Une des définitions de l'influence désigne « la capacité de chacun à changer les idées ou les actes d'autrui souvent à leur insu » . Cette notion fût un des thèmes fondateurs des sciences sociales mis en évidence dans l'étude du fonctionnement des groupes, l'hypnose, la propagande, etc. Il y a une centaine d'années, on voyait encore l'influence comme une technique de manipulation mentale sur des sujets passifs qui serait tous suggestibles. Désormais, avec le développement de la psychologie, l'influence est considérée différemment : elle est omniprésente et n'est pas forcément condamnable.
C'est une notion qui nous paraît centrale dans nos pratiques psychologiques et qui mérite donc que l'on s'y arrête. On peut alors s'interroger sur la démarche éthique à adopter face à ce phénomène.
Avant toute chose, il convient de préciser ce que l'on entend par réflexion éthique. Celle-ci a pour objet de « guider la conduite humaine vers une vie heureuse », néanmoins, contrairement à la morale qui se veut universelle, l'éthique serait une « sagesse pratique » s'appuyant sur le distinguo entre l'utile et le nuisible dans une situation particulière.
Nous allons dans un premier temps nous s'interroger sur le caractère « inévitable » de l'influence, puis, nous traiterons de la position à adopter dans notre pratique qu'elle soit professionnelle ou de recherche.
[...] (1994). Introduction aux œuvres de Freud Ferenczi Groddeck Klein Winnicott Dolto Lacan. Paris : Rivages Psychanalyse. Rogers, C. R. (1968). Le développement de la personne. Paris : Dunod. A l'écoute Gori, R., Lecourt, D., & Zaccaï-Reyners, N. (2006). Philosophie en situation : le savoir et la décision médicale. [...]
[...] C'est parce que chacun de nous ne peut échapper à ce fonctionnement que nous nous développons en interaction avec autrui, au travers de rapports d'influence et de soumissions inhérents à la communication, que nous sommes en permanence susceptibles d'être influencés par diverses techniques de soumission librement consentie qu'il s'agisse de procédures de soumission forcée ou de soumission sans pression D'un point de vue clinique, tous les auteurs s'accordent à dire que l'autre a un rôle primordial non seulement dans la construction de soi (Ça, Moi, Surmoi, Self, etc.), mais aussi dans nos actes et pensées de la vie quotidienne. Concernant la constitution du Moi et du Surmoi, les théories de Freud[11] et de Winnicott[12] mettent l'accent sur la nécessité de l'autre pour se construire. Lacan, quant à lui, donne une autre dimension au rôle de l'Autre puisqu'il affirme que nous sommes aliénés dans le désir de l'Autre En effet, selon lui, l'image de Moi serait constituée dans l'autre et par l'Autre. Ainsi, notre désir serait le désir de l'autre, une séquelle de la constitution du moi dans l'Autre. [...]
[...] Ce serait par le biais des identifications aux parents et plus particulièrement par l'intégration des imagos parentales lors du déclin du complexe d'oedipe que le Surmoi émergerait, permettant le contrôle, l'interdiction ou l'autorisation des pulsions. Dans les tout premier temps de la vie la mère fait fonction de Moi auxiliaire et permet au bébé (par le maintien, holding) d'intégrer un Moi unique et permanent. Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse in Ecrits, op. cit., p.303 Freud, S. (1954). Fragment d'une analyse d'hystérie (Dora). In Cinq psychanalyses. Paris : Presses Universitaires de France. par opposition à un risque sectoriel Canguilhem, G. (1968). [...]
[...] Psychologie de la communication. Paris : Armand Colin. Bert, C. (1999). Les faux souvenirs. Sciences humaines 22-26. Canto-Sperber, M. (1996). Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale. Paris : Presses Universitaires de France. Caverni, J.-P. [...]
[...] Freud, S. (1954). Cinq psychanalyses. Paris : Presses Universitaires de France. Guéguen, N. (2002). Psychologie de la manipulation et de la soumission. Paris : Dunod. Joule, R.-V. & Beauvois, J.-L. (1998). [...]
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