littérature, psychanalyse, hospitalité, Blanchot, Barthes, Ginette Michaud, grammatologie, Derrida, Ferdinand de Saussure, Claude Lévi-Strauss, Rousseau, Lacan
Il n'y a pas de nouveauté dans la description et la discussion d'une relation entre Psychanalyse et Littérature. Beaucoup a déjà été écrit sur le sujet - déliant et reliant les différents points de vue. Il y a dans cette relation à la fois l'union et la disjonction, dans la perspective d'une rencontre théorique aussi nécessaire qu'impossible. Ce qui prévaut dans la comparaison, c'est la différence [différence / report], ce signifiant derridien qui deviendra l'un des principaux enjeux de cette présentation de l'oeuvre de Ginette Michaud et qui fait du sens un item toujours plus éloigné de celui ou celle qui le caractérise.
[...] Pour Michaud, on comprend que cette hospitalité passe par le secret. il nous donnerait à penser quelque chose du côté de la jouissance d'une liberté d'être. Et aussi, en même temps, un retrait infini du sens dans sa fuite vers l'indicible. La grammatologie est une déconstruction Que signifie ce terme si étroitement associé à Derrida ? Ce n'est ni une méthode ni une technique; elle représente une stratégie de lecture qui tente d'aller au-delà des intentions explicites de tout auteur, afin d'exposer le travail productif du texte lui-même. [...]
[...] La littérature, tout comme la psychanalyse poursuivent des desseins similaires en ce sens qu'ils aspirent à dévoiler le secret en lui laissant des portes sorties, certaines imaginées par l'auteur ou l'analysant, d'autres pas. Ginette Michaud nous livre une thèse selon laquelle la langue, écrite ou analysée, est un enjeu politique. Sous l'égide de l'hospitalité, elle tient le secret pour bastion contre le totalitarisme devant l'éternel. Il faut savoir entendre sa propre parole avant d'entendre la langue, il faut pouvoir allier au(x) corps l'expression d'un dessein politique au sens large. [...]
[...] Il convient de rappeler les circonstances dans lesquelles l'oeuvre de Ginette Michaud "Tenir au secret" (2006) voit le jour. C'est à la lecture croisée de « Un ver à soie » (Derrida, 1998) et de « Demeure - Maurice Blanchot » (Derrida, 1998) que Michaud va entamer sa recherche autour du secret. C'est à travers son oeuvre qu'elle cherche à discerner l'inavouable au travers même de l'écriture de Derrida. Avec Blanchot, il y avait une lecture de Derrida hétéroautobiographique cherchant à pousser la logique derridienne jusqu'à son paroxysme, c'est à dire avec l'envie de démontrer que le secret n'est jamais quelque chose d'avouable. [...]
[...] Il nous faut considérer ici trois différences fondamentales entre ces deux lectures afin de centraliser littérature et psychanalyse comme derniers bastions de l'hospitalité. Le premier est celui de la trajectoire suivie par la lettre: si la lettre arrive toujours à destination, comme le soutient Lacan, elle doit avoir une destination propre. Cela laisse ouverte la possibilité d'une rencontre du signifiant et du signifié, une question traitée lorsque nous avons discuté du problème du signe, et là, la possibilité du désaccord explicite de Derrida avec Lacan. [...]
[...] Derrida souligne le principe ethnocentrique d'une telle conceptualisation. Ainsi, Michaud souligne ce paradoxe comme une demi-vérité: ce n'est que dans la mesure où quelque chose est en quelque sorte et quelque part écrit qu'il peut être parlé. Blanchot et le secret Quand on considère que "La littérature et le droit à la mort" de Blanchot a été publiée immédiatement après la libération et la purge de collaborateurs français d'après-guerre, on est en droit de penser qu'elle a influencé la mort de l'auteur de Barthes à la fin des années 1960. [...]
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