Un cadre spécifique est nécessaire pour que la fonction thérapeutique d'une activité créatrice puisse s'exercer. Un cadre est d'abord défini de façon externe, par ses aspects extérieurs : horaires des séances, lieu, fréquence, personnes présentes, thérapeute référent, etc. La fonction thérapeutique va s'exercer lorsque ce cadre pourra être intériorisé par les individus en thérapie. Ce cadre défini comme un lieu sécurisant, agréable, solide deviendra progressivement une réalité interne pour le patient.
Le terme « cadre interne » est utilisé pour la première fois par Winnicott. Il désigne « un certain nombre d'éléments appartenant au monde interne de l'analyste, du patient et du champ d'action de l'analyse ». Il peut être considéré comme une mise en scène établie par le thérapeute, qui va faciliter un jeu créatif, une autre mise en scène, celle de la vie du patient, ou plutôt de sa façon de percevoir les choses (...)
[...] C'est la qualité de ce lien (solide, souple, serré . et l'acquisition plus ou moins réussie de la capacité de fusion/séparation, attachement/détachement qui réapparaîtra dans toutes les relations futures. Lorsque la séparation est trop brusque, notamment lors d'un décès, le travail de deuil est nécessaire à l'intégration de la personne disparue dans les souvenirs. Après le vide, la tristesse et le désintérêt pour tout vient la phase de recherche de remplacement de l'être manquant par des objets, des actes, des paroles rappelant le défunt. [...]
[...] La capacité de nouer des liens par la suite et le type de relations établies dépendront de la qualité du premier lien mère-enfant. C'est par ce lien et cette relation que le nourrisson est introduit à la vie. Fusion prolongée et régression La relation devient pathologique lorsque la fusion est prolongée et que l'enfant ne passe alors pas par les différents stades d'autonomisation. Ce refus de séparation peut venir de l'un ou l'autre des protagonistes : enfant qui se sent responsable d'un parent malade, ou qui sent que son autonomie blesse sa mère, parent qui n'arrive pas se détacher de l'enfant, enfant angoissé, sentiment d'abandon . [...]
[...] "Le discours de la science ne laisse aucune place à l'homme" (Lacan). La science a besoin de tout rationaliser, d'établir des théories, de les transférer sur le monde. Elle a tendance à enfermer l'univers dans des règles. L'idéologie scientifique vise à contrôler la totalité du monde, afin de pouvoir tout expliquer suivant des règles établies. Finalement, les scientifiques ne voient plus la réalité telle qu'elle est (comme dans tout processus de transfert) mais telle qu'ils la définissent dans leur monde de théories. [...]
[...] Le transfert et le contre-transfert Nous revenons à la notion de transfert abordée précédemment et étudions son opposé et complémentaire, le contre-transfert, processus principal par lequel la thérapie va agir, si l'analyste en est conscient, le maîtrise et l'utilise. En effet, ce processus de transfert/contre-transfert apparaît dans toutes les relations humaines. Le type de relations que nous établissons avec les gens dépend de notre vécu et de notre façon de percevoir le monde. C'est cette façon de percevoir le monde que nous transférons, le plus souvent inconsciemment, sur les autres. [...]
[...] Le disparu continue alors à vivre dans sa mémoire. C'est le même travail d'intégration qui a lieu lors des étapes de séparations : par exemple, la sécurité, l'amour, la solidité puisée dans la fusion primordiale sont intégrées dans la mémoire de l'enfant qui ose alors prendre de la distance, tout comme un bateau s'éloignerait du quai et partirait en mer tout en sachant qu'en cas de problème, le port n'est pas loin. Les tiers défusionneurs Pour favoriser la séparation, des tiers entrent en jeu et permettent d'éviter l'étouffement d'une fusion prolongée. [...]
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