Synthèse réalisée dans le cadre d'un Master de Psychologie se penchant sur la tâche de la psychanalyse concernant les personnes âgées, en prenant pour référence la pensée de Gérard Le Gouès, psychiatre et psychanalyste. En effet, cet auteur nous invite à affiner nos réflexions en recherchant les moyens mentaux mobilisables chez les individus vieillissants, et ceci, en vue d'une issue thérapeutique. Il s'agit donc de se pencher sur les grands psychanalystes tels que Freud, Ferenczi ou Abraham et leur approche de la vieillesse, avant d'aborder le point de vue original et contemporain de Gérard Le Gouès. Il s'interroge sur la notion de vieillissement psychique tant du point de vue du sujet que du côté de l'analyste. Y est donc abordé le fonctionnement psychique du sujet âgé sans oublier la notion de démence.
[...] Pour l'auteur, il ne faut pas sous estimer et négliger la vie mentale du sujet vieillissant, que celui-ci dispose de toutes ses facultés ou qu'il soit psycholysé, c'est-à-dire dément. Car la vie mentale conserve une fécondité, une créativité bien au-delà de la visible baisse des performances du sujet âgé. Et en cas de défaillance des performances, l'auteur démontre qu'un travail analytique est précieux. G. Le Gouès propose la théorie de la psycholyse qui associe une désorganisation des différents niveaux du travail psychique à une néo- construction, dont le fil rouge est pour l'auteur la permanence du désir de satisfaction. [...]
[...] Il s'agit de faire pencher la balance du côté de l'amour, y compris l'amour de soi dont le sujet a besoin pour maintenir les liens avec ses contemporains. On dit que les grands vins sont comme les personnes, qu'en prenant de l'âge, ils se bonifient. D'un vin qui passe, le vigneron ne dit-il pas que celui-ci se vieillarde Or vieillir, pour une personne, c'est perdre la dextérité, la vélocité, l'acuité perceptive, la mémoire etc. En un mot, c'est subir le ralentissement des fonctions. Il s'agit bien ici d'une perte, un souffrance. [...]
[...] Lorsqu'il y a démentalisation, c'est-à-dire désorganisation observable de la pensée, on constate un effacement massif des représentations abstraites d'abord, de mot ensuite. Mais tant que la capacité de liaison restante répond encore aux sollicitations, la relance de la pensée est possible, grâce à la force organisatrice du savoir affectif restant. Malgré ses pertes, le patient peut alors tenter de reconstruire un sens, y compris de façon interprétative. La pensée figurative: Après l'effacement de l'abstraction, avec le retour de la pensée vers le pôle perceptif, on assiste au réinvestissement organisateur des représentations de chose. [...]
[...] La pensée démembrée: Au cran en dessous se situe la pensée démembrée. Elle se caractérise par une pensée automatique, les idées sont exprimées de façon imprévisible, sans liens, sans désir manifeste d'être comprises par l'interlocuteur. On assiste à une fracture de la pensée où des vides psychiques succèdent à des séquences cohérentes. Quand le malade échoue, au lieu d'admettre da défaillance, il continue son discours sans que le fait de parler soit source d'un plaisir évident. Tout se passe comme si le sujet s'efforçait de combler un vide. [...]
[...] Le Gouès considère alors que la psycholyse est plus proche de la névrose que de la psychose dans le sens où l'hallucination conserve l'investissement de la représentation de l'objet alors que le schizophrène par exemple la perd. La psycholyse est d'abord destruction de l'appareil à penser avec conservation de l'objet interne. Tout le travail mental du patient consiste à conserver le bon objet interne le plus longtemps possible. L'hallucination représente la réalisation d'un désir et est un effort de conservation du bon objet. [...]
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