Toute la théorie de la mémoire se présente non simplement en terme de Pragung, d'impressions, mais dans le sens de quelque chose qui se présente comme de l'ordre du signe, qui fait signe et qui est de l'ordre de l'écriture. Ce sont précisement ces inscriptions, ces éléments de la structure signifiante qui comporteraient plusieurs couches d'inscriptions de signes.
Mais au niveau de la conscience, ces traces n'effectuent pas d'ancrage et se présentent comme n'ayant pas pu se conserver dans ce système. Pour Freud, la raison étant que « le conscient et la mémoire s'excluent mutuellement ». Néanmoins, l'espace entre la perception et la conscience est petit et par conséquence ces structures sont en relation étroite entre-elles. Donc ce qui est supposé être trouvé ne peut se retrouver encore une fois.
[...] Le corps se trouve alors bâti comme si la perte n'était pas inscrite entre le Je de l'énoncé qui le prend en charge et le réel dont il témoigne. Cela se traduit également au niveau de la tension entre le moi et l'autre ou dans la dimension de l'aliénation imaginaire. La drogue permettant un évitement de la tension entre les deux, qui elle est, intolérable par le sujet. Cette perspective fictive promut une gestion autonome du corps en dehors du langage et les images. [...]
[...] Cela ressemble à une hémorragie interne dit Freud. Une telle description évoque un temps de déliaisons c'est-à-dire une désorganisation de l'ancrage du sujet dans les chaînes signifiantes. Dans l'« Esquisse la douleur apparaît comme le prototype de l'effraction par des sommes d'excitations dans l'appareil psychique. Et en 1920, la douleur sera semblablement envisagée, en tant que résultat d'une effraction du pare-excitations sur une étendue limitée mettant ainsi en échec la distinction entre l'interne et l'externe. Cette confusion entre l'interne et l'externe resurgira chez Freud lorsqu'il sera question de la douleur. [...]
[...] Dans la mesure où le corps tente, de se saisir dans une entière circularité, comme l'anneau de Mœbius, une coupure corrélative de l'apparition du sujet se trouve annulé. Ce dispositif facilite la disparition et l'effacement du sujet. Le sujet comme j'ai évoqué avant, est en prise avec un intolérable qui le livre vers l'effroi. Ce quelque chose façonné comme intolérable ne peut donc se trouver pris en charge dans une réalité symbolique. Vice versa, je pense que cet effacement du sujet dans les conditions où le symbolique est mis en échec ne peut que faciliter et accueillir l' opération du pharmakon. [...]
[...] La douleur serait l'expression d'une pseudo- pulsion qui tente de lier les excitations après une effraction. Pour mettre fin à l'altération de l'organe il se met en place un investissement sur le représentant psychique de l'endroit du corps douloureux Mais cet investissement élevé ne cesse d'augmenter et tend à vider le moi L'appareil psychique afin de résister à l'irruption des excitations, il concentre toute son énergie sur le représentant du point douloureux, créant ainsi une forme d' hémorragie et de paralysie psychique. [...]
[...] Il s'agit ici de la douleur narcissique selon le modèle de la maladie organique et de l'hypocondrie et non de la douleur telle qu'elle peut surgir dans l'hystérie. La douleur hystérique est déchiffrable comme symptôme qui constitue une métaphore et elle s'élabore en fonction du désir de l'Autre, dans un champ de langage. La douleur narcissique vise une fonction plus originaire et surgi comme en deçà du principe de plaisir afin de lier les sommes d'excitation, dans un dispositif d'urgence. [...]
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