Au sens propre, le rêve est la suite de phénomènes psychologiques se produisant pendant le sommeil et dont on se souvient plus moins au réveil. Au figuré, c'est la pensée sans consistance et sans accord avec la réalité. L'inscription du rêve dans le sommeil se différencie de la rêverie et de tout autre état de conscience modifié. « Rêver » apparaît dans les textes du XIIe siècle. Par dérivations successives, du latin vagus ; vagabond, en allemand traum de trügen ; tromper. Le rêve est réduit à l'activité imaginative lors du sommeil avec illusion d'une réalité vécue. Chacun a l'expérience du rêve et sait de quoi il parle quand il s'agit de rêves. Par contre, si « le « rêve est une expérience universelle, le contenu « du » rêve, lui est l'expérience d'une singularité incommunicable. Ma réflexion s'appuie donc sur le paradoxe entre le rêve et le contenu du rêve c'est-à-dire entre l'activité onirique en elle-même et son produit.
[...] On retrouve la même position, mais renversée chez Pascal. L'incommunicabilité du rêve semble de résoudre à la pluralité des interprétations. Il n'y a pas de critère propre à distinguer rêve et réalité, illusion et vérité. Pascal parle de la vie comme un songe un peu moins inconstant Cette forme d'inconstance, de doute, de trouble marque alors l'incommunicalité. Le songe, du latin somnium est un rêve nocturne. Il est facile de la rapprocher du terme mensonge. Il se rapproche de la traduction allemande du rêve : tromper (traum). [...]
[...] Il est fréquent que le contenu du rêve et d'abord le fait même d'avoir rêvé soient brouillés, occultés, oubliés ; il est constant que même lorsque nous jugeons en avoir gardé bonne mémoire et de pouvoir en donner une relation fidèle, nous nous heurtions à l'absurdité de ce que le rêve raconte La représentation onirique se définit alors comme une connaissance ponctuelle et non liée. Ce n'est pas le rêve mais l'action onirique, l'action du rêve qui est strictement individuelle. Deux personnes qui ont dormi côte à côte ne peuvent, on se l'imagine mal, s'éveiller dotées d'images identiques de la nuit. Il est convenable que chacune d'elle ait souvenance de l'autre dans une situation particulière. [...]
[...] Le mort qui dit qu'il est mort ne peut le faire que dans le cadre d'une fiction pure, celle qui met en scène aussi paradoxalement que cela puisse paraitre un mort-vivant C'est un mort qui n'est pas tout à fait mort mais qui n'est pas tout à fait vivant non plus. Cette incohérence ou extrapolation s'observe aussi dans le cadre du rêve. Dire le rêve ou parler du rêve c'est soutenir l'idée d'un rapport conscient au rêve, ce qui ne se conçoit que fictivement. Le rêve et la mort ne se confondent pas. Si un mort n'est jamais revenu à la vie pour en témoigner et partager son expérience ou disons, c'est une réalité moins courante que celle du rêveur revenu à l'état d'éveil. [...]
[...] Le problème du récit du rêve est revu par Malcolm.N. dans Dreaming en 1956 (Londres). La majorité des rêves ne laissent qu'une impression d'incohérence et d'intelligibilité après leur survenu. Les rêves clairs dont l'entendement s'impose à l'évidence, ceux dont le contenu étonne et bouleverse correspondent aux songes (considérés comme une particularité du rêve, propre à assurer la communication aux hommes des messages des dieux et cela depuis la plus haute Antiquité. Sa relation à la conscience n'est pas et ne sera jamais qu'un léger effleurement, tant est insaisissable le contenu du rêve. [...]
[...] Le rêve est réduit à l'activité imaginative lors du sommeil avec illusion d'une réalité vécue. Chacun a l'expérience du rêve et sait de quoi il parle quand il s'agit de rêves. Par contre, si le rêve est une expérience universelle, le contenu du rêve, lui est l'expérience d'une singularité incommunicable. Ma réflexion s'appuie donc sur le paradoxe entre le rêve et le contenu du rêve c'est-à-dire entre l'activité onirique en elle-même et son produit. Je tenterai donc de souligner le problème de l'incommunicabilité du rêve. Que peut-on en dire, que peut-on en faire ? [...]
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