À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale du 9 octobre 2012, l'Organisation Mondiale de la Santé a estimé le nombre de personnes souffrant de dépression à 350 millions. Plus que jamais, cette maladie mentale constitue un enjeu de santé publique de la plus haute importance, d'autant plus que les traitements couramment administrés restent peu appropriés. En effet, les techniques utilisées sont particulièrement invasives (antidépresseurs, électroconvulsivothérapie, stimulation magnétique transcrânienne). Peu appropriées, mais aussi peu efficaces : à ce titre, Antonuccio et al. (1999) avaient établi que les effets curatifs des antidépresseurs ne différaient que très peu de ceux de simples placebos.
Face à un bilan aussi alarmant, le neurofeedback apparaît comme une solution alternative prometteuse. Il fait partie des méthodes de biofeedback, lesquelles se rapportent à la possibilité, pour un individu, d'agir volontairement sur ses fonctions corporelles, normalement autonomes, donc d'exercer une influence sur chaque comportement physiologique mesurable. Ainsi le champ particulier du neurofeedback (ou biofeedback EEG) constitue-t-il la possibilité, grâce aux mesures et réponses de son activité cérébrale, d'agir volontairement sur celle-ci en la modulant.
En terme de développement personnel, le neurofeedback représente un pouvoir d'agir considérable : il permet l'accès aux capacités autorégulatrices de notre cerveau. Il nous offre la capacité d'exercer un contrôle sur soi, notamment un contrôle sur nos facultés cognitives (e.g. meilleure gestion de l'attention) et sur nos expériences émotionnelles. Ce dernier point retiendra notre attention en ce qu'il est nécessaire à la garantie d'une qualité de vie harmonieuse et en ce qu'il constitue un déficit dans de nombreux troubles émotionnels, tels la dépression.
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Joe Kamiya est le premier à montrer, en 1958, qu'il est possible d'agir volontairement sur une activité, aussi automatique et aussi peu contrôlable, que l'activité électrique cérébrale. Son expérience consistait à faire écouter à plusieurs sujets différents sons, dont certains d'une fréquence de 10Hz, laquelle correspond au rythme cérébral alpha (8-13Hz), dominant dans les états de relaxation. Les fréquences cérébrales étaient enregistrées par électro-encéphalographie (EEG), au niveau du cortex occipital, là où les ondes Alpha sont les plus concentrées (...)
[...] Neurofeedback et dépression Degraeve Julie Sommaire 1. Introduction Neurofeedback et équilibre émotionnel Histoire et fonctionnement du neurofeedback Contrôle cérébral et régulation émotionnelle Le neurofeedback appliqué au traitement de la dépression Traitements classiques de la dépression Traitement neurofeedback de la dépression Substrats biologiques de la dépression Apports du neurofeedback pour le traitement de la dépression Conclusion Introduction À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale du 9 octobre 2012, l'Organisation Mondiale de la Santé a estimé le nombre de personnes souffrant de dépression à 350 millions. [...]
[...] Prenons l'exemple documenté de la patiente Ann Rose, âgée de 65 ans, souffrant d'épisodes dépressifs survenant tous les 2 ou 3 ans, ce depuis ses 20 ans. Après 34 sessions de neurofeedback, elle se sent guérie. Elle ne remplit plus aucun des 9 critères de dépression du DSM-IV (alors qu'elle en présentait son score au MMPI-2 reflète un profond changement dans son organisation émotionnelle et, dès lors qu'une asymétrie alpha corrélée à un événement de vie perturbant survient, elle parvient facilement à rétablir un score ALAY positif. [...]
[...] Johnston, S., Linden, D. E. J., Healy, D., Goebel, R., Habes, I., Boehm, S. G. (2011). Upregulation of emotion areas through neurofeedback with a focus on positive mood. Cognitive, Affective, & Behavioral Neurosciences 44-51. Kirsch, I., Deacon, B. J., Huedo-Medina, T. B., Scoboria, A., Moore, T. J., Johnson, B. T. (2008). [...]
[...] Ce ne fut pas le cas, mais cela peut facilement s'expliquer par l'utilisation d'une seule et courte session. Allen et al. (2001) ont montré que les réponses émotionnelles auto-rapportées et les expressions faciales, entraînées par le visionnage de vidéos émotionnelles, étaient modifiées par des changements de l'asymétrie frontale alpha induits par des sessions de neurofeedback. Les sujets déclaraient avoir éprouvé moins d'intérêt, d'amusement et de joie face aux vidéos positives lorsqu'ils avaient été entraînés à augmenter l'activité alpha de leur région frontale droite, corrélée au ressenti d'affects négatifs, que lorsqu'ils avaient été entraînés à augmenter celle de leur région frontale gauche, corrélée au ressenti d'affects positifs. [...]
[...] Utilisation du jeu Space Race pour le neurofeedback L'ensemble de cette description doit s'accompagner d'une précision. De plus en plus, l'IRMf (Imagerie à Résonance Magnétique fonctionnelle) tend à remplacer l'EEG dans la procédure de neurofeeback. Cette technique d'imagerie en temps réel a l'avantage de procurer une meilleure résolution temporelle et de couvrir la totalité de l'étendue cérébrale, ce qui permet le ciblage et la régulation de régions spécifiques Contrôle cérébral et régulation émotionnelle Les émotions, longtemps considérées comme étant à l'origine des bouleversements de la raison, ont été reconsidérées à leur juste valeur par de nombreux auteurs. [...]
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