous étions bébés. [...]
[...] Cela implique de la part de l'éducation économique de travailler simultanément dans le registre de la réalité (information du consommateur, aides financières, conseil budgétaire) et dans le champ des représentations sociales. Car les plus démunis sont souvent ceux qui offrent le plus de prise aux stéréotypes de la réussite sociale associés à la consommation ; ainsi le nombre croissant d'accession catastrophique à la propriété chez de nombreuses familles en situation précaire le prouve. Mais peut-on briser le rêve ? A quel prix ? Ou plutôt, en proposant quelles alternatives ? Ainsi chaque professionnel pourra agir auprès des familles. Le but de son intervention sera l'épanouissement et l'autonomisation de celles-ci. [...]
[...] Ceci passe, entre autres, par la connaissance de son cadre de références et son impact dans sa capacité à communiquer ou à entrer en relation avec les autres. Mais aussi par la compréhension de ce qui anime le désir d'aider les autres. BIBLIOGRAPHIE Les ouvrages ( Réussir son mémoire professionnel - Annick Maffre - chronique sociale, mars 1998. ( A propos de surendettement, hommes et argent - Arnaud de La Hougue - L'harmattan ( Le surendettement des ménages - Danielle Khayat - Que sais-je, PUF. [...]
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