Comportements aliénés, puissance du vide, manque, compréhension, soutient, état dépressif, mélancolie, psychanalyse, origine psychanalytique, états psychotiques, états-limites, approche thérapeutique, traitement, création d'artifices, extasies, traitement médicamenteux, Lacan, sublimation, Françoise Dolto, Freud, conscience, inhibition verbale, Karl Abraham, Mélanie Klein, Pierre Van Damme, contre-transfert analytique, transfert analytique, psychiatrie
Alors que le vocabulaire courant tend à emmêler tous les états de l'âme dans un flou et une contiguïté utile, la psychanalyse moderne cherche à offrir des niveaux de compréhension étayés des différentes décompensations névrotiques.
Pour autant, les différents tableaux cliniques sur lesquels elle s'appuie offrent souvent des similitudes, sinon des convergences, requérant des distinctions analytiques précises.
Ainsi, le vide rattaché à l'objet primaire, et par lequel elle ébauche une voie de théorisation significative, constitue un marqueur notable de nombreux états psychotiques. Conceptualisé par D.W Winnicott, à la clinique des défaillances psychiques primaires de l'individu, constatant que « là où quelque chose aurait pu être bénéfique, rien ne s'est produit », le vide marque ainsi « l'effondrement » intérieur, celui du self, et par extension l'impossibilité de la construction du Moi, ressentie face à cette réalité.
Or, si la dépression apparaît fortement marquée par ce clivage primaire, les mécanismes qui sous-tendant la mélancolie, apparaissent, par exemple, activés par une autre notion, celle du manque.
[...] Cependant, le monde contemporain particulièrement anxiogène aujourd'hui dans lequel nous vivons, absorbant des pans entiers de la vie psychique, constitue aujourd'hui un lieu d'interrogation notable en termes de psychanalyse, notamment lorsque l'on raisonne selon les thématiques du vide et du manque. Ainsi, le risque d'accentuation et de propagation de ces psychoses apparaissent comme une menace réelle, requérant de la psychanalyse et de la clinique du soin des interventions en prévention, ainsi qu'une étiologie évolutive plus marquée de la prise en charge de ces pathologies. [...]
[...] Freud objecte alors que le malade ne peut saisir consciemment ce qu'il a perdu car cette perte apparaît soustraite à la conscience. Or, c'est l'inhibition verbale et comportementale caractéristiques du mélancolique, dans son expression pathologique, qui fait énigme, puisque nous ne pouvons voir ce qui absorbe complètement le Sujet. Le mélancolique présente encore un trait propre, résidant dans une diminution notable du sentiment d'estime du moi, un immense appauvrissement du moi lui-même. Ce que Freud qualifie de « délire de petitesse » représente ainsi la défaite de la pulsion. [...]
[...] Approches thérapeutiques et traitements possibles Peut-on guérir la dépression ou la mélancolie ? Dans le cas de ces deux psychoses différenciées que sont la dépression et la mélancolie, l'agir clinique passe par une cure analytique, plus ou moins longue, permettant de cerner les enjeux psychanalytiques propres du cas considéré. En effet, la multiplicité des formes et la complexité des cas, donnant un enchevêtrement de symptômes, nécessitent une approche thérapeutique agile et différenciée. Dans tous les cas, il s'agit de comprendre « les logiques » de la dépression ou de la mélancolie présentée. [...]
[...] Il fait intervenir la notion de « pure culture de la pulsion de mort »[6]. Par ailleurs, il existe un invariant dans la structure mélancolique, comme le montre FREUD (dictionnaire de la psychanalyse) : Celui réside bien dans l'impossibilité permanente pour un sujet de faire le deuil de l'objet perdu. Et c'est sans doute ce qui explique la présence de ce fameux « tempérament mélancolique » chez les grands mystiques, toujours menacés de s'éloigner de Dieu, chez les révolutionnaires, toujours en quête d'un idéal qui se dérobe, et chez certains créateurs, toujours à la recherche d'un dépassement de soi. [...]
[...] Définition et distinction des états dépressifs et mélancoliques A. De la division du sujet à l'état dépressif Il faut d'abord considérer que la notion de « symptôme dépressif » apparaît fréquente en psychiatrie et se trouve associée, dans les représentations courantes, à un faisceau imprécisément défini, caractérisant des pathologies psychiques très différentes les unes des autres. Pour autant, la « dépressivité » constitue un état en soi, où s'opère une division inconsciente du Sujet, oscillant entre plainte et déni. La dépression constitue, ainsi, sur un plan psychanalytique, le stade ultime de la névrose tandis que la mélancolie expose plutôt le développement profond d'une psychose. [...]
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