Avant même de parler d'infanticide chez les animaux, une question vient à l'esprit de toute personne s'intéressant au comportement d'agression chez les animaux : la guerre, le meurtre ou l'infanticide existent-ils chez les animaux ?
L'homme semble être, en effet, le seul animal capable d'agresser « gratuitement » ses semblables. Selon Lorenz, l'agression chez les animaux est une pulsion positive à la survie de l'espèce, et l'on ne peut parler d'agression qu'au sein de cette même espèce. Tout ce qui relève de la chasse, et donc d'un instinct de survie alimentaire, ne relève pas de l'agression.
Après avoir relevé toutes ses contradictions avec le comportement humain, on peut douter du fait que la guerre, le meurtre ou l'infanticide existent chez les animaux. Sauveur Fernandez (qui a écrit l'article « À la recherche des lois pacifiques de la guerre ») remarque cependant qu'une certaine forme de violence peut apparaître chez certaines espèces animales, comme les singes et les éléphants. En effet, ces rares espèces ne vivent pas dans un monde de pure perception et, comme l'homme, font preuve d'un sentiment de morale (dans le sens d'une aptitude à se représenter le monde de l'autre). Cette « intelligence » dont ils disposent semble faire apparaître en eux, en même temps qu'un sentiment d'empathie et d'entraide, une agressivité et une violence étrangères aux instincts de survie. La possibilité de se représenter l'autre, ainsi que toutes les autres facultés d'émotion dont dispose particulièrement l'homme, donne place à des antinomies étonnantes : la solidarité naît en même temps que la rivalité, l'affection en même temps que l'hostilité, et plus symboliquement l'amour en même temps que la haine.
Mais qu'en est-il vraiment de l'infanticide chez les animaux ? Comment qualifier ces meurtres ? Est-ce là aussi de la violence gratuite ou une forme d'instinct de survie ? Et peut-on comparer l'infanticide animal à l'infanticide humain ?
[...] ( L'infanticide des filles en Chine Durant le 20e siècle, la Chine, faute de mesures appropriées, a connu une explosion démographique. Cette explosion a conduit à la politique de l'enfant unique qui a prévalu à partir de 1970. Dans les campagnes, la valorisation du garçon, qui symbolise une descendance nombreuse et le maintien de la lignée par le nom, s'est perpétuée. Les parents mettant au monde une fille avaient donc un sentiment d'injustice. Les infanticides se sont multipliés à partir de cette date. Les nouveau-nés de sexe féminin étaient noyés en grand nombre dès la naissance. [...]
[...] De plus, l'enfant était considéré comme une entrave à la recherche du plaisir. Les hommes abandonnaient leur conjointe en début de grossesse et les femmes pensaient que le fait d'allaiter des enfants nuisait à leurs jeunes années et diminuait leur chance d'avoir autant d'admirateurs qu'avant. Enfin, "on pouvait imaginer que des enfants pouvaient gêner des troupes d'acteurs en continuels déplacements, en incessantes répétitions, emplis de leurs passions, de leurs créations, de leurs spectacles." (citation Vairaumati no Raiatea dans Plaidoyer pour les 'Arioi ( L'infanticide rituel dans le nord du Bénin Pour de nombreuses communautés du nord du Bénin (les Baatonous, les Bokos et les Peuls), les nourrissons dont la naissance ou le développement n'obéit pas à certaines normes tribales sont maudits et doivent par conséquent être sacrifiés. [...]
[...] L'infanticide chez l'homme n'a donc pas la même signification que chez les animaux par le simple fait que l'existence de l'homme ne se résout pas à la simple procréation. Bibliographie Livres et dictionnaires Beniest-Noirot E., Analyse du comportement dit maternel chez la souris, Paris, CNRS Campan Scapini F., Ethologie : approche systémique du comportement, Bruxelles, De Boeck Chauvin R., L'éthologie : histoire naturelle des mœurs, Paris, PUF 2e édition Immelmann K., Dictionnaire de l'éthologie, Liège, P. Mardaga Moussaieff Masson J., McCarthy S., Extrait de Quand les Eléphants pleurent, Paris, Ed. [...]
[...] Ces observations mettent en évidence l'analogie entre le comportement des souris vis-à-vis de souriceaux étrangers et le rôle que joue l'expérimentateur dans ses situations. Durant un mois, elle n'a plus introduit aucun animal étranger auprès de ces sujets infanticides, et après ce temps, elle a recommencé l'observation des réactions vis-à-vis de souriceaux étrangers. Les résultats furent convaincants et confirmèrent l'hypothèse que les infanticides avaient été favorisés par certaines conditions expérimentales pendant une période de 4 mois où l'on introduisait chaque jour un intrus dans la cage. [...]
[...] Autre point important : le monothéisme et l'athéisme qui caractérisent le monde occidental ne conduisent pas les individus à sacrifier leurs nouveau-nés. L'infanticide rituel, qui est une nécessité idéologique dans certaines tribus d'Afrique et du reste du monde ne l'est pas dans nos sociétés occidentales. C'est là qu'intervient aussi l'IVG : la baisse du taux d'infanticide dans nos sociétés n'est pas également due à la dépénalisation de l'avortement ? L'IVG empêche le nouveau-né d'arriver, il empêche donc d'une certaine manière l'infanticide hypothétique des parents à la naissance de l'enfant non désiré. [...]
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