Une des idées les plus durables de la psychologie sociale est que l'expérience subjective de la vie sociale est modérée par des attributions (Weiner, 1985). Les travaux sur l'attribution causale ont démontré la tendance selon laquelle toute personne s'attribue les réussites (par effort, capacité, etc.) et considère les échecs comme la conséquence d'évènements extérieurs (malchance, action des autres, etc.).
Appliqué aux personnes stigmatisées, ce raisonnement devrait permettre de se décharger des conséquences négatives liées à de mauvaises interactions. Nous allons considérer les conséquences psychologiques de l'attribution « aux préjugés et/ ou à la discrimination des dominants plutôt qu'à soi même » (Croizet & Martinot, 2003) des performances et vérifier l'efficacité de cette stratégie de « coping ».
[...] Schmitt et Branscombe (2002) proposent que l'attribution au préjudice aura différents effets selon que l'aspect du soi social impliqué appartienne à un groupe privilégie ou désavantagé. Ils postulent et vérifient qu'il est moins pénible psychologiquement pour les membres des groupes de haut statut d'être la cible de discrimination que pour les membres d'un groupe de faible statut (Schmitt, Branscombe, Kobrynowicz & Owen ; Garza & al ; Kobrynowicz & Branscombe Schmitt & al., 2002). Par ailleurs, les personnes appartenant à des groupes désavantagés ont moins de ressources pour faire face aux préjugés que les personnes de groupes privilégiés. [...]
[...] Comme indiqué dans la figure le modèle Rejet-Identification prédit que la perception d'une discrimination dirigé envers son groupe nuit au bien être psychologique. Néanmoins, en réponse à la discrimination, les membres du groupe désavantagé s'identifient davantage avec leur groupe stigmatisé, ce qui a pour effet de soulager un peu des effets de ces conséquences négatives. Figure 1 : Modèle Rejet-Identification (d'après Schmitt, Branscombe, Koborynowicz & Owen, 2002). Malgré le fait que reconnaître les écueils basés sur l'appartenance groupale nuit au bien-être, réagir à cette menace en s'identifiant au groupe à tendance à offrir des bénéfices psychologiques pour contrer cette nuisance. [...]
[...] Il a pour objectif de réduire l'impact des renforcements négatifs sur son estime de soi. Néanmoins, le désengagement psychologique de certains domaines en raison d'un stigmate peut, à lui seul, être à l'origine de différences de niveau d'aspiration, d'habiletés et de performances, légitimant ainsi les allégations d'infériorité rattachées aux stigmates L'attribution aux préjugés et à la discrimination Hypothèse princeps de Crocker et Major (1989) Une troisième stratégie consiste à attribuer ce qui arrive aux préjugés et/ ou à la discrimination des dominants plutôt qu'à soi même (Croizet & Martinot, 2003). [...]
[...] Arguments en défaveur de la stratégie d'attribution aux préjugés comme protecteur de l'estime de soi Le modèle Rejet-Identification Schmitt et Branscombe (2002) argumentent que lorsque les perceptions de discrimination sont généralisées à travers plusieurs situations, les préjugés seront perçus comme plus envahissants et stables. Ainsi percevoir de la discrimination a peu de chances d'être protecteur et est susceptible d'être nuisible pour le bien-être des personnes appartenant à des groups désavantagés et régulièrement discriminés. Branscombe, Schmitt et Harvey (1999) proposent le modèle Rejet-Identification pour expliquer ce phénomène. [...]
[...] Stroebe & M. Hewstone (Eds.), European Review of Social Psychology (vol pp. 167-199), Chichester, England : Wiley. Schmitt, M.T., Branscombe, N.R., Kobrynowicz, D. & Owen, S. (2002) - Perceiving discrimination against one's gender group has different implications for well-being in women and men, Personality and Social Psychology Bulletin 197-210. Taylor, D.M., Ruggiero, K.M. & Louis, W.R. [...]
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