Discutez en argumentant votre propos et en l'étayant d'exemples, la position de Ginette Michaud tenant la littérature et la psychanalyse pour les derniers lieux d'hospitalité inconditionnelle.
[...] Là où le secret peut trouver un refuge, la démocratie se matérialise. Pourtant, quand le secret se dévoile, il faut en sortir. La littérature, la possibilité de la littérature est le droit de tout dire et de tout cacher, la démocratie est ce droit au secret. Répondre sans répondre, c'est ce que partage littérature et psychanalyse nous dit Michaud. Derrida avec Lacan Approchons-nous maintenant du côté de Lacan. Il y a deux références implicites à Lacan dans De la grammatologie (1967, Derrida). [...]
[...] Il nous faut considérer ici trois différences fondamentales entre ces deux lectures afin de centraliser littérature et psychanalyse comme derniers bastions de l'hostpitalité. Le premier est celui de la trajectoire suivie par la lettre: si la lettre arrive toujours à destination, comme le soutient Lacan, elle doit avoir une destination propre. Cela laisse ouverte la possibilité d'une rencontre du signifiant et du signifié, une question traitée lorsque nous avons discuté du problème du signe, et là, la possibilité du désaccord explicite de Derrida avec Lacan. [...]
[...] L'écriture, tout comme la psychanalyse, vise à déconstruire ce qui est noeud de sens ou ce qui est impasse. Le rapport entre les deux, nous dit Ginette Michaud, c'est qu'ils sont toujours stratégies de dévoilement. Littérature et psychanalyse ne se suffisent pas à eux-mêmes, la langue vacille là où le corps s'engage radicalement. Une question politique Pour Ginette Michaud, la question de la prise de parole dans l'écriture est donc forcément politique. En effet, il semble que démocratie, écriture et psychanalyse s'emploient chacune à se détruire pour mieux se reconstruire, comme si leur destin était une éternelle chasse vers l'inatteignable, sorte de sur-humain Nietzschéen. [...]
[...] Ginette Michaud argue cependant que la lecture que Derrida fait de « L'instant de ma mort » (Blanchot, 1994) réalise une entreprise cherchant à démontrer que le secret est toujours et déjà une matérialité qui s'échappe, une impossibilité de fixer le contenu. Il est un voile dévoilé, toujours objet de (re)création pour la littérature, ou plutôt l'écriture. C'est là le propre de la négation du secret qui appelle au secret, un autre secret. L'écriture, en ce qu'elle peut s'opposer à la loi, constituent effectivement des menaces contre tout pouvoir, ou tout ancrage. En fait, l'écriture est à opposer au mythe selon Barthes. [...]
[...] Pour Michaud, on comprend que cette hospitalité passe par le secret. il nous donnerait à penser quelque chose du côté de la jouissance d'une liberté d'être. Et aussi, en même temps, un retrait infini du sens dans sa fuite vers l'indicible. La grammatologie est une déconstruction Que signifie ce terme si étroitement associé à Derrida? Ce n'est ni une méthode ni une technique; elle représente une stratégie de lecture qui tente d'aller au-delà des intentions explicites de tout auteur, afin d'exposer le travail productif du texte lui-même. [...]
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