Les lois de la magie sympathique ont été abordées par (Tylor (1871), Frazer (1890-1981) et Mauss (1902-1950)). Elles se rattachent au concept de la pensée magique que la psychanalyse propose de définir comme « toute puissance, d'origine infantile, des idées et des images qui nous font percevoir et traiter êtres et choses sous le biais dénominateur du désir, du fantasme, de l'irrationnel ». Selon Dadoun (1994), la pensée magique est basée sur une logique qui n'est pas rationnelle. Pour Tylor et Frazer, la magie sympathique permet «une action à distance des choses les unes sur les autres comme par une sympathie secrète ». Les lois de la magie sympathique peuvent être scindées en deux catégories : d'une part, la loi de contagion et d'autre part la loi de similitude.
La loi de contagion peut se résumer par la formule anglaise « once in contact, always in contact » : ce qui a été en contact restera en contact. Quand deux entités entrent en contact, des propriétés de l'une des entités vont se transférer à l'autre entité et ce, de manière permanente. Ainsi, une personne ou un objet qui a été en contact avec un autre objet ou une autre personne continue à exercer une influence sur cet objet ou cette personne même après que le contact physique ait eu lieu. La transmission des propriétés de l'objet va donc se produire à travers la transmission de l'essence (Nemeroff et Rozin, 1994). Il s'agit, de l'un des « processus primaires » que les individus peuvent ressentir mais qu'ils surmontent rationnellement ensuite. Par exemple, un vêtement porté par quelqu'un de détesté retient l'essence de cette personne. Notons que, selon Fallon et al. (1984), la seule proximité entre une source dite contaminée et un objet peut contaminer ce dernier.
[...] : Figure 6 : Le processus d'incorporation de Lahlou, 1994). Figure 1 : Le processus d'incorporation (Lahlou, 1994) Dans le cas d'une contagion positive, nous pouvons citer la cuisine de grand-mère dans laquelle les individus voient une forme de vénération de cette cuisine d'antan, traditionnelle, qui se transmet comme une valeur familiale. A contrario, Meigs, (1984) nous pouvons donner un exemple de contagion négative, ainsi chez les Huas de Papouasie-Nouvelle-Guinée les essences des personnes préparant les aliments, ou bien les ayant chassés ou pêchés, vont avoir une influence sur ceux qui vont les ingérer. [...]
[...] (1984), la seule proximité entre une source dite contaminée et un objet peut contaminer ce dernier. La loi de contagion est un principe de pensée universel, existant dans toutes les cultures et pas seulement dans les sociétés primitives En effet, ce processus primaire trouve également son application dans nos sociétés actuelles et fait référence à des processus mentaux, cognitifs et sociaux, qui sont communs à toutes les sociétés. Dans l'idée de contagion, l'objet est apprécié selon son histoire passée, même si cette histoire reste imperceptible par nos sens sur son aspect externe (par exemple, un aliment qui a été touché très brièvement par un insecte ne va pas changer d'aspect, de couleur, d'odeur, de goût et il restera identique au même aliment qui n'a pas subi de contact avec cet insecte). [...]
[...] Si ça semble être du vomi, alors c'est du vomi ! Dans une autre expérience des mêmes auteurs, des étudiants sont amenés dans un laboratoire et sont face à deux bouteilles de verre brun de 1 litre, vides et propres. Ensuite, les expérimentateurs versent du sucre dans chaque bouteille. Puis, il est présenté aux étudiants deux étiquettes autocollantes, l'une sur laquelle il est écrit sucre et l'autre cyanure de sodium, poison . Les étudiants doivent coller une étiquette sur chaque bouteille. [...]
[...] Par conséquent, les aliments vont être dotés d'un pouvoir négatif ou positif selon que les personnes intervenant dans ce processus soient étrangères ou non, indésirables ou non . Ainsi, une expérience nous présente ce concept de contagion. Les expérimentateurs plongent une mouche dans un jus de fruits. Les sujets testés vont refuser de boire le jus de fruits. Quand on leur demande les raisons du rejet, les étudiants disent que les mouches sont source de maladies. Par conséquent, les expérimentateurs répètent l'expérience en utilisant une mouche morte et stérilisée. Ainsi, le risque de maladie a disparu, mais le rejet par les étudiants reste quasiment aussi fort. [...]
[...] La naissance du concept de contagion Les lois de la magie sympathique Les lois de la magie sympathique ont été abordées par Tylor (1871), Frazer (1890-1981) et Mauss (1902-1950)). Elles se rattachent au concept de la pensée magique que la psychanalyse propose de définir comme toute puissance, d'origine infantile, des idées et des images qui nous font percevoir et traiter êtres et choses sous le biais dénominateur du désir, du fantasme, de l'irrationnel Selon Dadoun (1994), la pensée magique est basée sur une logique qui n'est pas rationnelle. [...]
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