L'avènement de la grossesse est un événement important qui met en jeu d'importantes tensions. Celles-ci se règlent en fonction du passé de la femme enceinte et des circonstances présentes. Mais l'importance de l'événement se mesure aussi au fait qu'il permet à la femme enceinte de régler une difficulté antérieure, qu'il organise différemment la femme et l'autorise à aller plus loin dans sa vérité.
[...] Il s'agit principalement de la névrose dépressive, les complexes de culpabilité et d'indignation. La possibilité de retrouver les mêmes complications chez les primipares ayant subi un avortement provoqué légal ou illégal (1989, p.202). La perte de la virginité et le viol, sont aussi des motifs majeurs parmi d'autres qui favorisent les troubles psychologiques variables allant jusqu'au registre psychotique. A. Joua et N. Ayadi (1999) rapportent «l'émergence des états délirants à la suite de la perte de virginité ou d'adultère (1999, p.42)[2]. [...]
[...] La perte de pouvoir pourrait ainsi induire une dépression. En outre, l'auteur conclut en considérant que ces résultats permettent de savoir sur les origines psychosociales de la dépression. Les données vont plus loin, puisqu'elles indiquent dans le rôle social de la femme mariée et enceinte, et en particulier le manque de pouvoir qui est le nœud de la dépression. Ceci dit, le contexte social influe sur le vécu de la femme mariée et enceinte (1990, p.68). R. Merger (1989), stipule dans son œuvre précis d'obstétrique que les psychoses et les névroses gravido-puerpérales sont fréquentes aussi bien chez les femmes primipares que les multipares. [...]
[...] Dans la pathogénie des psychoses et névroses reliées à la grossesse, R. Merger nous enseigne qu'il s'agit aussi des réactions physiopathologiques : Les troubles de l'activité nerveuse de la femme enceinte liés aux modifications hormonales s'expliquent par l'existence de la vaste zone réflexogène que représente l'utérus gravide et par la fréquente désorganisation des liaisons entre le cortex et les centres sous corticaux. A propos de leur date d'apparition, R. Merger (1989), distingue les accidents de la grossesse, des suites des couches et de la période de l'allaitement. [...]
[...] Psychopathologie liée à la grossesse Ph. J. Parquet (1975) précise que «l'immense majorité des troubles psychopathologiques du post-partum survient concentrée dans un intervalle de temps nettement plus court (un mois ou moins), que celui des troubles gravidiques répartis sur un intervalle de 9 mois. Les âges de vulnérabilité des femmes sont compris entre 28 et 35 ans. C'est la primipare de 30 ans et plus qui se trouve le plus souvent affectée. Les faits sont encore plus constants pour le post-partum que pour la gestation. [...]
[...] Ayadi et A. Jaoua (1999), précisent que «l'hospitalisation psychiatrique est aussi la réponse à des situations fort différentes: une jeune fille qui risque de déraper, un accès psychotique suite à une violence sexuelle et une grossesse illégitime suite à un viol [ dans tous ces cas, l'hospitalisation réalise l'équivalent d'une «ceinture de chasteté», sans rapport évident avec la pathologie (1999, p.41). R. Abdennebi (1983), rapporte que dans l'hystérie, seuls 12% des cas, d'hospitalisations, sont dus à des motifs sexuels perte de virginité viol et mariage forcé) (1983, p.59). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture