Comment ces moments sont-ils gérés ailleurs ?
L'objectif essentiel de cette étude réside dans la description des pratiques autour de la mort dans une société traditionnelle. La rencontre avec une personne de culture musulmane m'a permis de découvrir, grâce à des entretiens semi-directifs, les diverses dimensions de son univers culturel. Nous nous intéresserons non pas aux rites funéraires, mais aux instants qui précèdent la mort (...)
[...] L'homme est responsable de tout ce qui va se passer. La notion de récompense est considérée dans les versets du Coran du point de vue de la dialectique de l'enfer et du paradis. La rétribution des oeuvres est un point capital dans la religion musulmane. Elle est décidée souverainement par le créateur qui aura à juger du comportement de chaque individu sur terre. Ceux qui commettent les mauvaises oeuvres, pensent-ils que nous les traiterons à l'égard de ceux qui croient et font le bien, en sorte que la vie et la mort des uns et des autres soient rétribuées de la même façon ? [...]
[...] Ils appréhendent ce moment comme tout être humain. La peur face à la mort, à l'inconnu est présente chez tout homme. C'est un moment qui peut paraître un peu comme un moment d'injustice. Pour faire face à cela, la vie de tous les jours est un travail de préparation à cette mort. Dans les prières, le musulman répète : Dieu, préserves-nous du tourment de la mort Préserves-nous de l'enfer Toute âme goûtera la mort . Dès l'âge de 7 ans, l'enfant se rend à la mosquée et entend ces versets sur la mort. [...]
[...] Les rites de mort commencent par la toilette mortuaire. On pratique l'ablution suivant certaines règles. Tout le monde peut participer à ce rituel. La mourante avait demandé que ce soit ses petits enfants (garçons et filles) qui lui fassent la toilette mortuaire. Ils y ont tous participés. En règle générale, la religion musulmane demande toujours aux hommes de laver les hommes et aux femmes de laver les femmes. On fait part du décès aux parents, aux amis . La prière mortuaire s'effectue selon des actes obligatoires. [...]
[...] sont rapidement franchis. On parle de choses vraies, réelles car on ne lui cache pas que la fin s'approche. Ce sont des moments d'émotion intense parce qu'il y a toujours des échanges. Des échanges à travers les sentiments, les émotions partagées ; des échanges verbaux : Je dois avoir une maladie grave, on ne m'a pas dit le diagnostic, le pronostic. Je pense que j'ai une maladie grave qui ne va pas guérir Ceci lui permet d'évoquer sa maladie et de préparer son cheminement, d'affronter tout doucement le réel. [...]
[...] L'assistance à un mourant est basée sur la conception même de la vie et de la mort dans l'Islam. Il faut donc lui faire sentir que tout le monde se trouve à ses côtés et que tout doit être tenté pour le sauver. Dans la tradition prophétique, il est enseigné d'accompagner les morts, de rester à côté d'eux. Le mourant n'est jamais laissé seul, il est entouré. Pour cela, un relais se met en place autour de lui. Ce sont les membres de la famille qui assurent cet accompagnement auprès du mourant, se crée alors une solidarité essentielle. [...]
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