Quelque soit son problème, l'humain ne peut rarement guérir sans le langage, sans extérioriser ce qui le tracasse et chercher à avoir le soutien d'autrui ; seulement, pour pouvoir l'aider, est-il vraiment possible de se mettre à sa place pour le comprendre, et à quelles conditions ?
Les sentiments philanthropiques sont-ils la solution adéquate et parfaite ? Seulement, peut-on vraiment avoir foi en eux ? Car après tout, les Hommes ne semblent pas vraiment tous se comprendre. Mais en essayant de régler tous ces désagréments, n'y a-t-il pas justement un danger vis à vis de cette altérité qu'on cherche à comprendre ? Ne risque-t-on pas d'aliéner la vraie nature duale de l'Homme ?
[...] Alors, pour ne pas être vu comme fou, donc comme différent, l'Homme va entrer dans la logique du désir de ressemblance, de fusion avec autrui. Dans cette logique, les Hommes vont s'emprunter les comportements et les sensations. Car après tout, la conscience naît d'abord du rapport à autrui. C'est pour cela qu'on observe entre les cultures différentes des phénomènes de masse. Dans leur propre langage, ils s'emprunteront les comportements. Si, par exemple, certains peuples pleurent devant la mort d'un proche, d'autres feront la fête en pensant cela bénéfique aux âmes. [...]
[...] Seulement, le langage reste limité et englobe, à l'aide d'un mot, des entités qui paraissent pourtant posséder des nuances comme la douleur On appelle douleur notre sensation quand on se casse les deux jambes au même titre que lorsqu'une personne nous donne une claque. Pourtant, l'intensité, la localisation, la sensation sont différentes. L'ineffabilité montre l'insuffisance du langage. On ne peut pas tout expliquer, tout décrire, car les sensations sont souvent ineffables. Alors comment peut-on se mettre à la place d'un autre, s'il n'arrive pas à expliquer ce qu'il ressent ? [...]
[...] On peut penser qu'ils savent alors se mettre à sa place. Mais ne retrouvons-nous pas ici la fameuse dictature du on de Heidegger ? En effet, finalement, les Hommes fabriquent leurs réactions ensemble, en commun. Il y a nivellement des comportements par désir de se ressembler, les humains créent une norme moyenne commune, alors on subit une neutralisation sociale qui fait qu'avant d'être nous-mêmes, nous sommes des êtres en commun. Il y a donc une véritable destruction de l'individualité et la conséquence est que cela brouille les frontières du moi Ce que je crois ressentir, et qui semble commun à tous ne serait qu'une aliénation, c'est à dire une perte de la maîtrise de mes actions et de mes biens. [...]
[...] Peut-on se mettre à la place des autres ? Introduction Quel que soit son problème, l'humain ne peut rarement guérir sans le langage, sans extérioriser ce qui le tracasse et chercher à avoir le soutien d'autrui ; seulement, pour pouvoir l'aider, est-il vraiment possible de se mettre à sa place pour le comprendre, et à quelles conditions ? Les sentiments philanthropiques sont-ils la solution adéquate et parfaite ? Seulement, peut-on vraiment avoir foi en eux ? Car après tout, les Hommes ne semblent pas vraiment tous se comprendre. [...]
[...] Si un ami est un être singulier, les autres sont particuliers. On peut évoquer ici le mythe des atomes crochus. Ce dernier stipule que seules quelques personnes possèderaient des atomes complémentaires aux nôtres, et seraient alors nos amis, nos amants, notre moitié. Et en effet, les autres ne semblent très souvent pas être nos prochains mon semblable, mon frère selon l'expression de Baudelaire dans Les Fleurs du Mal . Ils nous semblent étrangers, incompréhensibles dans leurs paroles et actions différentes des nôtres. [...]
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