Comment un groupe, sans organisation préalablement définie, formé de personnes qui ne se connaissent pas peut-il arriver à être efficace ?
C'est à cette question que nous allons tenter de répondre dans ce travail mené à partir de notre expérience à Saint-Cyr, en étudiant quels sont les mécanismes qui font intervenir la motivation au sein d'un groupe et le rendent efficace et cohérent.
En effet il s'avère que depuis sa formation, jusqu'à son fonctionnement et même lors de sa mort, un groupe met en œuvre de nombreux mécanismes, inconscients ou non, pour insuffler la motivation aux individus qui le composent.
C'est déjà lors de sa formation qu'il faut comprendre la motivation par le groupe : celui-ci émerge à partir d'un certain regard des individus, qui vont ensuite le structurer. Un sentiment d'appartenance et esprit d'équipe apparaissent et c'est bien là la première étape de la mise en place d'une équipe motivée et performante.
De même, analysé dans son fonctionnement, le groupe se voit l'initiateur de mécanismes motivants : il s'agira d'en étudier l'environnement et l'ambiance, la communication et l'effet de masse.
Cependant il nous faudra nuancer notre propos : un niveau de motivation optimal ne semble jamais réalisable dans un groupe, communication, émotions et affects font souvent l'objet de conflits et de frein à la motivation d'une équipe.
Ainsi, nous allons mesurer quel est l'impact d'un groupe sur la motivation des individus, à travers les différents mécanismes qui apparaissent au sein d'une petite équipe.
[...] On peut, en s'inspirant de la pensée de Jean- Pierre Gruère développée dans les groupes et leur dynamique, distinguer trois phases, que nous reprendrons en guise de sous parties. La première s'intéresse à la phase véritablement initiale du groupe, celle de la réunion de ses membres et de la conscience progressive des individus d'appartenir à un groupe. Le groupe n'existe en effet qu'à partir du moment où il est pensé, conçu : le groupe est avant tout un fait de la conscience. Il est l'effet d'un certain regard des individus sur l'ensemble qu'ils constituent. [...]
[...] C'est ce qui s'est réalisé au sein de notre groupe à Saint- Cyr. En effet, nous avons su créer une équipe cohérente et motivée à partir de personnes n'ayant à priori aucun autre point commun que celui de se retrouver dans un groupe imposé. Les mécanismes de motivation ont su se développer dans notre groupe, et nous avons ainsi vérifié qu'un tel processus comme celui que nous avons décrit était possible. Cependant les conditions particulières du Séminaire de Saint-Cyr ne nous permettent pas de généraliser ce constat et de dire que tout groupe peut arriver à un tel niveau de cohérence et d'efficacité. [...]
[...] Enfin, pour compléter la description d'un climat de groupe propice à la motivation il s'agit d'évoquer les buts poursuivis par le groupe. En effet, chacun identifiant clairement le but et l'intérêt du groupe à l'atteindre il se sent impliqué à part entière dans la recherche de celui- ci. C'est ainsi que l'on verra, comme lors du séminaire, des individus donner le meilleur d'eux-mêmes au sein d'une équipe afin que celle-ci soit efficace, et cela malgré le manque d'intérêt personnel à la réussite du groupe. [...]
[...] Il semble cependant pouvoir être facilement source de problèmes pour le groupe. En effet, le développement de la communication dans les groupes peut être à l'origine d'une grande dispersion. Si chaque membre du groupe énonce ce qu'il pense et ce qu'il veut, un fort risque de scission du groupe et de radicalisation des opinions va apparaître. Il faut donc nécessairement qu'il y ait une structuration du flux d'information dans le groupe, ce qui peut être difficile à mettre en place. [...]
[...] Le dialogue doit être privilégié et tous doivent pouvoir avoir l'occasion de faire entendre leurs idées. De même, la communication informelle et les échanges interpersonnels peuvent favoriser la cohésion et le sentiment d'appartenance au groupe. Mais c'est aussi et surtout entre les échelons de la hiérarchie que la communication est primordiale : c'est la notion de rétroaction (feedback) (par Wiener, 1948) qui intervient (toujours informer les autres de ce qui se passe, donner son avis et ses impressions). Ainsi, un groupe bénéficie des sentiments de chacun sur le travail des autres, et plus la communication est importante et facile, plus le groupe en tirera profit (même en cas de critiques, qui seraient mal acceptées et mal comprises dans une équipe qui communique peu). [...]
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