La personnalité : approche pathologique et différentielle

Résumé du document

J'ai choisi de travailler sur les jumeaux pour pouvoir aborder les deux aspects du thème qui nous était donné. Je me suis tout d'abord penchée sur l'approche différentielle de la personnalité en m'intéressant aux processus d'acquisition de l'identité chez ces enfants qui naissent avec une donnée en plus à gérer. J'ai pu constater que ces phénomènes fondamentaux étaient déjà assez compliqués pour les enfants nés individuellement et qu'ils l'étaient bien plus pour les jumeaux.

J'ai essayé de dégager les difficultés supplémentaires qu'ils rencontraient par rapport aux « singletons » et me suis demandé si le fait que ces enfants peinent à se construire une identité propre ne pouvait pas avoir des répercussions néfastes sur l'élaboration de leur personnalité. Ainsi j'ai pu aborder la deuxième partie du thème de départ, l'approche pathologique, en cherchant des liens entre les perturbations des phénomènes de différenciation et les troubles de la personnalité qui pouvaient en découler.

Extraits

[...] (2000) Classification française des Troubles Mentaux de l'Enfant et l'Adolescent . Steppe, M et Nijs, P. (1981) Het tweelingpaar, ideaal of illusie. Leuven: Acco. Watzlawick, P.(1974). Une logique de la communication Le Seuil Watzlawick, P.(1980). Changement, paradoxe et psychothérapie Le Seuil Zazzo, R. (1984). Le paradoxe des jumeaux. [...]

[...] Cette frustration sera quelque peu compensée par le contact physique rassurant avec le co-jumeau. B Enjeux de l'individuation Au-delà du stade indifférencié qu'il vit initialement, l'enfant jumeau en quête de son schéma corporel doit effectuer une scission mentale non seulement d'avec sa mère mais aussi du compagnon avec lequel il a déjà tissé une symbiose affective étroite. A cause du contact permanent avec ce dernier depuis sa naissance, s'installe un processus inconscient d'identification réciproque (lui c'est moi, moi c'est lui) dont chacun des partenaires aura du mal à se dégager. [...]

[...] Les jumeaux devront eux aussi, édifier leur personnalité et structurer leurs modalités relationnelles. Cette construction de soi, qui pour beaucoup d'enfants nés isolément, ne s'effectue pas sans mal, présente pour eux des difficultés supplémentaires. Leur situation gémellaire complique particulièrement l'acquisition d'une identité propre. Dès le stade symbiotique initial où le nourrisson se trouve uni à sa mère qui l'allaite, le jumeau doit partager avec son partenaire l'intimité corporelle avec celle-ci (expérience de la tétée qui procure une sensation de plénitude, de bien-être et de sécurité) . [...]

[...] Un état de manque permanent et l'installation de troubles psychopathologiques deviennent souvent les séquelles de telles fractures. Conclusion D'une façon très schématique, la condition gémellaire peut être comparée à un carrousel : A son axe se situe le couple de jumeaux, lequel se maintient dans cette position grâce à la force centripète de leurs liens mutuels. Autour de ce noyau gravite en deux anneaux l'entourage familial immédiat et celui plus vaste de l'environnement social. Des attractions disruptives provenant des milieux extérieurs s'exercent sur le microcosme gémellaire Représentation schématique de l'équilibre relationnel entre la cellule gémellaire. [...]

[...] Selon la CFTMEA, cette personnalité pathologique est caractérisée par une fragilité, une dépendance affective, une inhibition pulsionnelle, un manque d'autonomie ainsi qu'une intolérance à la contrainte et à la frustration et enfin un égocentrisme puéril. Elle peut être incluse dans les pathologies limites avec dominance des troubles de la personnalité dont les traits les plus caractéristiques associent : la souffrance dépressive avec l'incapacité à recevoir une aide, l'avidité sans possibilité de comblement; . les sentiments de moindre valeur, les défauts dans la régulation de l'estime de soi ; . les angoisses de séparation, de perte, d'abandon, parfois des attaques de panique; .et les retards du développement affectif, les tendances régressives, les conduites de dépendance. [...]