La communication non verbale me paraît essentielle à prendre en compte en psychothérapie car le fait de réagir avec son corps, par des gestes, des mimiques ou avec sa voix dans le ton, l'accent, est, pour les sujets mis en présence, une forme d'expression physique de processus psychiques sous-jacents qui agissent à un moment précis dans ce contexte relationnel très spécifique. Cet aspect non verbal de la communication n'est pas anodin, et toute expression corporelle ou geste spontané, qu'il soit intentionnel ou non, ne se produit pas sans raison mais bien en réaction à l'autre ou aux propos de l'autre au cours de la relation interpersonnelle (...)
[...] Chenelière Mac Grow Hill, Québec p M-A. Descamps, Le langage du corps et la communication corporelle, Psychologie d'aujourd'hui, P.U.F p. 68. [...]
[...] Dès le premier regard, le patient saura si le psychothérapeute qui le reçoit est bienveillant à son égard et s'il peut s'ouvrir en toute confiance à lui. Peu à peu, il aura confirmation de la qualité de la relation engagée grâce à la nature du regard porté sur lui par le thérapeute et ce regard donnera des indices au patient sur le degré d'empathie que peut prodiguer son interlocuteur à son égard. Si l'expression semble positive, le patient pourra s'engager pleinement et en toute confiance dans la relation thérapeutique. [...]
[...] Il mettait ses mains devant sa bouche, parfois il cachait même ses yeux. Un temps de latence, de silence lui était nécessaire avant de s'engager pleinement dans la relation avec moi. Le contact s'établissait par le regard puis l'échange de sourires avant que nous puissions effectuer ensemble des activités de type jeux à règles cet enfant échangeait très peu sur le mode verbal, en fait, mais j'avais le sentiment que nous communiquions néanmoins réellement . Les silences et les comportements non verbaux ne se font pas au hasard, ils suscitent d'ailleurs des réactions différentes chez les sujets en présence, car chacun de ces messages a sa signification, selon le contexte, dans l'ici et maintenant. [...]
[...] Le corps peut ainsi être un moyen, plus ou moins conscient, d'exprimer des choses indicibles ou inconscientes et le psychothérapeute doit y être particulièrement sensible lorsqu'il reçoit une personne. Il doit prendre au sérieux tout ce que son patient manifeste dans ses faits et gestes afin de mettre en œuvre un véritable travail de décodage des signaux non verbaux qui lui sont adressés et qui ne peuvent être compris que par une personne de confiance considérée comme amie Ainsi, cette communication non verbale ne sera porteuse d'un message significatif, que si cela fait écho en la personne même du thérapeute. [...]
[...] Le thérapeute doit être en mesure d'observer les effets de son comportement sur son client et parvenir à se décentrer de sa propre expérience pour se concentrer sur le comportement de son patient dans cette relation à visée thérapeutique. Il doit véritablement sentir l'autre, au travers de ce qu'il perçoit de ce que ce corps exprime, en réaction aux propos tenus de part et d'autre et en lien avec ce qui se vit conjointement à l'instant présent. La communication non verbale en psychothérapie est une action réciproque entre le thérapeute et son patient, faite de réactions, dans un enchaînement sans fin d'influences réciproques et simultanées Il y a plus ou moins adéquation des échanges entre deux sujets mis en présence et cela est fonction du sens attribué aux attitudes de l'autre. [...]
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