Une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d'individus. C'est un phénomène probablement aussi ancien que l'humanité, mais qui ne se fait pas pour autant sans difficulté pour le migrant. D'un point de vue psychologique, le sujet migrant doit gérer particulièrement deux situations qui peuvent rendre malaisé sa trajectoire de vie.
D'une part, il doit dans un premier temps, quitter, partir, laisser, abandonner tout un univers familier référé à un cadre internalisé. Cadre fait des sensations premières, de sens commun partagé, de sorte de langage "infra partagée". Cela suppose se séparer, se couper d'une société, d'une culture, d'un univers familier et familial (...)
[...] Il fait ainsi une analogie entre l'exil migratoire et l'exil de l'enfance. D'une certaine façon une migration n'est jamais insignifiante pour le sujet, tant sa propre culture en tant que groupe, comme le souligne Kaës, soutient le sujet et le maintient dans une matrice d'investissement et de soin. Cette culture prédispose des signes de reconnaissance et d'appel, assigne des emplacements, présente des objets, offre des moyens de protection et d'attaque, trace des voies d'accomplissement, signale des limites, et énonce des interdits. [...]
[...] découlent la nécessité d'un accompagnement aux fins d'une cohabitation harmonieuse des deux langues de manière a-conflictuelle. La fonction structurante de la langue maternelle pour l'enfant de migrant, dans l'accompagnement de ce dernier, nous apparaît donc évidente. Bibliographie - Cours de psychologie interculturelle. L3, M1, M2 psychologie du développement. Odile Reveyrand-Coulon. Université Bordeaux 2. - Lhomme-Rigaud C. et Désir P., Langue et migration, Recherches en Psychanalyse 2005/2, p. [...]
[...] La question de la langue est donc centrale dans la problématique des familles migrantes. Conclusion La migration n'est jamais insignifiante pour le sujet tant le système symbolique qu'est la culture est transmis et introjecté, en particulier et d'abord, à travers la relation maternelle dont la langue orale est l'une des composantes principales. La langue maternelle est un médiateur affectif puissant qui a valeur structurante dans la formation de la personnalité en tant qu'elle guide toute la subjectivité humaine. Elle a une fonction filiative, vectrice du culturel, et porte en elle les interdits parentaux. [...]
[...] Dans une telle posture apparaît la nécessité de réhabiliter une tradition, de la maintenir. C'est un mouvement contre acculturatif pour protéger son identité menacée par l'acculturation où tout ce qui n'est pas soi est vécu comme dangereux ; le risque de développer un faux self là encore, une hyper adaptation, une sorte d'assimilation caricaturale, car non élaborée par le sujet. Au sens winnicottien c'est se protéger en répondant imaginairement au désir maternel au-delà de son désir propre, se soumettre à un désir autre que le sien. [...]
[...] La langue est un de ces objets de transmission intergénérationnelle. La langue Selon Freud (1938) la langue maternelle a une fonction importante, un ancrage premier primordial on ne peut la remplacer, quoi qu'on fasse écrit-il à de Saussure. Cyrulnik exprime le fait que pour que le sujet se construise il a besoin de points de repères identitaires, de codes culturels, c'est là que la langue maternelle, celle du groupe, du pays d'où il est issu, prend toute son importance. La langue, les gestes, les attitudes sont autant d'éléments identificatoires, et grâce à eux l'individu se reconnaît, sait comment se comporter. [...]
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