Un phénomène expérimental classique fait bien ressortir, à partir d'une tache simple, le caractère irrépressible du traitement sémantique : c'est l'effet stroop. Une procédure, parmi d'autres, qui permet de le mettre en évidence est la suivante : On présente successivement aux participants d'une expérience des mots écrits dans diverses couleurs, et on leur demande de nommer tout haut, très rapidement, la couleur dans laquelle est écrit le mot qu'on leur présente. On leur montre, par exemple, une suite de noms d'animaux, écrit ou imprimés en couleur : « cheval » en vert, « chien » en rose, « bisons » en bleu, etc. Les participants accomplissent cette tache sans difficulté et nomment les couleurs : « vert », « rose », « bleu ». On leur présente alors un nom de couleur, écrit dans une couleur autre que celle désignée ; par exemple « violet » écrit en rouge. On constate, presque toujours, que les participants disent : « violet », et non « rouge », contrairement à ce que la consigne leur prescrivait. En même temps, ils sont subjectivement désarçonnés.
L'explication du phénomène est qu'il se produit, dans cette situation, une compétition à l'intérieur du système cognitif. Elle met aux prises la séquence de traitement 1, conforme à la consigne 1 : reconnaître perceptivement la couleur du mot (information de surface), trouver dans sa mémoire la désignation correspondante, et la prononcer, et une autre séquence de traitement, qui correspond à la lecture « normale », et comporte une étape sémantique. C'est la séquence 2 : reconnaître le mot (par exemple « violet »), activer sa forme, et la prononcer. Dans cette séquence 2, la reconnaissance de la forme du mot mène tout droit à la reconnaissance de sa signification, qui est celle d'un nom de couleur, c'est-à-dire à un traitement sémantique. C'est ce traitement sémantique qui, dans la compétition entre la séquence 1 et la séquence 2, gagne la course : il inhibe la réponse qui devrait être produite par la séquence 1 et détermine l'émission de la réponse « violet ».
Une série d'expériences apparentées à celle-ci à prolongé l'étude de cet effet stroop : réinterprétant l'idée du traitement « automatique », Besner, Stolz et Boutilier (1997) ont souligné que le traitement des mots (et par extension celui des phrases) est contrôlé par une « tendance mentale qui incite toujours à identifier complètement la signification, à ne pas s'en tenir au niveau perceptif mais à toujours poursuivre le traitement jusqu'au niveau sémantique ». C'est une tendance générale, qui fonctionne à plein dans la compréhension. Ce qu'on montre, par l'effet stroop c'est qu'elle l'emporte sur le respect des consignes qui s'opposent à elle. Dans la compréhension, elle s'exprime dans une sorte de course au sens rapide et forte.
[...] Le traitement sémantique automatique échoue alors à produire un sens. Une prise de conscience partielle apparaît dans ce cas, souvent accompagnée d'un sentiment d'inconfort cognitif : une activité volontaire d'interprétation de la phrase peut prendre le relais du traitement automatique, avec plus ou moins de durée et de réussite. Cette possibilité de moduler ou de compléter le traitement automatique par un traitement complémentaire vaut aussi pour la compréhension d'énoncés ambigus, de jeux de mots, de métaphores, de textes poétiques, etc. (Gineste ; Gineste et Scart-Lhomme, 1999). [...]
[...] Nous sommes partis avec comme hypothèses que l'effet stroop varie selon l'âge. Et que celui-ci ne fait qu'augmenter avec l'âge. En calculant les moyennes et les écarts-type de chaque groupe, nous nous apercevons dans un premier temps qu'il y a bien un effet stroop au sein de chacun d'entre eux. En effet, la moyenne la plus conséquente est celle de la dernière consigne, c'est-à-dire la consigne où il y a interférence entre tâche automatique et tâche contrôlée (cette moyenne pour le premier groupe est de 57,1 secondes et pour le deuxième groupe, elle est de 76,9 secondes). [...]
[...] Nous pouvons donc en conclure que l'effet stroop augmente avec l'âge. Au niveau des moyennes de l'interférence, nous constatons que celle du groupe 20-30 ans (1,378) est inférieure à celle du groupe 50-60 ans (1,689). Nous pouvons donc affirmer que l'interférence augmente au fur et à mesure que l'âge augmente. D'après les recherches de Riche Fabienne et Fauvet Bruno, l'interférence augmente avec l'âge, nos résultats allant dans ce sens, nous pouvons donc dire que nos recherches se rejoignent en une même conclusion, à savoir que l'interférence augmente avec l'âge. [...]
[...] C'est ce traitement sémantique qui, dans la compétition entre la séquence 1 et la séquence gagne la course : il inhibe la réponse qui devrait être produite par la séquence 1 et détermine l'émission de la réponse violet Une série d'expériences apparentées à celle-ci à prolonger l'étude de cet effet stroop : réinterprétant l'idée du traitement automatique Besner, Stolz et Boutilier (1997) ont souligné que le traitement des mots (et par extension celui des phrases) est contrôlé par une tendance mentale qui incite toujours à identifier complètement la signification, à ne pas s'en tenir au niveau perceptif mais à toujours poursuivre le traitement jusqu'au niveau sémantique C'est une tendance générale, qui fonctionne à plein dans la compréhension. Ce qu'on montre, par l'effet stroop c'est qu'elle l'emporte sur le respect des consignes qui s'opposent à elle. [...]
[...] L'impact de l'âge sur l'effet Stroop INTRODUCTION 2 Qu'est-ce que l'effet Stroop ? 2 METHODOLOGIE 4 Mise en place de l'expérience : 4 Comparaison des moyennes obtenues pour la tâche de l'effet Stroop : 7 Comparaison des moyennes obtenues pour l'interférence : 8 DISCUSSION 8 BIBLIOGRAPHIE 9 Introduction Qu'est-ce que l'effet Stroop ? Un phénomène expérimental classique fait bien ressortir, à partir d'une tâche simple, le caractère irrépressible du traitement sémantique : c'est l'effet stroop. Une procédure, parmi d'autres, qui permet de le mettre en évidence est la suivante : On présente successivement aux participants d'une expérience des mots écrits dans diverses couleurs, et on leur demande de nommer tout haut, très rapidement, la couleur dans laquelle est écrit le mot qu'on leur présente. [...]
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