Folie, normalité, pathologie, Théodule Ribot, psychologie pathologique, psychopathologie, Canguilhem, philosophie médicale, Anna Freud, surmoi, Daniel Wildlöcher
A la Renaissance, les fous n'étaient pas enfermés et vivaient parmi la société. La folie ressemblait à une extravagance, une originalité ou à une créativité ; une passion propre à l'humanité et qui s'exprime obscurément, de l'intérieur de l'être. Ce n'était pas un objet d'étude mais un objet de croyance qui, peu à peu, par l'effet de l'exclusion puis de l'enfermement, commença à être observé comme un objet moral, autre, extérieur. Dans le même mouvement, les conceptions magiques et religieuses de la folie passèrent à l'arrière-plan pour laisser le devant de la scène à la médecine et à son étude rationnelle de la déraison. S'il a fallu tout le romantisme et l'introspection de l'école allemande pour que le sujet tente de s'arracher de l'objectivation et soit enfin écouté par la clinique psychiatrique, psychothérapeutique et psychanalytique, c'est en commençant par une critique de la méthode anatomo-clinique et de son modèle lésionnel appliqué aux troubles mentaux.
[...] De plus, les mêmes troubles psychiques peuvent être traités de manière très différentes, et les améliorations de symptômes obtenues expliquées par différentes approches théoriques, dont les conflits, la confrontation et les débats donnent toute sa vie à la recherche en psychopathologie. L'écoute des patients met en suspend la théorie, mais la théorie forme l'écoute, comme la psychanalyse forme à l'écoute de l'inconscient. Dans le recueil « La crainte de l'effondrement », Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste se positionne à la limite. Sa conception de la santé mentale s'oriente autour du phénomène d'insight, que l'on peut comprendre comme une lucidité ou une clarté d'esprit. Cet insight n'est pas vraiment normal, par exemple les adolescents auraient un insight particulier. [...]
[...] La folie est-elle normale ou pathologique ? A la Renaissance, les fous n'étaient pas enfermés et vivaient parmi la société. La folie ressemblait à une extravagance, une originalité ou à une créativité ; une passion propre à l'humanité et qui s'exprime obscurément, de l'intérieur de l'être. Ce n'était pas un objet d'étude mais un objet de croyance qui, peu à peu, par l'effet de l'exclusion puis de l'enfermement, commença à être observé comme un objet moral, autre, extérieur. Dans le même mouvement, les conceptions magiques et religieuses de la folie passèrent à l'arrière-plan pour laisser le devant de la scène à la médecine et à son étude rationnelle de la déraison. [...]
[...] On attribue aussi à Freud l'affirmation selon laquelle est anormale ou pathologique la conduite de celui qui ne peut pas aimer et qui ne peut pas travailler. Cette définition Caractérise comme normaux des investissements libidinaux qui explorent le monde objectal pour atteindre l'autonomie dans le monde social. Pour le psychiatre et psychanalyste Daniel Wildlöcher, la question du normal et du pathologique est posée explicitement par la psychopathologie, mais sans qu'il soit possible de la résoudre à cause de la contradiction qui marque la méthode pathologique. [...]
[...] Mais Winnicott va plus loin en rapprochant la folie de la santé mentale : « Du point de vue clinique, l'individu qui est réellement en bonne santé est plus proche de la dépression et de la folie que la psychonévrose. La psychonévrose est ennuyeuse. C'est un soulagement quand un individu est capable d'être fou et d'être sérieux et de prendre plaisir au soulagement qui est offert par le sens de l'humour et d'être capable pour ainsi dire de flirter avec la psychose. [...]
[...] Dans cette optique, l'école psychanalytique propose des définitions qualitatives du normal et du pathologique. Pour Anna Freud, une conduite psychique normale dépend de l'intégrité de la capacité du moi à réconcilier les exigences du ça, celles du surmoi et les impacts du milieu. Dans l'article « La perte de réalité dans la névrose et la psychose » paru en octobre 1924, Sigmund Freud définit quant à lui le normal comme « Le comportement qui réunit des traits déterminés des deux réactions, qui dénie la réalité aussi peu que la névrose, mais qui ensuite, comme la psychose, s'efforce de la modifier. [...]
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