La monoparentalité est un fait de société. Pour ma part, après deux années de psychologie à l'université, je me pose beaucoup de question sur ce sujet. Lors des cours, on me parle du complexe d'Œdipe où le père et la mère jouent tous les deux un rôle défini et important. Alors, je me suis toujours demandé quelle forme prenait ce complexe si l'un des parent était absent complètement ou partiellement. Une chose est sûre, la question de la monoparentalité m'interpelle ; c'est pour cela que j'ai aujourd'hui décidé de l'étudier à travers ce dossier.
Parents divorcés ou séparés, veufs ou veuves, personne qui adopte seul(e) un enfant ou élève sans un autre parent, telles sont ces familles à « parent unique ».
La « monoparentalité » n'est pas une production 100% moderne. Ce terme est un pur produit de l'après-68. La femme se libère du joug de l'homme qui régnait en maître dans la société comme dans l'intimité. En effet, ce n'est qu'à la fin des années 60 que madame a le droit de travailler ou d'ouvrir un compte en banque. A partir de 1987 naît l'idée d'une autorité parentale conjointe, pourvu qu'on en fasse la demande. En 1993, il y a une autorité parentale conjointe de droit pour les deux parents à partir du moment où le père a reconnu l'enfant avant son premier anniversaire (seulement si les deux parents vivaient ensemble). Depuis 2002, il suffit de reconnaître l'enfant pour avoir l'exercice conjoint de l'autorité parentale, qu'on soit mariés ou pas, qu'on vive ensemble ou non.
Les familles monoparentales en chiffres…
- Entre 1990 et 1999, les foyers monoparentaux sont passés de 1,4 millions à 1,7 millions, soit 16% des foyers français.
- Un enfant sur sept ne vit qu'avec un seul de ses parents, le plus souvent sa mère (85%).
- Une famille avec enfant sur six est monoparentale comme le désignent les démographes .
- Plus d'une femme dans les années 1970 sur quatre assumera seule, pendant un temps, le quotidien avec un bébé, un enfant ou un adolescent .
- La proportion d'enfants avec un seul parent à la maison témoigne du fait que plus le couple est ancien plus le risque de vivre seul(e) augmente : ils sont 9% de moins de 3 ans dans ce cas, 16% des 10-16 ans et 19% des plus de 18%.
- Autrefois, les veuves étaient majoritaires, aujourd'hui le décor à bien changé : les couples séparés sont les plus nombreux. Ils représentent à eux seuls les trois quart des familles monoparentales (50% de divorcés, 25% de séparés), auxquels on ajoute 11% de veufs et les femmes ayant jamais vécu en couple.
- Après une séparation, 24% des enfants grandissant auprès de leur mère ne voient plus leur père et 18% le voient moins d'une fois par mois .
[...] et Poussin G., Un seul parent dans la famille. Approche psychologique et juridique de la famille monoparentale, Bayard- Centurion - Insee-Ined - Dress - Ined Insee-Ined Dress Ined doit avoir Insee Insee Lancet, janvier 2003 ; vol : p. [...]
[...] L'école, les autres familles, la télévision, les livres : tout se charge de construire le masculin et le féminin, à condition que le parent seul ne dénigre pas l'autre sexe. Une étude américaine a montré que les parents homosexuels ne fabriquaient pas d'avantage de futurs homosexuels que les parents hétérosexuels. ( Fabrique-t-on un futur délinquant ? Selon les études Problèmes politiques et sociaux La Documentation française 2001), les enfants de familles séparées et monoparentales ne commettent pas plus de délits graves que les autres. La seule petite différence est pour la drogue douce. [...]
[...] ( Comment devient-on fille ou garçon ? En schématisant, on pourrait dire que la construction de l'identité sexuée se fait en deux temps pour un enfant entouré de ses deux parents. Autour de 3 ans, il prend conscience qu'il appartient à l'un ou l'autre sexe. Trois ans, c'est aussi le début du complexe d'Œdipe où l'enfant vit une grande histoire d'amour, hélas un peu contrariée, avec son parent du sexe opposé. L'enfant exprime son amour pour sa mère (s'il est un garçon) ou pour son père (si c'est une fille) et imagine quelques solutions radicales pour se débarrasser du parent encombrant : placard, garage, voire élimination pure et simple. [...]
[...] Ils permettent à l'enfant de grandir entouré d'adultes référents de l'autre sexe que son parent. Ils vont servir de modèle identificatoire à l'enfant et faciliter la construction de sa personnalité. Les professionnels notent parfois ce que l'on appelle le syndrome de la Vierge Marie : ce n'est pas l'autre sexe qui est rejeté, mais la sexualité. Ici le risque de fusion peut être très étouffant pour l'enfant. Parent homo et solo : Certaines femmes pratiquent l'insémination artificielle avec donneur inconnu. [...]
[...] Mais comment faire quand il n'y a qu'un parent ? Les travaux scientifiques et psychologiques ont montré que le bébé peut développer plusieurs figures d'attachement principal. La plupart du temps, il s'agit de son père et de sa mère. Quand l'un des deux manque à l'appel, rien n'empêche l'enfant de s'attacher à un adulte très présent. L'important pour éviter la fusion parent/bébé c'est de laisser un autre jouer ce rôle de tiers. Un ami très proche, quelqu'un de sa fratrie, son nouveau partenaire amoureux, chaque parent choisira la personne la plus à même de tisser ce lien fort avec l'enfant. [...]
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