Dans ses Ecrits, le psychanalyste Jacques Lacan disait « (…) tout acte manqué est un discours réussi », suggérant l'existence d'un espace de l'inconscient. L'inconscient a longtemps été un territoire inconnu, et depuis Freud, ce territoire est « un peu moins inconnu ». Négativement, l'adjectif inconscient signifie « qui est dépourvu de conscience », mais Freud lui parle de « l'Inconscient », la structure fondamentale du psychisme, ce sont des éléments qui font partie du psychisme mais qui sont inconnus de la conscience. Le psychisme correspond à ce qui est relatif à la pensée. Freud prétend donc qu'il existence une pensée inconsciente, une pensée étrangère à l'homme. Si l'on considère cette notion comme étant contradictoire, cela voudrait dire que l'idée d'une pensée inconsciente serait impensable puisque ces deux concepts distincts s'opposerait totalement.
[...] Or, une croyance suggère la présence d'une certaine, foi qui est elle-même source d'espoir et de confort. L'inconscient psychique est donc nécessaire à l'humanité et permet de maintenir un équilibre entre le Ça et le Surmoi, entre le pouvoir de la folie et celui de la répression. Il est en effet plus rassurant de se dire déterminé par notre passé que condamné à être libre comme le voudrait Sartre. Avant Freud, Nietzsche disait dans Le Gai Savoir Longtemps on a considéré la pensée consciente comme la pensée par excellence : maintenant seulement nous commençons à entrevoir la vérité, c'est-à-dire que la plus grande partie de notre activité intellectuelle s'effectue d'une façon inconsciente. [...]
[...] Il est donc étrange de chercher à définir, à analyser, l'inconscient qui par définition serait inconnu. Pour Sartre, cela est un des piliers de sa notion de mauvaise foi en effet selon lui il n'y a pas d'inconscient, mais une conscience qui devrait chercher à toujours s'inventer, à se libérer des contraintes créées par une image passée et obsolète. C'est là qu'intervient la mauvaise foi, cette force qui pousse l'individu à se mentir à lui-même, force avec laquelle il faut se battre selon Sartre puisqu'elle empêche de profiter de la liberté à laquelle l'Homme est condamné Dans L'existentialisme est un humanisme, Sartre explique que Si nous avons défini la situation de l'homme comme un choix libre, sans excuses et sans secours, tout homme qui se réfugie derrière l'excuse de ses passions, tout homme qui invente un déterminisme est un homme de mauvaise foi. [...]
[...] L'Inconscient reste donc un gain de sens face à ce manque de liberté. L'idée d'un inconscient psychique agit donc comme un chainon manquant une explication semi-rationnelle de faits souvent irrationnels, répondant à un besoin de sens C'est cette croyance qui donne un sens, comme toute autre croyance, elle permet d'expliquer la tension qui réside en chaque individu, tension qu'il n'a jamais pu réellement expliquer. Chercher obstinément une contradiction dans une croyance revient à en créer une autre et renforce l'incompréhension, la frustration devant les aléas d'une conscience déjà trop tourmentée. [...]
[...] Freud lui développe cette idée dans Malaise dans la civilisation,où il explique que cette dernière permet la survie de l'homme sur terre, qu'elle permet d'interpréter le monde et de s'y faire une place, véhiculant un certain nombre de concepts inconscients entre ses membres : les lois, la justice . La civilisation nous donne l'illusion, comme la matrice, de notre liberté, mais il y a bel et bien un inconscient collectif qui relie l'individu à la civilisation, l'orientant dans ses choix, ses gouts. Dans Matrix, cela est représenté par le symbole de la femme en rouge (the woman in red) montrant que même les fantasmes sont dictés par les médias et la civilisation. L'inconscient psychique a donc également une nature collective, rattachée à l'individu. [...]
[...] Pourtant, ma scientificité des travaux freudiens peut être questionnée, le dictionnaire Larousse définit la science comme un ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d'objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales faisant apparaître la contradiction freudienne : ses travaux n'ont pas été vérifiés quantitativement, alors que lui-même atteste la scientificité de l'Inconscient. Freud ne semble pas réellement suivre la méthode scientifique et lui-même n'a pas vécu de cure : comment alors peut-il affirmer l'existence d'un inconscient psychique ? Comment parler d'une science si elle n'est pas biologiquement observable, si on ne peut pas la quantifier ? Popper pousse cette réflexion en affirmant qu'une théorie est scientifique lorsqu'elle peut être réfutée, or puisque l'inconscient est logiquement inaccessible, la réfutation l'est également. [...]
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