Lacan : la question du père aujourd’hui

Résumé du document

Dissertation sur la question du père aujourd'hui selon la vision de Lacan à partir de cours de Psychanalyse dans le cadre d'un Master 1 de psychanalyse.

Extraits

[...] Les analystes savent que les désirs parentaux vont engendrer un enfant imaginaire, que les parents doivent éliminer symboliquement afin qu'il devienne l'enfant réel. Si les parents gardent leur enfant prisonnier de leurs projections parentales, le risque d'aliéner le destin de celui-ci est évident. Le concept du symbolique et la triade: réel, imaginaire et symbolique, ont été introduits par Lacan par rapport à la question du père. Si le père réel ou imaginaire suppose le signifiant- père, alors, le signifiant- père renvoie au système symbolique qui structure le social, et il n'y a pas de père symbolique, il n'y a qu'un signifiant. [...]

[...] C'est ce signifiant que Lacan appelle « le Nom-du père ». Par cette notion, Lacan différencie le rôle du coït dans la procréation, de la paternité. Ensuite, il distingue les sociétés qui attribuent la paternité aux esprits, de celles qui l'attribuent au géniteur supposé. Il en résulte que la paternité est le fait du signifiant, et que notre système symbolique nous fait attribuer la paternité au géniteur. C'est à ce moment qu'il introduit la religion, en faisant correspondre « le Nom-du-père » à ce que la religion nous a appris à invoquer. [...]

[...] Par contre, s'il laisse sa place vacante, le rapport de l'enfant à la loi et à l'interdit sera modifié. Le père réel apporte la castration, il induit le manque symbolique du phallus imaginaire. Le nouage de ces trois pères va attribuer une existence originale à la fonction paternelle, et en même temps procure au père consistance et efficacité. Inspiré par la trilogie de Freud, Lacan a emprunté à Guilbaud le nœud borroméen pour démontrer les trois registres du RSI. Avec sa théorie des nœuds, il conçoit une nouvelle approche de la psychanalyse. [...]

[...] Ainsi, dans la structure familiale, toutes les places sont variables, et elles sont toutes occupées. Pour Freud dans « Totem et tabou », la loi fondatrice dont le rôle est d'inscrire du manque dans le monde, va permettre aux êtres humains de gagner leur humanité. Le désir ainsi suscité permet aux humains que nous sommes, de nous tourner vers ce qui nous vient d'ailleurs. Dans son type de structure familiale, il y a une place vide, que personne ne peut occuper, qui est celle laissée par le meurtre du Père. [...]

[...] Lacan, ceux-là ne passeront pas par l'Œdipe. Pour les autres, tant il s'est banalisé, qu'il masque la tragédie humaine qu'il peut devenir, pour certains. Cette problématique angoissante constitue un drame essentiel que chaque génération doit vivre, parce que les enseignements transmis par les générations précédentes doivent être acquis d'une autre manière, par les générations suivantes. « Rien n'est jamais acquis à l'homme » dirait Baudelaire . La vie psychique est ainsi faite, c'est une conquête de soi que personne d'autre ne peut faire à notre place. [...]