[...] Le 31 août, Freud part avec Martha pour l'Adriatique et la côté dalmate. Rappelons que la Bosnie-Herzégovine est sous le protectorat de l'empire d'Autriche-Hongrie. C'est la première fois que Freud voyage seul avec sa femme vers le pays du sud. Il la laisse, fatiguée par des troubles gastriques, à Raguse (aujourd'hui Dubrovnik) et continue vers Cattaro (aujourd'hui Kotor). Au cours de ce voyage, il procède à une nouvelle auto-analyse d'un oubli de nom propre, celui de Signorelli. Il l'écrit à Fliess des son retour le 22 septembre 1898, en se plaignant d'être «saisie par le total découragement de l'atmosphère Viennoise», en même temps qu'il réaffirme, malgré les objections de Fliess, l'indépendance du psychique par rapport à l'organique (passage cité plus haut T.I, p.256). Il rédige aussitôt un article qui est terminé et expédié par l'expéditeur Ziehen & Wernicke dès le 27 (F, 27.sept.1898) sur «Le mécanisme psychique de l'oubli» (1898 b) dont cet exemple fournit l'ossature et qui constituera le premier chapitre de la Psychopathologie de la vie quotidienne.
[...] Freud parle du jugement dernier d'Orvieto, «Le plus remarquable que j'aie jamais vu», écrit-il à Fliess dans la lettre déjà citée du 22 septembre 1898, et qu'il avait admiré en septembre 1897 au cours du voyage de l'été précédent en Italie avec Alexandre. Or Freud est soudainement incapable de trouver le nom du peintre. Botticelli et Boltrafio lui viennent à l'esprit, mais ne conviennent pas (...)
[...] La deuxième moitié du nom oublié elli a été conservée intacte puisqu'on la retrouve dans Botticelli. Le refoulement a porté sur Signor (=«monsieur» en italien, Herr en allemand), début de l'anecdote turque, refoulée par Freud, sur la sexualité et la mort. Ce n'est là qu'une première raison ; l'oubli pour se produire doit être surdéterminé. Une seconde raison tient en la série associative des sons : bo est commun à Botticelli, Boltraffio, Bosnie ; il appelle Herr à cause de Bosnie- Herzégovine. [...]
[...] Ils parlent des mœurs des turcs qui habitent ce pays. Freud signale leur confiance en le médecin et leur résignation devant la mort. Quand on annonce aux proches que le cas du malade est désespéré, ils répondent : «Monsieur [Herr] n'en parlons plus. Je sais que s'il était possible de sauver le malade, tu le sauverais» (PVQ, ibid.). Freud pense alors à une autre anecdote qu'il tait à son interlocuteur car elle est scabreuse ; ces Turcs attachent une valeur exceptionnelle aux plaisirs sexuels sais bien, monsieur [Herr], que lorsque cela ne va plus la vie n'a plus, aucune valeur» (PVQ,ibid.). [...]
[...] On peut toutefois rapprocher Mosen et Moses (Moïse), auquel Freud consacra un ouvrage à la fin de sa vie (1939 et rappeler que Julius était le prénom d'un frère né à Freiberg, haï et tôt disparu, dont Freud n'a jusqu'ici fait mention dans son auto-analyse qu'une seule fois et encore sans le nommer oct.1897). II. Oubli de «SIGNORELLI» (Début Sept.1898) Le 31 août, Freud part avec Martha pour l'Adriatique et la côté dalmate. Rappelons que la Bosnie-Herzégovine est sous le protectorat de l'empire d'Autriche-Hongrie. [...]
[...] La décomposition de Boltraffio nous amène à une troisième raison. Traffio et le doublée de trafoi, la vie de l'Engadine où Freud était passé lors de son voyage de la mi-août avec Minna et où il avait reçu la nouvelle, toujours désagréable pour un médecin, de la mort d'un malade qui, atteint les troubles sexuels incurables, venus de suicider : encore le même lien réprime entre la sexualité et la mort le deuxième mot de replacement, Boltraffio, en apparence plus éloignée du mot chercher, Signorelli est en fait plus révélateur du sens de l'oubli. [...]
[...] Au cours de ce voyage, il procède à une nouvelle auto-analyse d'un oubli de nom propre, celui de Signorelli. Il l'écrit à Fliess des son retour le 22 septembre 1898, en se plaignant d'être «saisie par le total découragement de l'atmosphère Viennoise», en même temps qu'il réaffirme, malgré les objections de Fliess, l'indépendance du psychique par rapport à l'organique (passage cité plus haut T.I, p.256). Il rédige aussitôt un article qui est terminé et expédié par l'expéditeur Ziehen & Wernicke dès le 27 27.sept.1898) sur mécanisme psychique de l'oubli» (1898 dont cet exemple fournit l'ossature et qui constituera le premier chapitre de la Psychopathologie de la vie quotidienne. [...]
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