Alors que la psychocritique est quasiment inexistante dans le monde des lettres, Freud, qui s'est fait remarquer par ses découvertes souvent jugées scabreuses, notamment le complexe d'Oedipe, qui avait déclenché la contestation des ethnologues, tente parallèlement, grâce à ses découvertes dans le domaine de l'interprétation des rêves notamment, de mettre en chantier une nouvelle piste.
Si l'on évoque ici, en premier lieu, le nom du fondateur de la psychanalyse, c'est pour montrer comment son analyse d'oeuvres littéraires relève de la critique. Il montre qu'un auteur peut, sans en avoir conscience, prêter à son héros des rêves qui lui sont propres; parce que la littérature est fondée précisément sur l'inconscient, il y a aujourd'hui une manière psychanalytique d'interpréter un roman (...)
[...] Le chiffre trois est un chiffre mystique, et même souvent sacré (Sainte Trinité), mais aussi un chiffre sexuel : chacun des sexes est caractérisé par trois caractéristiques visibles (pénis et testicules pour l'homme, vulve et les deux seins pour la femme). Le chiffre trois représente aussi la situation oedipienne qui implique l'interrelation de trois personnes (ici la famille Ours). La quête de Boucle d'Or à la recherche d'elle même commence au moment où elle essaie de voir ce qui se passe dans la maison des ours. [...]
[...] -le paternel, qui représente l'homme fort qui sauve le Petit Chaperon Rouge, et la Grand-mère, tutélaire, social, réfléchi Le Petit Chaperon Rouge a besoin d'une figure maternelle à qui s'identifier, à imiter, mais elle n'a pas cette chance : la Grand-mère ne sait plus quoi lui offrir la gâte. Le rouge tient une importance tout au long de l'histoire. C'est le symbole des émotions violentes, notamment la pulsion sexuelle. Le Petit Chaperon Rouge ne se rend pas compte de ce qu'elle insinue en portant le bonnet que lui a donné sa Grand-mère : elle insinue être assez mûre pour avoir des rapports sexuels. [...]
[...] Conclusion Les nombreuses découvertes sur le plan mental et psychique de Freud lui ont permis de mieux interpréter les traces de l'inconscient des auteurs dans leurs œuvres. Il a su revaloriser de nombreuses formes d'écritures, et apporter à la critique littéraire un souffle nouveau : ses découvertes sur lesquelles se sont appuyés et s'appuient encore de nombreux auteurs d'analyse ont permis de mieux comprendre le message caché derrière certains textes. Freud a permis de mieux comprendre les mécanismes de l'inconscient et d'avoir une lecture plurielle des textes en prenant en compte le vécu des auteurs. [...]
[...] Ce conte est en effet particulier du fait que l'enfant ne peut s'identifier au héros, qui se fait manger à la fin, et qui, au moment venu de se déshabiller sous les ordres du loup, ne manifeste aucun signe de contestation. Il faut en conclure que la fillette est soit idiote, soit qu'elle veut se faire séduire. Perrault explicite cependant les choses à l'extrême dans son conte, ne laissant rien imaginer à un enfant en âge de comprendre le sexe. [...]
[...] La conclusion de cette histoire est sans réconfort et sans guérison. C'est un conte très significatif car il aborde de façon très symbolique certains problèmes de l'enfance, tels que la lutte au sein des situations oedipiennes, la recherche de l'identité et la jalousie fraternelle. Ce conte très ancien est d'origine orale, ce qui explique le changement de nombre de ses caractéristiques au fil du temps. A force d'être répété oralement, pendant des années, par des personnes différentes s'adressant à des auditeurs différents, l'histoire aboutit à une version si convaincante pour l'inconscient et le conscient d'une infinité de personnes qu'on ne voit plus aucun changement utile à y apporter. [...]
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